31.10.07

Découvrir son bonheur du jour

Jacques Brosse, 85 ans, est philosophe, naturaliste, encyclopédiste et maître en méditation zen. Excusez du peu. Il parle ainsi de son bonheur :

"Ma vie est assez réussie. J'ai fait ce que je voulais faire et j'ai vu à peu près tout ce que je voulais voir sur terre. J'ai beaucoup voyagé. Connaître ma femme a été un événement majeur. J'avais 17 ans. Nous sommes toujours ensemble. Nous avons une entente sur beaucoup de choses. Jeune, je n'avais pas conscience du bonheur, je m'en suis rendu compte après. Le bonheur est pour moi toujours rétrospectif. (…) Pour être heureux, il faut le vouloir et trouver le moyen de l'être. J'ai toujours vécu à la campagne, c'est indispensable à mon bien-être. La nature donne sans compter des possibilités de se réjouir. Je travaille la terre et là, il y a le plaisir de voir les choses pousser, les arbres que l'on a plantés se mettre à fleurir… L'arrivée des hirondelles, c'est un délice ! J'ai des dialogues passionnés avec les bêtes. Ces moments-là, ce sont des instants d'éternité. La nature est une source de contentement, si on y fait attention : une rencontre avec un oiseau, une fleur, un insecte, ça suffit. Il faut juste prendre son temps et utiliser ses sens pour découvrir son bonheur du jour."

Source : Psychologies, octobre 2007

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Internet, source de temps perdu

Une enquête britannique vient de montrer que 30 % du temps passé sur Internet ne sert à rien. Nous flânerions souvent jusqu'à nous poser cette question : "mais qu'est-ce que je cherchais au départ ?" Cela peut représenter deux jours par mois quand même…

Source : Psychologies, octobre 2007

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30.10.07

Le prix du pétrole va continuer à grimper

Voici ce que pensent les chefs économistes de la célèbre banque américaine Morgan Stnaley, Eric Chaney et Richard Berner, de l'évolution du prix du pétrole :
"A long terme, le pétrole doit se renchérir : c’est une ressource limitée et le pouvoir de marché de l’Arabie saoudite ne peut qu’augmenter, au fur et à mesure que les autres fournisseurs épuisent leurs propres champs de pétrole. En conséquence, le cours du brut devrait monter probablement plus vite que ce que suggère la règle de Harold Hotelling (qui pose que le taux de croissance de ce cours doit être égal au taux d'intérêt à long terme), à cause de la part de marché croissante du producteur dominant. Mais on peut discuter sur les perspectives de moyen-terme : à 90 dollars le baril, le niveau des réserves pétrolières mondiales économiquement exploitables est significativement plus haut qu'à 50 dollars. D’un autre côté, l’offre est relativement peu élastique, même à moyen terme, et nous croyons que la croissance mondiale repartira, après la pause de 2008. Le super-cycle mondial d’investissement, alimenté par les immenses besoins des nouveaux géants de l'économie globale, devrait durer de nombreuses années, et même dans les pays de l'OCDE, nous croyons que le cycle est très loin d’être terminé. Par conséquent, nous prévoyons une hausse significative des prix du brut à partir de 2009."
Source : Telos, 26/10/07

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Toutes les formes de criminalité se retrouvent sur la toile

Saviez-vous que les services de l'Etat sont protégés d'un point de vue informatique par le Centre opérationnel en sécurité des systèmes d'information (Cossi) ? En cas de cyberattaque, le C.O. "diffuse l'alerte, coordonne la riposte, décide de l'intervention sur place d'un technicien chargé d'évaluer la gravité de la menace." De son côté, Patrick Pailloux, chef de la direction centrale de la sécurité des systèmes d'information (DCSSI), est chargé de " protéger les secrets de l'Etat, de faire en sorte que les informations classifiées le demeurent, et de coordonner l'action des différents services publics concernés par la sécurité informatique". Il pense que " la Toile est devenue un espace de bataille ", où l'on retrouve " toutes les formes de criminalité ". Son service traite chaque année entre 400 et 500 " incidents sérieux ", qui vont au-delà de la simple " défiguration de sites ", et surveille 2 000 sites Internet.

Source : Le Monde, 05/10/07

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29.10.07

La guerre est partout

L'anthropologue de la violence et du religieux René Girard, de l'Académie française :
"Les guerres mondiales avaient marqué une étape dans la montée aux extrêmes. Le 11 septembre 2001 a été le début d'une nouvelle phase. Le terrorisme actuel reste à penser. On ne comprend toujours pas ce qu'est un terroriste prêt à mourir pour tuer des Américains, des Israéliens ou des Irakiens. La nouveauté par rapport à l'héroïsme occidental est qu'il s'agit d'imposer la souffrance et la mort, au besoin en les subissant soi-même. Les Américains ont commis l'erreur de « déclarer la guerre » à Al-Qaeda alors qu'on ne sait même pas si Al-Qaeda existe. L'ère des guerres est finie : désormais, la guerre est partout. Nous sommes entrés dans l'ère du passage à l'acte universel. Il n'y a plus de politique intelligente. Nous sommes près de la fin."
Source : lepoint.fr, 18/10/07

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Nous sommes des amateurs

"C'est ce que nous sommes tous, des amateurs, on ne vit jamais assez longtemps pour être autre chose."
Dixit Charlie Chaplin.

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28.10.07

Contre Halloween

Une photo de koreana sur flickr.

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27.10.07

M comme Musique

« La musique me fascine, car elle est à l'image de l'univers, qui fait toujours du neuf avec de l'éternel : sept simples notes et puis… commence un véritable mystère » constate Hubert Reeves. « Le vase donne une forme au vide et la musique au silence. » L’image est de Georges Braque. « Il y a certaines musiques qui sont capables de changer la vie d'une façon peut-être plus éloquente que les mots peuvent le faire, parce qu'elles disent ce qui est inexprimable, ce que quelqu'un a appelé l’irrespirable. C'est très haut vers l'absolu, les mots ne veulent plus rien dire. La musique est là pour dire ce que vous voulez exprimer » estime Julien Green. Et elle dispose de bien des qualités pour ce faire. Pour George Steiner : « la musique a un avantage extraordinaire sur la parole : elle ne peut pas mentir. » Pour Frédéric Lodéon : « la musique c'est l'antidote au mal, et de plus son langage est immédiat, universel, sans barrière de langue. » Cette antidote a pris soin de Kurt Masur : « La musique m'a toujours guéri de tout. (…) C'est une vraie joie qui ne s'est jamais démentie tout au long de ma vie. » Nietzsche l’a confirmé : « sans la musique, la vie serait une erreur. » A la base, pour Laurent Korcia, « la musique n'est rien d'autre que l'art de l'écoute. Et de la rencontre. »

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Le bonheur : une capacité

" Ce qu'on appelle le bonheur, c'est sa propre capacité d'aimer la vie. "
Dixit Jean Royer dans "La main cachée".

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26.10.07

L'éducation : vigilance et affection

Daniel Pennac, encore à l'occasion de la sortie de son nouveau livre chez Gallimard, "Chagrin d'école" :

"Quand vous pénétrez dans une classe de trente élèves, pour peu qu'ils soient socialement mélangés, vous vous retrouvez face à la France entière, un lieu incroyablement riche et divers. C'est pourquoi il me semble assez bête, comme c'est la mode aujourd'hui, de seriner que l'école doit "s'ouvrir" sur l'extérieur. Les gosses qui arrivent en classe sont déjà bourrés d'"extérieur", ils déboulent, la tête pleine de pub et l'histoire de leurs familles dans leurs sacs à dos. Ceux qui, aujourd'hui, proclament vouloir "ouvrir" l'école sont tous vendeurs de quelque chose : des fringues, des calculettes, des téléphones portables… Il faut en protéger les enfants si l'on veut qu'ils parviennent, quelles que soient leurs difficultés, à s'incarner dans l'heure de cours. En matière d'éducation, il n'y a que la vigilance et l'affection."
Source : Télérama, 10/10/07

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L'inspiration dans les dictionnaires

Charles Aznavour parle des mots :
"Chez moi, je collectionne les dictionnaires, les récents et les anciens, dans lesquels je pioche des mots inusités, insolites, introuvables ailleurs - «déconforter», par exemple. Ils enrichissent mes chansons et me permettent de ne pas utiliser d'élision, même dans les textes plus rapides comme Mes emmerdes. Et quand je ne trouve pas de rimes, je les invente. J'ai aussi inventé «Vestimentation». On dit bien aliment, alimentaire, alimentation. Pourquoi pas vêtement, vestimentaire et «vestimentation»."
Source : lexpress.fr, 20/09/07

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25.10.07

Louis XIV, souverain inégalable

Alain Duhamel consacre son édito de la semaine au nouveau livre de Max Gallo, "Louis XIV, le Roi-Soleil" :
"Ce premier tome (il y en aura deux) couvre les quarante-quatre premières années du grand roi. C'est un Te Deum romanesque et cultivé. Max Gallo ne cache pas les travers de Louis XIV et les malheurs du règne. Il n'oublie pas la fronde des Grands ni la misère paysanne, les guerres perpétuelles et les finances dévastées, la persécution des protestants et l'absolutisme des méthodes. Il dépeint avec une minutie presque grivoise les maîtresses successives ou simultanées du roi, les soeurs Mancini ou Louise de La Vallière, la marquise de Montespan ou même Madame, Henriette d'Angleterre, sa belle-soeur. Il simplifie d'ailleurs les relations du roi avec sa mère, Anne d'Autriche, et surtout avec son frère, Monsieur, Philippe d'Orléans. C'est que le héros, son seul héros, s'appelle le Roi-Soleil. (…) Son Louis XIV comprend donc à l'âge de 5 ans qu'on veut le dépouiller de son pouvoir. A 10 ans, il a déjà des réflexes d'homme d'Etat, à 17, la maturité des césars. Il danse, chevauche, guerroie, séduit et souffre comme personne. Il domine son époque, surplombe les autres souverains. Le Louis XIV de Max Gallo est l'architecte incomparable de la grandeur française. Versailles n'est pas seulement le symbole de sa puissance, il est une parabole, le plus prestigieux château du monde, comme la France en est la plus fière nation et Louis XIV le souverain inégalable. Toujours la nostalgie du sublime, fleur de lis, aigle ou tricolore."
Source : lepoint.fr, 11/10/07

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Web 2.0 : la culture du remixage

L'expert espagnol en nouvelles technologies Javier Candeira au sujet du Web 2.0, qui consacre à ses yeux "la culture du remixage" :
"Les oeuvres produites par la musique populaire, l'art contemporain et la littérature actuelle sont composées, comme la créature de Frankenstein, de morceaux d'oeuvres antérieures. Ce phénomène ancien, aujourd'hui accéléré par la technologie (...) existe dans les tableaux d'Andy Warhol, dans les samples qui forment la base des chansons de hip-hop et dans les parodies de bande-annonce cinématographique que l'on peut voir sur YouTube. La fluidité et l'ubiquité du web font que ce média est particulièrement adapté au remixage. (...) Le Web 2.0 signifie la mise à disposition du grand public des moyens pour effectuer ce remixage. (...) Entre le site internet et le lecteur final, il peut y avoir quantités d'intermédiaires, des programmes comme des personnes, qui mélangent les sites internet entre eux."
Source : www.arte.tv, 23/10/07

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24.10.07

La société de défiance

Les chercheurs en économie Pierre Cahuc et Yann Algan viennent de publier un rapport accablant pour notre pays : "La société de défiance. Comment le modèle français s'autodétruit". Il est disponible en pdf ici et sa lecture de ces 102 pages vaut vraiment le détour. En substance : "La Seconde Guerre mondiale, notamment l'occupation et Vichy, nous a laissé en héritage le corporatisme et un Etat dirigiste. (…) La France est prise dans un cercle vicieux. (…) Les réformes sont suspectées de ne profiter qu'à une poignée d'individus. (…) La transparence, l'équité et l'équité doivent devenir la priorité de nos politiques publiques." Julie Joly, auteur de l'article de L'Express, complète : "Les inégalités attisent les jalousies. Les dérogations multiples freinent les élans de solidarité et érodent la cohésion nationale. L'interventionnisme de l'Etat vide l'action syndicale de son sens. Couvés mais insatisfaits, les Français ruminent leur rancœur, se replient sur eux-mêmes et adoptent un cynisme à toute épreuve. De tous les pays riches, ils sont les plus inciviques."
Lisez au moins la synthèse et l'introduction de leur rapport, dans laquelle on retrouve cette citation d'Alain Peyrefitte, extraite de son livre "La société de confiance" en 1995 : "La société de défiance est une société frileuse, gagnant-perdant : une société où la vie commune est un jeu à somme nulle, voire à somme négative (si tu gagnes, je perds) ; société propice à la lutte des classes, au mal vivre national et international, à la jalousie sociale, à l’enfermement, à l’agressivité de la surveillance mutuelle. La société de confiance est une société en expansion, gagnant-gagnant, une société de solidarité, de projet commun, d’ouverture, d’échange, de communication."
Source : L'Express, 20/09/07

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Le problème de la France selon Alan Greenspan

Alan Greenspan, ex-patron de la Réserve Fédérale américaine, en marge de la sortie de son livre en France, "Le temps des turbulences" :

"En France, le problème est que la concurrence est considérée comme la loi de la jungle, selon une expression d'Edouard Balladur. Je dis à la France : attention ! Elle risque de descendre dans le rang des grandes puissances mondiales si elle persiste dans une attitude hostile à la concurrence."
Source : Paris-Match, 19/09/07

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23.10.07

Les enseignants face aux "enfants-clients"

Daniel Pennac, à l'occasion de la sortie de son nouveau livre chez Gallimard, "Chagrin d'école" :

"Jour après jour on stimule chez l'enfant des désirs de consommation dans des domaines identiques à ceux des adultes : habillement, nourriture, locomotion, électronique, téléphonie… L'enfant acquiert ainsi une légitimité commerciale qui en fait un rouage indispensable à la société marchande et le place sur un pied d'égalité avec l'univers des adultes. Il accède à la prospérité sans contrepartie, avec l'argent de ses parents ou en se "débrouillant". Le système s'en fiche du moment que l'argent circule. Les enfants qui débarquent aujourd'hui dans les classes sont ainsi de petits propriétaires, animés par des désirs qu'ils ont l'habitude de voir rapidement satisfaits. Dans notre culture, désormais, l'achat de l'objet convoité est devenu, pour les parents, le moyen principal de manifester leur affection. (…) Les enfants, aujourd'hui, confondent leurs désirs superficiels et leurs besoins fondamentaux. Ils arrivent à l'école porteurs de désirs qui demandent à être satisfaits immédiatement, c'est l'attrait constant de la nouveauté : une nouvelle marque, un nouveau téléphone, une nouvelle génération de godasses… Or ils se trouvent dans un lieu qui a pour vocation de s'adresser à leurs besoins fondamentaux : lire, écrire, compter, raisonner. Et, qui plus est, l'école exige d'eux, pour la première fois, une monnaie d'échange : du savoir contre de la concentration, de l'attention, de l'effort, bref, du travail, avec tout ce que cela suppose de renoncement aux désirs de consommer ! Les enseignants qui imaginent toujours s'adresser aux enfants de Jules Ferry ne sont absolument pas préparés à cette enfance-clientèle."
Source : Télérama, 10/10/07

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Les diplômes font la différence

L'économiste Eric Maurin défend la valeur des diplômes contre les déclinistes :
"Pour savoir si l'obtention d'un diplôme a constitué ou non un atout pour les générations qui ont bénéficié d'un accès beaucoup plus large que par le passé a un enseignement supérieur, à savoir celles nées entre 1964 et 1976, il faut observer le devenir de l'ensemble de ces classes d'âge et non isoler celui des seuls diplômés. On observe alors que l'allongement des études a coïncidé avec une baisse très claire du chômage à l'entrée dans la vie active. Les deux courbes se suivent avec une symétrie presque parfaite. On observe même que, dès que l'effort de démocratisation s'est interrompu, le chômage a cessé de diminuer. Mieux, une part importante de ces «nouveaux diplômés» sont devenus cadres et ils ont connu une hausse significative de salaire, de l'ordre de 10% à 15% par année d'études supplémentaire. Si ce bénéfice reste mal perçu, c'est parce que l'explosion du chômage, qui a si durablement marqué les esprits, est intervenue en réalité avant la démocratisation du lycée et de l'université mise en route par Jean-Pierre Chevènement. Mais on continue à lier les deux phénomènes. (…) A aucun moment on observe de baisse de salaire pour les titulaires d'un diplôme de l'enseignement supérieur. Bien au contraire, l'écart, en matière de niveau d'emploi et de statut, entre les diplômés et les non-diplômés ne cesse de s'accroître. Mais on pourrait dire que le mythe de la dévalorisation est aussi vieux que l'école. Depuis le développement de l'éducation dans les pays développés, il s'est toujours trouvé des tribuns pour crier à la baisse de niveau, au bradage des diplômes. (…) De toute façon, qui peut croire qu'il soit préférable à quiconque d'être privé de la possibilité de poursuivre des études ?"
Source : nouvelobs.com, 11/10/07

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22.10.07

Les quatre grands types de blogs

Les sociologues Dominique Cardon et Hélène Delaunay-Teterel ont identifié quatre grands types de blogs, selon le type de communication et de public :

1. "Le partage des intériorités" : l'auteur parle de sa vie privée. Concerne plutôt les femmes, fait peu d'audience, mais peut réunir de vrais fidèles.

2. "La conversation continue" : l'auteur parle de son environnement et de ses activités quotidiennes, relate la vie de tous les jours. Le type même des blogs d'ados. L'audience est proportionnelle à l'importance du "clan".

3. "Le recrutement des pairs" : le blogueur dévoile une facette de son identité, une passion parfois pointue. Concerne des amateurs "à la recherche de reconnaissance, palliative à la consécration."

4. "L'énonciation citoyenne" : ouverture d'un espace de parole, recherche de différents points de vue. Le blog propose de nombreux liens, le blogueur se fait connaître, les commentaires sont nombreux. Par exemple des journalistes commentant l'actualité.

Les auteurs précisent que le propre du blogging est le mélange de tous ces registres.

Source : Sciences Humaines, octobre 2007

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Votre ordinateur portable sur mesure

Le saviez-vous ? Le site topachat.com vous propose de construire votre ordinateur portable sur mesure, parmi 501.942 configurations possibles. De quoi forcément trouver son bonheur...

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21.10.07

Plus on commence jeune...

Une photo d'arkworld sur flickr.

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20.10.07

L comme Livres

« Il s'agit toujours, quel qu'en soit son format ou son aspect extérieur, d'une pincée de feuillets ; cousus ou reliés, que l'on peut feuilleter. Telle pourrait d'ailleurs être la définition d'un livre donnée par son inventeur s'il brevetait aujourd'hui une telle trouvaille. Mais l'idée remonte à près de 2000 ans et, depuis les premiers codex, elle n'a pas subi la moindre altération dans son principe » rappellent Michel Alberganti et Emmanuel de Roux. « Nous ne devrions appeler « livres » que ceux qui contiennent quelque chose de nouveau ; les autres ne sont guère que des moyens d’apprendre rapidement ce que les hommes ont fait dans un certain domaine » estimait Lichtenberg. Yves Simon se souvient de son incroyable découverte : « Retour en arrière, je veux évoquer l'étrange instant où un jeune garçon de dix ans découvre qu'à l'intérieur d'un petit volume de carton et de papier règne des océans, des baleines, des loups, des grands espaces, mais encore des trésors de passions et de savoirs, que naissent sous l'empire des mots des cascades de saveurs. Pochettes surprises, pochettes sublimes : l'infini peut se nicher dans un objet fini. » Les livres ont aussi beaucoup compté pour Patrick Poivre d’Arvor, car « avec les enfants, ils demeurent » : « Je dois tout aux livres. Ils m'ont donné une existence. (…) Je suis entré dans le monde des livres, je pensais que c'était le vrai monde. Je me suis rendu compte qu'il y avait une distorsion mais je crois que j'ai toujours cette vision du monde dans ma tête. » Pourquoi ces passions ? Montaigne y voyait « la meilleure munition que j'aie trouvée à cet humain voyage ». Il faut aussi écouter Edgar Morin : « Un livre qui compte nous dévoile une vérité ignorée, cachée, profonde, informe, que nous portions en nous, et il nous procure un double ravissement, celui de la découverte de notre propre vérité dans la découverte d'une vérité extérieure à nous, la découverte de nous-mêmes dans des personnages extérieurs à nous. » Pour Chantal Thomas, « quand on sort d’un livre, on entend autrement les conversations qui se tiennent autour de nous. C’est ça le bonheur de l’art, le relief que ça donne au monde. » On n’a malheureusement trop souvent l’impression que cette conscience se perd. « Même dans ces temps difficiles, j’aimerais bien que les jeunes, en particulier, comprennent que le livre reste un espace unique pour l’imagination et la liberté. C’est aussi pour cela que j’écris : avec la conviction que les livres sont de l’ordre du bonheur » affirme Bernard Chambaz. Bernard Fixot le rejoint quand il dit que le bon livre est celui qui rend heureux celui qui l’a acheté. Qui aime les livres serait donc heureux pour la vie… « Quand je pense à tous les livres qu'il me reste encore à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux… » clamait Jules Renard. Le livre est enfin un produit d’une modernité jamais dépassée. « Le livre est le seul outil véritablement interactif, puisque on peut ouvrir à n'importe quelle page, revenir en arrière où aller de l'avant, et que les images surgissent en nous au détour des mots » pour Pierre Marchand.

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19.10.07

Le meilleur est dans le jardin

Le jardinier-écrivain Gilles Clément évoque sa passion :

"Depuis trente ans, on me dit : "C'est bien ce que vous faites, ces beaux jardins…" Mais, pour moi, être jardinier a toujours eu une dimension politique, même si c'est la première fois que je l'affirme aussi nettement. Il faut en revenir à l'étymologie du mot "jardin", qui vient de "Garten", autrement dit un enclos dans lequel on protège le meilleur. Le meilleur des plantes. Le meilleur de l'espace, de la lumière, de l'art de vivre. Le meilleur de la pensée : c'est un lieu de méditation, de discussion. Ce "meilleur" a été protégé, valorisé, scénographié à travers les siècles de façon extrêmement variées. A un moment donné, on aestimé qu'il fallait mettre en avant l'eau : c'est le cas des jardins hispano-mauresques, depuis la Perse jusqu'à Grenade au Xve siècle. Mais il y a aussi le jardin classique, au XVIIIe siècle, qui met en scène l'horizon et où il est question de domination, de maîtrise totale de l'environnement. Ou le jardin romantique, au XIXe siècle, qui magnifie la nature en l'idéalisant et l'encadre comme un tableau. Aujourd'hui, quel est notre "meilleur" ? La diversité et la vie, dans sa fragilité. Nous voilà brutalement conscients de la finitude écologique de la planète. C'est donc ça le jardin : protéger la vie, l'exploiter - car on y est obligés -, mais sans la détruire."
Source : Télérama, 03/10/07

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18.10.07

Il croyait qu'il avait achevé sa vie...

Dans sa dernière chronique, Jean-Michel Dumay évoque le livre du sociologue François Ascher :
"De nos jours, le moi est un héros. L'intime est sa compagne. Ils ont leurs scènes, leurs films : Internet, mobiles, télévision. Ces toiles interactives tissent un nouveau social. Il y a du meilleur et du pire. Et pour le meilleur, cette semaine, voici un livre, un objet plutôt sérieux. François Ascher, 60 ans, est professeur à l'Institut français d'urbanisme (université Paris-VIII). Il y a un peu plus d'un an, ce sociologue qui a touché un peu à tout, et écrit sur tout, constate se trouver en panne d'envies et de projets. " En manque de manque ", écrit-il (Examen clinique, Journal d'un hypermoderne, Editions de l'Aube, 16,90 euros). Avec, au fond, cette question : " N'avais-je pas, d'une certaine manière, achevé ma vie ? " Et puis la vie quotidienne a repris son cours, quelques mois. Jusqu'à ce que le chercheur trouve, comme c'est parfois pour les chercheurs, ce qu'il ne cherchait pas : un cancer, une sale tumeur sur un rein. " Le pronostic n'était pas bon. La mort s'inscrivait à l'ordre du jour. "…"
La suite est à découvrir dans son livre.
Source : Le Monde, 13-14/10/07

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Une société sans-fil

La néerlandaise Li Edelkoort, installée en France, fait partie des vingt personnes les plus influentes du milieu de la mode. On dit d'elle qu'elle a le véritable don d'anticiper ce que nous allons aimer, ce qu'elle traduit dans les carnets de tendances que propose sa société. Elle est optimiste pour les prochaines années :
"Je suis résolument optimiste pour la décennie à venir. Tous les signes convergent. C'est la première fois que je constate ça depuis trente ans que je fais ce métier ! Je n'invente rien, les tendaces sont là. (…) L'horizon se dessine bien. Le wireless des ordinateurs, le sans-fil, le débranché s'applique à toute la société. C'est un état d'esprit. Il y aura plus de liberté, moins de diktats et moins de peur." Concernant l'avenir de la presse : "La presse face à Internet se pose beaucoup de questions. Je crois que c'est une erreur totale de penser que l'amateur va pouvoir faire un journal. Mais le métier de journaliste va devenir de plus en plus précis, performant, hautement professionnel. Il faudra chercher vraiment l'information, car le "googlisme" se sent trop dans les articles qui ne sont plus que des amalgames d'informations. Tout ça est usé, fatigué. Mais le papier n'est pas fini. Ce qui va disparaître, en revanche, c'est la télévision généraliste telle qu'on la connaît. "
Source : Le Monde 2, 29/09/07

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17.10.07

Refaire voyager les oeuvres d'art

Philippe de Montebello est le directeur du Metropolitan Museum of Art de New York depuis trente ans. Il évoque en ces termes la mission qu'il assigne à son musée :

"L'Histoire est faite de sacs et de ressacs. Aux XVIe et XVIIe, l'art allait du Sud au Nord, les collections du duc de Gonzague vers celles de Charles Ier en Angleterre. Ensuite, il est allé de l'Ouest à l'Est, quand Catherine de Russie a acheté en bloc des collections françaises. Puis avec la colonisation, au XIXe, à nouveau du Sud vers le Nord, d'Egypte ou d'Assyrie vers les grands musées qui se créaient. Mais ces pays, il faut le dire, démolissaient leurs temples et leurs pyramides pour récupérer les pierres et construire des gares et des bâtiments. Aujourd'hui, nous sommes dans une nouvelle phase. Nous avons la responsabilité de refaire voyager les oeuvres vers des pays - en Asie ou en Afrique - qui non seulement ont retrouvé de l'intérêt pour leur art, mais aussi pour celui du reste du monde. J'y vois là une espèce de justice dans le temps. Cela impose de prêter nos oeuvres et d'organiser des programmes de formation. En évitant toute opération exclusive, susceptible de nous priver d'autre chose. J'ai, en quelque sorte, des alliances avec tous les musées. Mais aucune exclusivité. En matière d'art, je suis tout à fait polygame. (…) Le grand défi sera de garder cet équilibre, cette sorte d'histoire universelle de l'art illustrée par de vrais objets qu'offre le Met, sans faire basculer le tout vers l'art contemporain. Car il y a de moins en moins d'antiquités ou de tableaux de maîtres classiques à acheter, alors que les contemporains peignent toujours... Et en même temps, nous voulons continuer à affirmer que l'art d'aujourd'hui est une prolongation de l'art classique. Nous avons donc décidé de poursuivre les expositions temporaires d'art contemporain - comme Neo Rauch, le peintre de Leipzig, ou Frank Stella -, mais de cesser les achats. De toute façon, il y aura toujours des legs ou des dons, qui constituent un élément essentiel de la vie culturelle américaine."

Source : Le Monde, 13-14/10/07

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16.10.07

Rama Yade, un phénomène ?

Le Point fait cette semaine sa une sur Rama Yade et commence son article en ces termes :
"« Quelle matière... ! » Pour un peu, Jean-Louis Borloo en aurait le souffle coupé, rien que d’en parler. « Mon instinct à moi, c’est qu’elle a une grosse densité ! Ça n’a rien à voir avec sa beauté ou sa couleur. Elle a de l’envergure. » Jérôme Peyrat, conseiller parlementaire de Nicolas Sarkozy, verse carrément dans le lyrisme : « Cette fille est un diamant. De la matière brute impeccable. Alors après, bien sûr, il faut la tailler. » « Je ne dis jamais ça de personne, mais elle est impressionnante », s’enflamme Frédéric Lefebvre, l’ancien lieutenant de Sarkozy devenu député des Hauts-de-Seine. « On ne le sait pas encore parce qu’aujourd’hui elle veut rassurer, montrer qu’elle n’est pas un gadget, mais très vite elle va ensorceler tout le monde, si ce n’est déjà fait, prédit Joseph Zimet, son époux. Elle est une des valeurs sûres de la droite des prochaines décennies. Je crois qu’on en a pris pour trente ans ! » Délire collectif ? Envoûtement tout-puissant ? Peut-être, mais nulle autre qu’elle ne provoque pareil dithyrambe. Elle, elle, elle. Ramatoulaye Yade, noire, très noire, belle, très belle, « sénégaulloise » de 30 ans, 1,77 mètre, promue secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères et aux Droits de l’homme en juin dernier."
Une pépite à suivre ?
Source : lepoint.fr, 11/10/07

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Les accouchements d'Amélie Nothomb

Amélie Nothomb parle de son écriture :

"J'apparente l'écriture d'un roman à une grossesse, et il se trouve qu'une fois de temps en temps j'accouche d'un enfant qui est un moment de ma vie. Mais je ne différencie pas ce processus d'une autre grossesse : quand je me mets à écrire sur un sujet, c'est parce qu'il s'agit d'un mystère humain que je ne comprends pas. Et il peut arriver que j'aie vécu un de ces mystères. Cela ne rend pas l'acte d'écrire plus important ou l'inverse."
Source : Psychologies, septembre 2007

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15.10.07

Les hommes ne savent pas comment faire

Le psychiatre et psychanalyste Serge Hefez publie un livre sur les troubles de l'homme moderne, "Dans le cœur des hommes" :
"Je sais que les hommes font de meilleures études et sont mieux payés que les femmes. Mais, dans la sphère de l'intime, leur désarroi est immense. Hier, quand un enfant n'allait pas bien, on se tournait vers les mères. Aujourd'hui, on regarde le père : trop absent ou trop présent, c'est lui qui est mis en cause. J'entends les pères avouer dans ma consultation qu'ils ne savent pas comment parler à leurs enfants, trouver leur place dans la famille. Ils ont perdu le mode d'emploi et le vivent d'autant plus mal qu'ils sont en effet à l'égal des femmes dans leur désir de réussir avant tout leur vie familiale et amoureuse. Mais eux ne savent pas comment faire. (…) Les femmes aussi sont pétries de contradictions. Elles veulent à la fois un homme qui commande et protège, mais qui sache négocier. Les rôles assignés au père et à la mère dans la famille ont changé. Avant, le père était uniquement dans la transmission du symbolique : le nom, la loi. La mère, uniquement dans le fusionnel, les soins du corps. Ces représentations qu'on imaginait naturelles se complétaient. C'était pratique, mais c'est fini. Une telle révolution vient heurter de plein fouet les représentations enfouies dans notre psychisme. Mais, à ce jeu, les femmes ont cinquante ans d'avance. Elles réfléchissent, lisent des magazines féminins et se sont adaptées bien plus vite. Elles savent aujourd'hui que, si ce n'est pas facile d'être à la fois féminine et d'avoir du pouvoir, cela en vaut la peine. Les hommes, eux, vivent ce bouleversement comme une perte. Ils sont dans le « ni-ni » : n'être « ni un pédé ni une gonzesse ». Quelle approche calamiteuse !"
Source : lepoint.fr, 11/10/07

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Quand le Canada ne fait plus rêver

Bien que le Canada reste une terre d'immigration, le taux de chômage des étrangers atteint désormais 11,5 %. Alors que la destination continue à faire rêver, les Français y sont entre 120 et 130.000, les autorités reconnaissent qu'un Français sur deux rentre au pays après quelques années. Les obstacles sont nombreux. Exemple : le système de santé canadien est classé au trentième rang mondial…

Source : Challenges, 04/10/07

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14.10.07

La tentation de Venise

Source : une photo de cusema sur flickr

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13.10.07

A comme Age

Nous avons l’âge de notre état d’esprit. Mais à en croire certains, il existerait tout de même des âges charnière. Pour Balzac, « cet âge, qui, pour tous les hommes, se trouve entre 22 et 28 ans, est celui des grandes pensées, l’âge des conceptions premières, parce qu’il est l’âge des immenses désirs, l’âge où l’on ne doute de rien : qui dit doute, dit impuissance. Après cet âge, rapide comme une semaison, vient celui de l’exécution. » Plus près de nous, le chasseur de têtes Catherine Euvrard situe le cap à 40 ans : « Pour faire court, je classe les jeunes en deux catégories : ceux qui en veulent et ceux qui se planquent. Les seconds, de plus en plus nombreux, ne veulent plus prendre de risque, et privilégient leur vie personnelle, quitte à refuser des postes plus intéressants, comme si c’était au travail de s’adapter à eux et non plus l’inverse… Je pense qu’ils ont tout faux : on peut tenir ce genre de raisonnement après 40 ans, avant on construit sa carrière. » 40 ans, c’est aussi le moment de la crise du milieu de la vie. Michel Braudeau en a parlé avec justesse : « Dans ce tourbillon de la crise du milieu de la vie, où l’on remet tout en question, son travail, son bilan et le reste, où l’on redonne un tour de vis à tout ce qui chancelle et un coup de balai aux feuilles mortes, aux amis perdus, aux amours déçus, où l’on doit prendre des décisions pour ce qu’on va faire à présent qu’on a franchi le sommet et qu’il est temps de donner ce qu’on a dans le ventre… On devient enfin plus jeune avec l’âge. On se dénoue, on s’humanise, on apprend l’insouciance... »

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12.10.07

Nous savons presque tout, mais nous ne pouvons presque rien

Au moment où, loin des caméras, la répression systématique se confirme en Birmanie, les récents mots de Christophe Barbier deviennent encore plus lourds de sens : "La frontière d'une dictature n'est plus aujourd'hui ce miroir sans tain derrière lequel souffraient les peuples, sans voir notre compassion ni entendre nos encouragements : les courants d'air d'Internet, vent pour la voile des révoltés, portent désormais notre soutien. Ils savent que nous savons presque tout, mais ils comprennent que nous ne pouvons presque rien. (...) Las ! le monde démocratique est un jeune Hercule qui s'ignore et se croit faible pour ne pas s'avouer lâche : il doit et peut étrangler ces deux serpents, impuissance et fatalisme, et intervenir en Birmanie. La France, qui inventa le droit puis le devoir d'ingérence, a pour ardente obligation de prendre la tête de cette lutte. Rien n'est plus difficile, car il faut tout réinventer dans le combat pour les libertés, où sont mortes bien des illusions. (...) La seule solution est de répandre la vérité sur le monde. Il faut montrer les oppressions, dans toute la sobriété du mal, les rendre insupportables au monde et à cette conscience démocratique, mélange d'humanisme et de bien-être, de civilisation et de confort, qui gagne pas à pas la planète. Que le bonheur de chacun ne puisse être complet tant qu'un Birman souffre en son pays, par la faute de son pays. Et demain un Chinois, un Coréen, une Iranienne, un Cubain..."
Source : L'Express, 03/10/07

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11.10.07

Ces journalistes qui ont soif de revanche

Le philosophe André Comte-Sponville estime que les journalistes sont des "ratés" et qu'ils traitent un domaine dans lequel ils auraient aimé réussir. Son confrère Michel Onfray le rejoint et complète :
"On pourrait faire une psychologie d'un certain type de journalisme
essentiellement pourvoyeur de revanche. Dans le monde de la musique
contemporaine, par exemple, des gens qui ont raté leur carrière de compositeur,
voire d'interprète, se retrouvent aujourd'hui dans tel ou tel journal et
décrètent : "Ça c'est à chier, ça c'est génial", en n'ayant jamais demandé la
partition sur laquelle ils déblatèrent… En dehors de la sociologie de type
marxiste sur la question du journalisme, il peut y avoir une psychologie, de
type sartrien, qui montrerait qu'il y a parfois une espèce de ressentiment à
l'œuvre, de compensation de l'impuissance dans laquelle on s'est retrouvé à
réaliser soi-même une œuvre. Jetez un coup d'œil sur la biographie de tel ou
tel…"
Source : Médias, automne 2007

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L'enfer du rugbyman Max Brito

La vie du rugbyman de la Côte d'Ivoire Max Brito s'est arrêtée un jour de la coupe du monde de rugby de 1995 en Afrique du Sud. Un accident de match l'a rendu tétraplégique :

« Imagine qu'on te jette en prison avec une camisole de force ou qu'on te
coule dans du ciment. Il y en a qui disent que ça pique, d'autres que ça
brûle... C'est comme si tu étais ankylosé avec des fourmillements partout. Sur
une échelle de 10, ces douleurs sont à 7 ou 8 la plupart du temps. Quand elles
descendent à 3, c'est le bonheur ! J'ai alors envie de faire plein de choses, de
sortir dehors... Le problème, c'est qu'elles te rattrapent toujours. Et là, ça
te casse. (…) Cela fait douze ans que je suis dans cet état, et je suis arrivé
au bout de mon chemin. »

Source : Le Monde, 03/10/07

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10.10.07

Je ne crois pas à la postérité

Charles Aznavour répondant à la question de savoir ce qu'il aimerait que l'on retienne de lui :

"Je ne crois pas à la postérité. Sincèrement. Demandez dans la rue qui est Maurice Chevalier. Peu de gens se souviennent de lui. De Georges Ulmer, encore moins. Maurice Chevalier était l'homme le plus célèbre du monde, une star hollywoodienne mondiale. Devant Clark Gable ou Gary Cooper. Où est-il aujourd'hui ? De moi il restera peut-être une ou deux chansons et on ne saura pas qui les a écrites. Vous connaissez l'auteur du Temps des cerises, vous ? La postérité, c'est le Christ, c'est César."
Source : Télérama, 26/09/07

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Rendez-vous

"Il n'y a pas de hasards, il n'y a que des rendez-vous."
Dixit Paul Eluard.

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La Grande Fête du Chocolat

Elle se déroulera du 12 au 21 octobre prochain. Consultez le programme ici. A la même période se tiendra à Paris le Salon du Chocolat. Avis aux amateurs !

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9.10.07

Les blogs font pschitt en Suède

Arte reprenait hier des éléments du journal Dagens Nyheter au sujet de l'intérêt des blogs :
"La semaine dernière, le bloggeur le plus célèbre de Suède, Alexander Schulman, a fermé son blog, qui attirait plus de 250 000 lecteurs chaque semaine et était hébergé sur le site du journal 'Aftonbladet'. Il a justifié sa décision par le fait que les lecteurs étaient principalement intéressés par les ragots sur les célébrités, et qu'il "se dégoûtait lui-même." Un débat sur l'importance des blogs fait actuellement rage en Suède. Selon Maria Schottenius, c'est une grosse erreur "de considérer les blogs aussi révolutionnaires que l'avènement d'Internet ou de la radio. Cette illusion a déclenché une forme d'hystérie chez des journalistes par ailleurs sérieux. Il est désolant de voir des journalistes respectés consacrer tout leur temps à des questions aussi secondaires. Les ragots attirent les lecteurs, mais combien de blogs sont visités régulièrement ? Et quelle conclusion devons-nous tirer du fait que les mots les plus recherches sur les blogs sont 'sexe' et 'porno' ?""
Source : www.arte.tv, 08/10/07

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Sarkozy à peine croyable

Promis, la pépite suivante est un des confidentiels du Point d'hier et pas un extrait du site 1001 blagues :
"Après être descendu sur la pelouse du Millenium de Cardiff pour féliciter Bernard Laporte, le président de la République a voulu se saisir du drapeau tricolore pour faire le tour du stade. Il a fini par y renoncer, convaincu par son service de sécurité qu'une telle démonstration pouvait comporter des risques."
Et à mon sens, pas que des risques physiques...

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8.10.07

Comment Internet change la vie

La journaliste Catherine Vincent me semble poser les bonnes questions concernant l'influence d'Internet sur les jeunes :

"Quels comportements auront à l'âge adulte ces enfants de la Net-génération ? Seront-ils plus sociaux que les générations précédentes ? Plus solitaires ? Affectivement plus fragiles, intellectuellement plus polyvalents ? Certitude : d'ores et déjà, leur réseau de sociabilité s'étend bien au-delà du réseau des contacts physiques. " Etre fille ou fils de... compte moins aujourd'hui qu'être en lien avec... ", constate Sylvie Octobre, sociologue au département des études, de la prospective et des statistiques du ministère de la culture. " Ce que les jeunes sont en train d'apprendre, c'est à être capable d'entretenir la bonne relation avec la bonne personne en n'importe quel point de la planète. " Un " capital social " qui, selon elle, constituera un véritable avantage dans nos sociétés futures."

Avec les communautés virtuelles, poursuit-elle, chacun prend conscience qu'il est un individu parmi des millions d'autres, mais aussi qu'il peut être contacté depuis le monde entier. Cela confère aux adolescents une légitimité nouvelle, qu'ils ne trouvent ni en famille ni dans le milieu scolaire. " Au sein de la sphère privée et familiale, ces nouvelles compétences ne vont pas sans bouleverser les principes traditionnels. A la transmission descendante, des parents aux enfants, s'est ainsi ajoutée une transmission ascendante, des enfants aux parents... Et, surtout, une transmission horizontale entre pairs. (…)

Tout de même : à trop fréquenter ces communautés virtuelles, nos enfants ne risqueraient-ils rien d'autre que de mauvaises rencontres ? Les dédoublements d'identité (pseudos, avatars) dont ils usent avec bonheur ne peuvent-ils être nocifs pour le développement de leur personnalité ? " Bien au contraire, l'alter ego numérique peut parfois redonner un peu de souffle à notre être réel ", estime le psychologue Michael Stora. (…) En revanche, il craint que l'usage immodéré de l'ordinateur n'entraîne, pour les plus fragiles (des garçons, pour l'essentiel), " la disparition des rencontres en IRL " (" in real life " : dans la vie réelle).

" La cyberdépendance, quand elle est avérée, vient toujours mettre au jour un problème, remarque-t-il toutefois. Comme pour l'alcool et le tabac, l'objet technologique révèle chez certains individus une structure addictive, mais il ne la fabrique pas. " Toxiques pour certains, les TIC auraient pour d'autres des fonctions curatives. " Beaucoup de gens se soignent par le biais des chats ou des forums, et utilisent ces outils comme des expériences auto-thérapeutiques ", poursuit M. Stora, que la clinique a conduit à rencontrer nombre de personnes " ayant osé, grâce à cette pratique solitaire, affronter et dire certaines choses ". Le Web deviendra-t-il, parmi d'autres, un remède contre les maux de l'âme ? L'avenir dira si ces lieux virtuels constituent " un nouvel opium du peuple, grâce auquel chacun pourra exprimer sa violence intérieure tout en étant, dans la vie réelle, plus soumis qu'aujourd'hui ". Ou s'ils seront, au contraire, des endroits " où l'on apprendra l'insoumission "...

Moins pudiques, plus agiles et plus inventifs, les enfants de la Toile, à en croire certains, présenteraient toutefois une tare majeure : à force d'être sollicités par mille choses à la fois, leur capacité de concentration se réduirait comme peau de chagrin. Mais comment en être sûr ? Et qu'est-ce qui sera le plus utile dans la société de demain : être capable de se fixer longtemps sur une même activité, ou gérer plusieurs tâches en même temps ?

" A en juger par l'évolution récente du marché du travail, de nombreux métiers demanderont de plus en plus de savoir être polyactif ", estime Mme Octobre. Pour cette sociologue, le vrai enjeu, en termes de maîtrise de la connaissance, ne concernera pas la capacité de concentration, mais la hiérarchie de l'information. " Pour réussir, il faudra de plus en plus avoir appris à trier, sélectionner et classer par ordre de pertinence la masse d'informations disponibles sur le Net. Là résideront la vraie difficulté, et la vraie source d'inégalités. " Un terrain sur lequel, dès aujourd'hui, l'éducation a un rôle majeur à jouer."

Source : Le Monde, 07/10/07

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C'est par là que rentre la lumière

"Il y a une faille dans toute chose, c'est par là qu'entre la lumière."
Dixit le chanteur Léonard Cohen.

Source : Le Monde 2, 01/09/07

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7.10.07

Petit matin...

...dans la baie de Naples. Une photo zen de zoen sur www.flickr.com. Et bravo à notre belle et déterminée équipe de France de rugby !

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6.10.07

De l'influence des jeux vidéo sur les médias traditionnels

Le chroniqueur de The Guardian Aleks Krotoski :
"Des dirigeants de chaînes télévisées et de cinéma supplient depuis plusieurs années les créateurs de jeux vidéo et les experts de révéler les secrets de leur succès, désespérés qu'ils sont de trouver comment rendre leur procédé narratif moins passif pour l'audience et plus direct, engageant et interactif pour les enfants et leurs parents. (...) Pourquoi ? Les joueurs vont acheter Halo 3 et travailleront en collaboration pour résoudre des casse-tête, développer des histoires et créer du contenu. Ils y joueront pendant des heures, en délaissant les salles de cinéma et les espaces publicitaires. (...) La popularité des jeux vidéos a eu un effet profond sur nos modes de consommation des médias. Nous nous attendons à de l'interactivité. Nous nous attendons à plus de contrôle. Nous nous attendons à être responsables de nos actions et d'avoir notre mot à dire sur comment notre héros sauve sa belle (ou notre héroïne, son beau)."
Source : www.arte.tv, 27/09/07

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Le boum de la Tecktonik

C'est la nouvelle danse à la mode dont on commence à voir des images un peu partout, et en premier lieu sur les sites de partage de vidéos. Pour la découvrir, lisez cet article de Wikipédia. Il colle à l'actualité puisque dès les premières lignes il est question du reportage qui a été fait sur la Tecktonik dans l'émission "Sept à Huit" du 14 septembre sur TF1.

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5.10.07

Le bébé a un énorme pouvoir

Le pédopsychiatre Bernard Golse :

"Le bébé a un énorme pouvoir. C'est lui qui engage la relation avec nous. C'est en ce sens que le bébé est un acteur. (…) Cette compétence particulière d'être orienté immédiatement vers l'autre, les bébés autistes ne la possèdent probablement pas. En outre, très tôt, le bébé essaie de repérer des invariants dans le fonctionnement de la mère, du père, de l'environnement. Ce travail d'abstraction lui permet de se forger des représentations : il va ainsi se donner une théorie du monde qui l'entoure. Je dis aussi qu'il est un poète, par cette capacité spécifique que nous perdons en grande partie à l'âge adulte de traiter les informations d'un canal sensoriel à l'autre : les odeurs dans le canal tactile, etc. C'est ce que les neurologues appellent la transmodalité, et que nous perdons en partie à l'âge adulte. Seuls les poètes, les artistes la possèdent en partie. Donc quand on est théoricien et poète, je dis que l'on est philosophe…"
Source : Les Grands Dossiers des Sciences Humaines, 09-10-11/07

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Entreprise sous tension

Carlos Ghosn, président de Renault-Nissan :

"Si vous voulez qu'une entreprise donne le meilleur d'elle-même, vous devez la mettre sous tension. Mais ça ne signifie pas que chaque individu doive aller jusqu'à la limite."
Source : L'Entreprise, septembre 2007

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4.10.07

Google est bête...

Le philosophe et psychanalyste Jacques-Alain Miller évoque Google en ces termes dans le nouveau livre dirigé par Jérôme Garcin "Nouvelles Mythologies", cinquante ans après "Mythologies" de Roland Barthes :
«Google est l'araignée de la Toile. Il y assure une métafonction : celle de savoir où est le savoir. Dieu ne répond pas; Google toujours et tout de suite. On lui adresse un signal sans syntaxe, d'une parcimonie extrême; un clic, et... Bingo ! C'est la cataracte : le blanc ostentatoire de la page se noircit soudain, le vide se renverse en profusion, la concision en logorrhée. A tous les coups l'on gagne. Organisant la Très Grande Quantité, Google obéit à un tropisme totalitaire, glouton et digestif. D'où le projet de scanner tous les livres; d'où les raids sur toutes les archives : cinéma, télévision, presse; au-delà, la cible logique de la googleïsation, c'est l'univers entier : le regard omnivoyant parcourt le globe tout en convoitant les petites unités d'information de tout un chacun. Confie-lui ton fatras documentaire, et il mettra chaque chose à sa place - et toi-même par-dessus le marché, qui ne seras plus, et pour l'éternité, que la somme de tes clics. Google, «Big Brother » ? Comment ne pas y penser ? D'où la nécessité pour lui de poser en axiome sa bonté foncière. Est-il méchant ? Ce qui est sûr, c'est qu'il est bête. Si les réponses foisonnent à l'écran, c'est qu'il comprend de travers. Le signal initial est fait de mots, et un mot n'a pas qu'un seul sens. Or le sens échappe à Google, qui chiffre, mais ne déchiffre pas. C'est le mot dans sa matérialité stupide qu'il mémorise. C'est donc toujours à toi de trouver dans le foin des résultats l'aiguille de ce qui fait sens pour toi.»
Source : challenges.fr, 13/09/07

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T'as ton Tann's ?

Souvenez-vous il y a vingt ans : les cartables et autres sacs d'école Tann's étaient dans le vent. Le slogan de la pub télé de l'époque est resté dans bien des mémoires : "T'as ton Tann's ?". Puis la marque a perdu la cote et a fini par disparaître, avant que deux jeunes commerciaux ne la reprennent pour proposer aujourd'hui aux adultes des sacoches et autres sacs à dos pour ordinateurs portables. Ils sont accessibles en ligne. La gamme est plutôt sympa.

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3.10.07

Rugby et violence

La philosophe Catherine Kintzler et l'intérêt du rugby :
"Le rugby a une carte à jouer. Ce qui est à la fois un handicap et une force est que l'on ne peut pas y jouer sur le bitume en sortant de l'école, ce n'est pas un sport de cour de récréation. Il doit être encadré car s'il y a des dérapages, ce peut être dangereux. Ce qui est formateur est que le rugby offre un rapport maîtrisé à la force et à la violence. Si vous évacuez complètement la violence, elle revient sous les formes les plus terribles. Dans le rugby, il n'y a pas forclusion de la violence : on a le droit d'être fort, violent, de plaquer, mais suivant certaines règles. C'est une transposition des rapports violents qui existent tous les jours entre les gens. Là c'est clair, avoué et pour que ce soit avoué, il faut que ce soit avouable, donc tous les coups ne sont pas permis."
Source : lemonde.fr, 24/09/07

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100 propositions pour le commerce en ligne

Le Forum des Droits sur l'Internet vient de publier ses 100 propositions pour renforcer la confiance des consommateurs dans le commerce électronique.

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2.10.07

L'homme le plus heureux du monde

Pour les neurobiologistes américains qui ont analysé très sérieusement son cas, l'homme le plus heureux du monde est le Français Matthieu Ricard. Ils ont étudié pendant trois heures son activité cérébrale au moyen d'un appareil d'imagerie par résonance magnétique. Verdict : une sérénité à toute épreuve. Il faut dire que Matthieu Ricard est moine bouddhiste, bras droit du dalaï-lama, son traducteur. Il est aussi le fils de Jean-François Revel, décédé en 2006. Il était au départ un brillant biologiste, mais a choisi de devenir moine. Il dit ceci : "Au final, c'est votre rapport mental au monde qui fait que vous êtes malheureux ou non. Vous devez vous poser cette question : mon bonheur dépend-il des autres ?"
Source : Courrier International, 02/08/07

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Le meilleur du web

C'est ce que propose le nouveau site Selecweb. Son but est de devenir un guide de référence du net en ne présentant que des sites de qualité, retenus par les internautes. Le tout est présenté en huit grandes catégories.

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1.10.07

Alerte contre notre style de vie

Le psychiatre David Servan-Schreiber vient de publier son nouveau livre : "Anticancer". Il nous fait partager la synthèse de ses recherches après avoir lui-même été touché par un cancer du cerveau il y a quinze ans, et qui a déjà récidivé une fois.
"J'ai été soigné par les méthodes classiques - chirurgie et chimiothérapie. Il faut être clair là-dessus : il n'existe pour l'instant pas d'autres moyens pour éradiquer un cancer déclaré. J'ai eu la chance d'avoir d'excellents médecins et chirurgiens, qui m'ont sauvé la vie. (…) Il n'existe pas de coupure entre prévention et traitement. Un cancer, c'est à la fois la tumeur et son terrain. Il s'agit d'un tout. Je précise que cette vision de l'importance du terrain n'est pas que la mienne, je me réfère dans ce livre aux récents travaux de très grands scientifiques qui ont confirmé la valeur de cette approche et reconnu qu'elle constitue une percée majeure en cancérologie. (…) Il est essentiel d'étudier, préparer, si possible d'améliorer le terrain où s'installe le cancer. Parce que, contrairement à certaines idées reçues, le cancer n'est pas une affaire de gènes. C'est une affaire de style de vie. (…) Le style de vie occidental change du tout au tout et devient le plus cancérigène qui soit. Notre environnement se charge de produits chimiques synthétiques notoirement cancérigènes - l'amiante, le benzène, les pesticides, entre autres. La France est le premier consommateur européen de pesticides et le troisième consommateur mondial derrière les Etats-Unis et le Japon. Or les milliers de produits toxiques recensés aujourd'hui n'existaient pratiquement pas avant 1930. (…) Deuxième facteur, l'alimentation, qui comporte désormais beaucoup trop de graisses, de sucre, de viande, d'aliments industriels, source de déséquilibres désastreux pour notre santé. La consommation de sucre (facteur de croissance du cancer), qui était de 5 kilos par personne et par an en 1830, est passée à 70 kilos par personne et par an en 2000. (…) On connaît maintenant le poids des traumatismes psychologiques, des deuils et du stress - ou au contraire l'effet parfois étonnant d'une technique de relaxation ou de méditation - sur l'évolution des tumeurs. "
L'auteur était aussi ce dimanche l'invité de Dominique Souchier sur Europe 1 : vous pouvez écouter ce podcast.
Source : nouvelobs.com, 27/09/07

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Choisir entre le royaume et les ténèbres

En conclusion de sa dernière chronique consacrée au Grenelle de l'environnement, Claude Allègre reprend cette citation :
« L'homme sait enfin qu'il est seul dans l'immensité indifférente de l'Univers d'où il a émergé par hasard. Non plus que son destin, son devoir n'est écrit nulle part. A lui de choisir entre le royaume et les ténèbres. »
Dixit Jacques Monod dans « Le hasard et la nécessité ».
Source : www.lepoint.fr, 27/09/07

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