31.7.06

La lecture est un sport

" Je crois davantage aux attaches spirituelles qu'aux attaches matérielles. Je ne pourrais pas vivre sans livres, sans papier pour dessiner ou écrire. Je suis ravi de vivre dans cette accumulation de savoirs, d'images et de mots. C'est un besoin physique. Je suis pris de panique si je n'ai pas tout sous la main. " Dixit le couturier Karl Lagerfeld. Il possède près de 300.000 livres dans ces différentes résidences ! Une incroyable collection qui grandit de 400 volumes chaque mois. Il préfère les essais, les journaux, la philosophie, les correspondances et la poésie. " Je lis des dictionnaires comme d'autres lisent des romans et des séries noires. J'ai toujours beaucoup lu et lis toujours beaucoup. Mais je n'aime pas en faire étalage, ni en parler. Si les gens pensent que je suis con, superficiel, je m'en fous. Ils pensent ce qu'ils veulent. " L'article est complété de photos aux piles de livres sans fin et de croquis de la main du couturier. L'un d'eux porte cette légende : " La lecture est un sport. Les livres sont mon culturisme à moi. " (Le Monde 2, 22/07/06)

Pépite d'été

" J'aime la période des vacances, la vie en plein air, le soleil, le vent, la mer et les sentiments de l'été. Cet univers me fait rêver… Je suis très carte postale, très premier degré. Je me suis dit que j'aimerais vraiment faire ma propre compile idéale de chansons à écouter en voiture. C'était très égoïste. " Dixit Laurent Voulzy, qui a sorti " La septième vague " au début de l'été. Je vous conseille vivement l'écoute de cet album de reprises, à la fois respectueux et bien interprété. Voilà une véritable pépite à ne pas manquer au cœur de l'été, un petit plaisir à se passer en boucle. (Epok, 14/07/06)

30.7.06

Le dernier continent inconnu

" Comme on le sait, le dernier continent inconnu à l'homme est l'homme, et le centre de ce continent, le cerveau, nous est non seulement inconnu, mais encore incompréhensible. " Dixit le sociologue Edgar Morin, dans " Le paradigme perdu ".

Le bonheur pour 86 % des Français...

... c'est tout simplement de ne pas être malheureux, selon une étude de l'INSEE.

29.7.06

Vers le tourisme de la simulation ?

" C'est le syndrome Star Treck. On n'est plus dans la découverte de l'autre, mais dans la banalisation de l'ailleurs. Les mondes sont de plus en plus prévus, au sens de la prévoyance. L'exotisme se trouve dans de nouveaux créneaux, dans la manière de s'y rendre ou de se l'approprier. Une troisième voie s'ouvre, celle du tourisme " hors sol ", un tourisme de la simulation où personne n'est dupe, mais ou chacun trouve son compte. On est hors du monde. Pas dans la rencontre du monde, mais dans une logique d'échappée belle. " Dixit l'anthropologue Jean-Didier Urbain dans un article du Monde consacré aux vacances du futur dont je vous conseille la lecture. (lemonde.fr, 9-10/07/06)

Livres de vacances

Sur son blog, et en préparant sa valise, Pierre Assouline nous demande quels livres nous emporterions en vacances. Parmi les nombreux commentaires, comme toujours chez lui, celui-ci : " Rien. N'apportez aucun livre. Asseyez-vous tranquille, seul, avec peut-être un petit blanc à portée, et laissez-vous envahir par une phrase, une musique, une image, par ce qui vous reste de tout ce que vous avez pu lire depuis vos dernières vacances, vous verrez, quand on laisse les oeuvres se décanter, seules les plus marquantes et qui parfois ont été peu encensées par les officiels-du-bien-écrire demeurent, vous aurez grand envie de les relire à votre retour et alors vous aurez l'impression de les entendre, de les voir, de les lire pour la première fois. C'est la grâce que je vous souhaite. " C'est signé lauralou.

28.7.06

La véritable précarité

" Arrêtons de jouer : si nous sommes sincères avec nous-mêmes, nous savons tous que la dame en noir rôde autour de nous. Et, en même temps, nous passons notre temps à l'oublier... C'est précisément la prise de conscience de cette précarité qui peut nous permettre d'opérer un tournant de vie. Je crois, en effet, qu'il n'y a pas de grands bouleversements dans une existence, hélas, sans l'intervention proche ou lointaine de la mort. La véritable précarité n'est pas celle que l'on croit lorsque l'on défile dans la rue pour réclamer des contrats à durée indéterminée, une sécurité de l'emploi ou un confort social : c'est la vie elle-même qui est précaire. Mais la mort peut aussi être une porte qui s'ouvre. Ce sentiment de la précarité de la vie peut conduire ceux qui le ressentent à vivre plus fort, plus haut, plus vite. On croit alors qu'il s'agit d'ambitieux quand ce ne sont que des insatisfaits. Si l'on se fie à ce sentiment, les rencontres peuvent arriver. Et aussi les grandes choses... " Dixit le journaliste et écrivain Philippe Labro, dont le nouveau roman " Franz et Clara " vient de sortir. (lire.fr, juin 2006)

Paradis ou enfer ?

" Que des gens intelligents croient qu'ils vont aller au paradis ou en enfer me laisse pantois. Je préfère croire aux dieux de la mythologie grecque. Au moins ils sont drôles. " Dixit le caricaturiste américain Edward Sorel. (lemonde.fr, 13/07/06)

27.7.06

Le retour de l'Homme

" La réalité de cette nouvelle masculinité émergeante est plus complexe qu'un simple retour à la brute sexiste. Derrière le fracas outrageux et l'humour grivois se cache une image plus profonde de la lutte du sexe masculin pour parvenir à l'égalité sexuelle. Ce n'est pas un retour au passé mais plutôt un réalignement après le choc du féminisme. Les hommes commencent à se redéfinir et à se forger une nouvelle identité. Ils ne sont pas encore bien fixés sur le produit final. Avec le féminisme, les femmes ont acquis de nouveaux rôles, alors que ceux des hommes se sont effacés. Actuellement, la masculinité est donc en pleine restructuration. " Dixit le journal anglais The Observer, dans une revue de presse de Courrier International consacrée au " retour du mâle ".

L'écriture demeure

" Plutôt que de réfréner un enfant qui fabule, il peut être bon de le diriger vers l'écriture : il ne sera plus seul avec une imagination débridée. Il apprendra à la canaliser et à la mettre en forme. L'écriture permet aussi de formaliser son rapport au monde, les questions qui taraudent. Elle inscrit l'être dans une mémoire, car elle demeure. " Dixit le psychanalyste Joël Clerget, auteur de " L'enfant et l'écriture ". (Lire Junior, été 2006)

26.7.06

Un pays compte selon ses oeuvres

" La révolution des technologies de l'information et ses conséquences, telles que la mondialisation, mettent à mal les deux piliers de notre identité. C'est-à-dire l'Etat et la langue. L'Etat, nous n'arrivons pas à le réformer sérieusement, alors même que tout le monde est à peu près d'accord sur ce qu'il conviendrait de faire. Quant à la langue, nous sommes fondamentalement malheureux qu'elle ne soit plus la langue universelle qu'elle fut un temps. Face à ces deux données, nous avons une propension excessive à confondre la parole et l'action. Dès lors que la France n'est plus la référence obligée du monde entier, sa parole se dissout immédiatement. Un pays compte selon ses œuvres, selon ses armes. Le Japon a commencé à exister sur le plan international avec la croissance économique, qui s'est étendue de l'après-guerre jusqu'au début des années 1990. La Chine commence à peser sérieusement sur l'échiquier mondial parce qu'elle a une croissance économique de 10% par an depuis plus de vingt-cinq ans. A contrario, si la France et, plus généralement, l'Europe ne parviennent pas à entreprendre les réformes nécessaires à une croissance économique durable, on verra progressivement leur influence diminuer. Aucun discours ne pourra compenser cette réalité. " Dixit Thierry de Montbrial, le patron de l'Institut Français des Relations Internationales. Il vient de consacrer un Que sais-je ? à la géostratégie. (lexpress.fr, 29/06/06)

Signe des temps

Voilà un signe qui ne trompe pas sur l'état de l'industrie du disque : il ne faut plus 100.000 ventes d'albums pour obtenir un disque d'or, mais 75.000. L'industrie du disque vient de revoir ses critères d'attribution. (lemonde.fr, 9-10/07/06)

25.7.06

Déluge d'infos

" Il faudrait réfléchir à ce « murmure médiatique », audible vingt-quatre heures sur vingt-quatre, à ce « déluge d'infos » qui encombrent notre vie. Tous ces directs, ces flashes et ces images sont censés nous raccorder au réel. Le bouillon de bruits et de mots dans lequel nous baignons nous fait croire que nous sommes présents au monde. Mais c'est pure illusion. Dans tout cela, finalement, il y a plus de sensations que d'informations utiles. Quant aux commentaires ultérieurs, ils nous rendent rarement le monde beaucoup plus intelligible. Nos engagements, quoi que nous fassions, demeurent donc distants et nos curiosités versatiles. Alors ? Alors, les couplets rabâchées sur la « transparence du monde » ou l' « information des citoyens » me paraissent dissimuler une déréalisation progressive de notre rapport aux choses et au temps. Notre prétendue présence au monde devient de plus en plus virtuelle. Elle se réduit à des images. Elle correspond, en vérité, à une énigmatique et cotonneuse absence. " Dixit Jean-Claude Guillebaud, dans sa chronique. (La Vie, 29/06/06)

Lutter contre l'indifférence

" Je me suis battu toute ma vie d'adulte et, souvent, j'éprouve un sentiment d'échec. J'ai remporté quelques victoires, aidé les Juifs à sortir d'Union soviétique, sensibilisé à la mémoire de la Tragédie. C'est si peu. Il faut faire plus. Nous devons faire plus. Le monde ne va pas bien. Je ne lutte pas contre le mal, qui est toujours plus fort, mais contre l'indifférence au mal. " Dixit le prix Nobel de la paix 1986 Elie Wiesel, qui estime que nous n'avons pas tiré les leçons du XXe siècle. (lexpress.fr, 15/06/06)

24.7.06

Questions pour les candidats

Voici les questions que poserait Jacques Attali aux candidats à la présidentielle 2007 : " Pourra-t-on travailler moins quand les autres travailleront plus et dépenser plus quand la dette explose ? Quelle défense ? Quelle relance de la construction européenne ? Quelles relations avec l'Allemagne ? Avec les Etats-Unis ? Quelle place en Europe pour la Russie ? Quelles relations avec les autres pays méditerranéens ? Quelle politique moyen-orientale ? Quelle ambition africaine ? Quelle politique d'immigration ? Quel effort démographique ? Comment renforcer les universités et les laboratoires ? Comment associer les minorités au succès commun ? Quelle place pour les syndicats ? Comment renforcer les grands acquis de nos services publics ? Quelles entreprises privées sont véritablement stratégiques ? " Ils ont les quelques semaines de l'été pour y réfléchir. Et vous, laquelle ajouteriez-vous ? (lexpress.fr, 15/06/06)

Arbitrage défavorable

En 1989, 63 % des salariés français étaient encore prêts à " faire des sacrifices assez importants dans leur vie personnelle pour mieux réussir leur vie professionnelle ". En 1992, nous étions à 50/50. En 2004, 65 % des salariés n'étaient plus prêts à faire de tels sacrifices dans leur vie personnelle. La vie privée est désormais la priorité d'une grande majorité de travailleurs français. (La Tribune, 21/06/06)

23.7.06

L'amour...

" L'amour, c'est tout ce qui n'est pas la raison. " Dixit le journaliste et écrivain Philippe Labro, dont le nouveau roman " Franz et Clara " vient de sortir. (lire.fr, juin 2006)

L'eau précieuse

La mauvaise qualité de l'eau est la première cause de mortalité dans le monde : 6 enfants par minute en meurent. Voilà un autre combat à mener sans relâche. (lexpansion.com, juillet-août 2006)

" Les coulisses du commerce équitable "

Tel est le titre du livre que vient de publier Christian Jacquiau aux éditions Mille et une nuits. Sous-titré " Mensonges et vérités sur un petit business qui monte ", il ébranle quelques idées bien ancrées en s'attaquant particulièrement à une marque de référence dans le domaine : Max Havelaar. L'auteur était l'invité du Nouvel Obs le 13 juillet. Le forum vaut le détour. Quand quelques illusions s'envolent...

22.7.06

Génération Tiananmen

" L'histoire de la Chine et du communisme est entièrement placée sous le signe de la violence. Le pouvoir vient de la poudre. Il ne se maintient que par la menace et la terreur. La propagande officielle n'est qu'une incitation à la haine, à la calomnie, à la dénonciation. C'est une culture en Chine, un mode de vie. Eh bien, comme le jeune homme de l'image, la génération Tiananmen s'est rebiffée : trop c'est trop. Arrêtons l'engrenage. Et pour une fois dans ce pays, parlons de paix, d'amour, de respect. Discutons comme des frères. " Dixit Ling Chai, l'un des chefs du mouvement étudiant à Pékin en 1989. Elle a survécu au massacre et a fui aux Etats-Unis, où elle est devenue chef d'entreprise. (Le Monde 2, 24/06/06)

L'Iran est devenu une prison

" Je m'oppose au régime iranien, mais cela ne veut pas dire que je souhaite voir mon pays détruit. Je m'inquiète du consensus actuel en Occident contre l'Iran, consensus qui n'existait même pas au sujet de l'Irak. Il faut des négociations avec les Etats-Unis officielles, directes et ouvertes pour éviter les marchandages rendus possibles quand elles ont lieu secrètement. Mais aucune négociation ne devrait aller dans le sens du renforcement du régime. Toute négociation doit obligatoirement comporter un volet sur les violations des droits de l'homme et sur l'injustice que la nation iranienne subit. Le régime n'a même pas besoin d'avoir de prisonniers politiques, l'Iran est devenu une grande prison. Tout est censuré, plus de cent journaux ont été interdits ces dernières années, tous les moyens d'expression sont contrôlés. " Dixit le journaliste iranien et ancien prisonnier politique Akbar Ganji. (courrierinternational.com, 13/07/06)

21.7.06

Machine à laver personnelle

" Je ne crois pas au malheur continu, ni au bonheur continu. Accepter la part de malheur qui, inévitablement, ternira votre vie : c'est cela être heureux. Mais pour y arriver, il faut être capable de faire passer ce qui vous arrive par l'essorage de sa machine à laver personnelle. Cela ne signifie pas se résigner et baisser les bras. Douter de soi ne suffit pas. Il faut aussi être habité par des certitudes, des convictions, une obstination. J'admire plus que tout la persévérance. Tout comme le bonheur est un malheur accepté, la mort acceptée me semble être le droit de vivre. " Dixit le journaliste et écrivain Philippe Labro, dont le nouveau roman " Franz et Clara " vient de sortir. (lire.fr, juin 2006)

Le bonheur à vélo

" Depuis quatre ou cinq ans, je pars chaque été pour une longue virée. Quoi de plus émouvant que de tracer sa route à 5 heures du matin, à travers la campagne assoupie ? J'ai alors l'impression de devenir un moine priant pour ceux qui dorment encore. Pourtant, c'est par hasard, en Normandie, que j'ai découvert la dimension spirituelle du voyage à vélo. Un soir en pleine tempête, perdu au milieu de la campagne désertée, j'ai trouvé refuge dans une chapelle. J'ai alors compris que ce genre d'expérience nous dépouille du confort et du superflu qui envahissent notre quotidien. Jour après jour, on s'allège. Rouler seul, des journées entières, éprouver la fatigue, se perdre parfois, ignorer où l'on va s'abriter, voilà qui force à s'en remettre à une « présence supérieure » et protectrice, à renouer avec des bonheurs simples, comme la magie d'un rayon de soleil. " Dixit François-Xavier, 24 ans, auteur et musicien. (La Vie, 06/07/06)

20.7.06

Le nouveau doudou

" Dans notre société rationnelle et désacralisée, les technologies deviennent de nouveaux fétiches. Pour nos contemporains, le portable a un côté magique, il fait office de doudou, d'objet transitionnel. La nécessité de parler à tout instant à n'importe qui d'autre, sans même avoir réfléchi pour soi-même, efface l'angoisse de la séparation - à l'origine, celle du bébé d'avec sa mère. Dans une société où les anxiolytiques sont consommés à outrance arrive un instrument très performant, qui a soudain la fonction imaginaire de remplir le manque… Le portable a la capacité d'effacer l'environnement. Pire même que la télévision. Beaucoup de gens connaissent l'angoisse d'éteindre la télé, qui les ramène à la réalité. Avec le portable se joue le même phénomène, mais en permanence. Je suis dans un train, inconnu parmi des inconnus, dans un de ces endroits où le petit bébé que je continue à être se sent perdu. En utilisant mon portable, j'efface soudain les contours et, en outre, je claironne ma carte de visite - tout le monde va comprendre que je suis avocat, ou un séducteur, etc. Il n'y a plus que moi qui compte, dans un mouvement narcissique et régressif très fort. Le portable fait croire à une forme de puissance : je suis partout, on peut me joindre partout. La seule réalité de cette ubiquité, c'est qu'en fait je ne suis nulle part. " Dixit le psychanalyste Miguel Benasayag, coauteur de " Plus jamais seul, le phénomène du portable ". (La Vie, 22/06/06)

Quand la musique nous dévoile

Nos choix musicaux révèleraient notre personnalité. Ils permettraient à notre entourage de se faire une bonne idée de notre caractère. C'est ce que vient de montrer une récente étude. Et le premier contact peut être établi par la sonnerie de votre téléphone mobile…

19.7.06

Confusion croissante entre communication et lien

" La confusion est de plus en plus grande entre communication et lien. Or plus on étend la communication, moins on se soucie du lien. Le lien est quelque chose de fondateur : profond, épais, clair-obscur, complexe, qui a également à voir avec le physique et les corps qui se déplacent. La communication crée l'illusion que nous sommes en lien. C'est la raison pour laquelle les gens ne comprennent pas aujourd'hui pourquoi les rapports sont devenus si éphémères, si réversibles. Je vois tous les jours sur le divan à quel point les individus souffrent du côté fluctuant et non maîtrisable de la communication : « Mais alors, finalement, tout était faux. Et pourtant, je parlais tant avec X. » Ils oublient qu'avec cette personne il n'y avait aucun lien : parce que le lien, c'est le souci de l'autre. Et cela ne peut passer seulement par de la communication. " Dixit le psychanalyste Miguel Benasayag, coauteur de " Plus jamais seul, le phénomène du portable ". (La Vie, 22/06/06)

Les blogueurs sont des moutons ?

" Les blogueurs seraient-ils des moutons, eux qu’on désigne souvent comme les pionniers d’une démocratie participative encore à inventer ? Seraient-ils, comme les journalistes, enclins à se copier les uns les autres ? " Telles sont les questions d'Eric Mainville, journaliste, dans un article d'Agoravox. Pépites espère ne pas être un mouton et attirer votre attention sur des sujets que l'on ne retrouve pas sur tous les autres blogs...

18.7.06

La finance a triomphé

" Aujourd'hui, on voudrait nous faire croire que les objets des sociétés premières obéissent aux mêmes critères de beauté que les objets de l'art classique, qu'il est possible de les décrire avec les mêmes mots que ceux qui permettent de décrire la statuaire grecque ou la peinture impressionniste. C'est absurde : ces objets, ces masques, ces instruments, ces statues avaient une fonction rituelle, pas esthétique. Ils étaient pensés dans une relation à la transcendance, pas dans une imitation de l'humanité. Et, comme il est impossible de les décrire ainsi de façon convaincante, pour que nous admettions aujourd'hui leur beauté il faut et il suffit que ce qui fut sacré devienne cher. Et c'est ce qui est en train de se passer : des objets rituels deviennent très chers et des experts autoproclamés en concluent qu'ils sont très beaux. La finance a triomphé : elle a tout avalé, même le sacré, même le beau. " Dixit Jacques Attali dans sa chronique. (lexpress.fr, 22/06/06)

La nouvelle conquête de l'ouest

" Internet n’est pas un territoire virtuel, mais un territoire réel. On y rencontre de vrais amis, on dispose des vraies boutiques, on y gagne du vrai argent, on y vit de vraies aventures. Parce qu’Internet est beaucoup plus qu’un média, les choses qui s’y passent sont beaucoup plus importantes que celles qui occupent les médias. Nous venons de découvrir un nouveau territoire. Sa conquête a commencé, elle rappelle celle de l’Ouest américain. Un jour prochain, il faudra écrire une constitution pour ce territoire, et non plus utiliser les constitutions des pays depuis lesquels sont partis les aventuriers. La quête de l’indépendance a commencé. Les vieilles nations vont finir par reconnaître Internet comme une nation en elle-même. J’invoque dès à présent le droit à la double nationalité. Je ne veux pas utiliser Internet que comme un média. " Dixit le spécialiste des technologies Internet Thierry Crouzet, sur Agoravox. En suivant le lien, découvrez les huit raisons pour lesquelles nous sommes en train de " coloniser un nouveau monde " à ses yeux. (12/07/06)

17.7.06

Savoir partir, c'est savoir vivre

" Il faut savoir s'en aller. C'est une question de délicatesse, de discrétion, d'éducation. Je crois pour ma part qu'on reste trop longtemps partout. Trop longtemps chez ses parents, chez ses amis, chez les femmes qui vous aiment et chez les êtres qui ne vous aiment pas. Je ne crois pas à la vie recréée en studio, aux témoignages distants. [...] Du large ! L'avenir est ailleurs ! Chaque matin, il y a dans le monde des hommes qui descendent dans la mine, des morutiers qui vont risquer leur peau du côté de Terre-Neuve, des ouvriers qui luttent contre la matière, des ingénieurs qui se battent avec des chiffres, des acrobates qui risquent leur vie et des anonymes qui ne savent pas qu'ils la risquent. [...] Il faut sortir de soi-même. Savoir partir, c'est savoir vivre. " Dixit l'écrivain-journaliste-explorateur Georges de Caunes, cité par François Busnel dans sa chronique. (lire.fr, juin 2006)

J'ai toujours soif...

A la question de savoir quel est son mot favori, l'écrivain Michel Tournier répond ceci : " Soif. Un homme qui n'a pas soif n'est pas un homme qui vit. Moi, j'ai toujours soif. " (lexpress.fr, 15/06/06)

La rentrée des dictionnaires

Alors que Le Petit Larousse 2007 vient de faire son apparition en magasin, le Petit Robert est en vente depuis le 15 juin. Pour cette 40ème édition depuis 1967, le format a été agrandi et 500 mots ont été ajoutés entre autres. C'est déjà la rentrée avec les dictionnaires...

16.7.06

A quoi l'on sert ?

" À quoi l'on sert quand on ne rend personne heureux ? " Dixit Monique Proulx dans " Le coeur est un muscle involontaire ".

Reposez-vous bien !

Cela fait cent ans le 13 juillet que le dimanche est jour de repos hebdomadaire et ce n'est pas si loin que ça...

15.7.06

La révolution de l'interactivité

" Mais le vrai changement, c'est l'interactivité. La possibilité pour le lecteur de nouvelles de devenir diffuseur. Nous avons toujours eu le courrier des lecteurs, mais quand votre opinion ou votre vidéo personnelle atteindra la communauté aussi facilement que nos infos, alors la société sera transformée. Ceux qui s'intéressent aux nouvelles seront capable d'être leurs propres reporters, ils influenceront donc notre traitement de l'information et décideront plus directement quelles infos concernant la communauté devront être couvertes. " Dixit Marty Weybret, le patron du " Lodi News Sentinel ", un quotidien régional de Californie. Son journal est une histoire de famille, dont il prédit à terme la fin sous la forme papier. Sa vision est claire au sein d'un monde, la presse écrite quotidienne, qui se cherche. Toute la presse écrite est touchée par cette tendance. En Corée du Sud, pays en pointe dans l'utilisation des nouvelles technologies, 65 % des magazines papier ont disparu en huit ans, concurrence en ligne oblige.

Tout en images

Deux nouveaux titres concurrents ont fait leur apparition en kiosque cette semaine : Ikono, sous titré " le monde se lit en images " et En Vue, " un mois d'actualité en photos ". Voici donc deux mensuels d'information par l'image. J'ai un faible pour le premier, plus informatif que le second, qui lui n'hésite pas les images-choc. Le portfolio consacré aux déserts vaut particulièrement le détour. La photo de l'oasis de Fachi au Niger est véritablement un tableau. Pour le plaisir des yeux, emmenés en balade aux quatre coins de la planète… Si l'on se réfère à la pépite ci-dessus, et sauf erreur, dommage qu'aucun de ces deux nouveaux titres ne soit accompagné d'un site en ligne !

14.7.06

Vers de nouveaux horizons

" Il y a des moments dans la vie des nations et des peuples où des personnes qui ont sagesse et ampleur de vue doivent regarder au-delà du passé avec toutes ses complications et ses séquelles, et oser se lancer vers de nouveaux horizons. " Dixit Anouar El-Sadate, alors président égyptien, le 20 novembre 1977 devant la Knesset, le parlement israélien. J'aime à citer cette phrase au moment où le Proche-Orient s'embrase.

Effet de curiosité

" Plus les cadres consultent Internet, plus ils lisent la presse. Un constat qui « dément toute idée de système de vase communicant entre les médias », analyse Laurence Billot David. Internet interviendrait en complément de la lecture de la presse. Ipsos a en effet observé que le nombre de titres lus augmente avec la fréquence de connexion au Web. Les cadres internautes se connectant une à deux fois par semaine ont lu 4,6 titres au cours de la dernière période de parution mais quand ils surfent plusieurs fois par jour, le nombre de titres lus atteint 6,2. De la même façon, plus ils passent de temps sur la Toile, plus ils lisent la presse. Les internautes qui ont passé au moins quarante heures sur le Net au cours des trente derniers jours ont lu 1,5 titre de presse de plus que ceux qui n'ont surfé que pendant quatre heures. « Il existe chez les cadres un vrai effet de curiosité qui les pousse à associer ces deux médias plutôt qu'à les opposer », indique Laurence Billot David, d'Ipsos Médias. " (lefigaro.fr, 11/07/06)

13.7.06

Le vrai voyage

" Le seul, le vrai, l'unique voyage, c'est de changer de regard. " Dixit Marcel Proust.

Les class actions en débat

" Haro sur les « class actions » ! Les patrons français adorent généralement tout ce qui vient d’Amérique - la flexibilité, les stock-options, les fonds de pension, etc. Là, alors qu’il s’agit d’introduire une procédure visant à renforcer le pouvoir des consommateurs, une procédure d’origine américaine, c’est vrai, ils sont les plus anti-américains qui soient. Depuis dix-huit mois, ils sont vent debout contre ce projet présidentiel. Contre cette idée d’introduire, dans le droit français, la possibilité pour des consommateurs, des actionnaires, voire des citoyens d’attaquer collectivement en justice une entreprise, un pouvoir quelconque qui aura cherché à profiter de sa position de force pour les flouer. Le Medef, la Cgpme et Bercy, alliés dans cette affaire, se demandent pourquoi copier l’Amérique dans ses pires travers alors que la France a un droit de la consommation propre, très protecteur. Les « class actions » en France, ce serait, à leurs yeux, faire la fortune des avocats anglo-saxons, experts en la matière, et renforcer encore les contraintes qui pèsent sur les entreprises, les petites notamment, bien plus que rééquilibrer les pouvoirs en faveur des consommateurs. Ce serait aussi ouvrir la voie à de dangereuses dérives - au chantage juridique par exemple. " Dixit le journaliste Eric Izraelewicz, dans sa chronique. (blogs.lesechos.fr, 11/07/06)

12.7.06

Dérapages médiatiques

" Le journal que l'on fait en ce moment n'est guère satisfaisant : beaucoup de faits divers, de connivences. Que Sarkozy inaugure le moindre chrysanthème, et il est en ouverture du journal, encore plus souvent que sur TF1 ! Or nous n'avons pas à faire la communication d'un homme politique ; nous sommes au service des citoyens, pas du gouvernement. Le travail s'est en outre dégradé ; les sujets sont de plus en plus courts, réalisés à toute vitesse. On n'a pas le temps de vérifier. D'où les dérapages, comme dans l'affaire Alègre, par exemple. " Dixit le journaliste Marcel Trillat, 66 ans, au moment où il prend sa retraite de France 2, après 25 ans de journalisme sur la chaîne. (L'Express Mag, 22/06/06)

Musclons-nous !

" L'ascenseur social est en panne, car à force de monter les gens sans qu'ils gravissent les marches plus personne ne sait mettre un pied devant l'autre dans un escalier. (…) Musclons-nous les jambes et agrandissons les escaliers. " Dixit un lecteur de Télérama, Roman Bonnefoy. (21/06/06)

Domination

" Notre leadership n'a jamais été plus fort. Le groupe est sur les rails pour continuer à faire 1 milliard de dollars de bénéfices par mois. " Dixit Bill Gates, au moment où il a annoncé prendre du recul. (Le Monde, 17/06/06)

11.7.06

La quatrième globalisation

" Nous en sommes à notre quatrième tentative de globalisation. La première a eu lieu à la fin du XVIIIe siècle et s'est effondrée avec les guerres napoléoniennes. La deuxième s'est produite cent ans plus tard et s'est terminée avec le conflit de 14-18. La Seconde Guerre mondiale a mis un terme à l'amorce de globalisation des années 1920. Celle que nous vivons à l'heure actuelle connaîtra vraisemblablement la même issue, c'est-à-dire qu'elle nous conduira à l'isolationnisme et au protectionnisme. En 1849, Marx a mis en garde ses contemporains contre le retour du protectionnisme et contre la barbarie. Au début du XXe siècle, en revanche, c'était impossible à prévoir. Aujourd'hui, il nous est tout aussi impossible de concevoir quelle forme de barbarie nous guette. Notre seule issue de secours est un compromis, au niveau planétaire, entre l'économie de marché et la démocratie. En effet, comme Marx l'a montré, le marché et la démocratie entrent parfois en conflit, contrairement à la croyance actuelle selon laquelle l'économie de marché conduit à la démocratie, et vice versa. Parce que le marché ne connaît pas de bornes, ni de limites, en termes de territoire ou de domaine d'activité. Il envahit l'éducation, la santé, les transports. Rien ne doit lui échapper. La démocratie, elle, a besoin de frontières pour prendre racine. Je pense que nous assisterons, avant la fin de ce siècle, à l'émergence d'un gouvernement mondial. Toute la question est de savoir si cela se fera ou non dans la douleur. " Dixit Jacques Attali dans un débat intitulé " Et si Marx avait raison ? " (lexpress.fr, 08/06/06)

Ce que nous sommes

" Nous sommes ce que nous lisons. " Dixit Alberto Manguel, dans " Une histoire de la lecture ".

10.7.06

Le drame de la France

" En France, nous avons le génie d'obscurcir un tas de problèmes. Beaucoup pourraient être réglés facilement si l'on avait le goût de la liberté. Le drame de notre pays, c'est d'avoir choisi l'égalité contre la liberté… " Dixit le journaliste et écrivain Jean Bothorel, qui vient de publier " La grande distribution, enquête sur une corruption à la française ". (La Volonté des PME, mai 2006)

Le prix de l'ambition

" Ce qui fait la crédibilité d'une ambition, c'est le prix personnel qu'on est prêt à payer pour l'assouvir. J'habite la même peau, quels que soient ma fonction et l'événement auquel je dois faire face. " Dixit Nicolas Sarkozy. (Le Monde, 20/06/06)

9.7.06

L'homme du jour (2)

Mais que s'est-il donc passé dans la tête de Zidane pour faire le geste qui a conduit à son expulsion ce soir ? Telle est l'inattendue question que nous n'aurions jamais voulu avoir à poser... Triste soirée.

L'homme du jour

" En fait, être timide m'a aidé. Quelquefois, il vaut mieux écouter et regarder que parler. Regarder et apprendre. Après, quand vous avez compris, vous pouvez prendre la parole. Il faut d'abord apprendre avant de prendre la parole. " Dixit Zinedine Zidane. A la question de savoir ce qui lui ferait dire qu'il a réussi sa vie, il ne parle pas un instant de football : " Si mes enfants pensent que j'ai été un bon papa. " Des enfants, il en a quatre. (Psychologies, juin 2006)

Rappel

Cette autre citation de Zidane en février dernier.

Le football, roi des jeux ?

" Plus encore que le roi des sports, le football est le roi des jeux. Tous les grands jeux de l'homme sont les jeux avec une balle, que ce soit le tennis, la chistera ou le billard. La balle est dans la vie ce qui échappe le plus aux lois de la vie. Elle est ce qui est le plus inutile. Elle a sur la terre l'extraterritorialité de quelque bolide provisoirement apprivoisé. Elle n'est reliée en rien avec la notion de l'être animal, qui est celle du crampon, et, satellite léger du globe aux lois duquel elle obéit sans zèle et avec des dérogations fulgurantes, elle a la vertu magique de n'être rien ici-bas, qu'être balle. Le football doit son universalité à ce qu'il a pu donner à la balle le maximum de son effet. L'équipe de football c'est le mur de la chistera, soudain intelligent, la bande de billard douée de génie. En plus de son propre principe, celui du rebondissement, de l'indépendance, l'équipe donne à la balle le moteur de onze malices et de onze imaginations. Si les mains ont été supprimées du jeu, c'est que la balle par leur intervention cesserait d'être balle, et le joueur aussi. Les mains sont des trucs ; elles ont été données uniquement aux deux animaux truqueurs, à l'homme et au singe. La balle n'admet pas le truquage, mais seulement les effets stellaires..." Dixit Jean Giraudoux, dans " La gloire du football " en 1933. (La république des livres, 06/07/06)

8.7.06

Additionner les parts de sagesse

" Dans les entreprises où j'interviens, je constate que la violence fait obstacle à l'efficacité. Pour convaincre l'autre, on peut agir par la force, en faisant preuve d'autoritarisme ou en usant de menaces. L'absentéisme et le harcèlement, tellement courants aujourd'hui, sont des signes qui doivent alerter et inciter à développer un autre mode de communication. Il existe une différence entre l'obéissance, motivée par la peur, et le respect de l'autorité, fondé sur la reconnaissance que l'autre a des choses à nous apprendre. Dans une entreprise, chacun est une autorité dans son domaine. Diriger, c'est savoir additionner les parts de sagesse. " Dixit Anne Bourrit, directrice du réseau francophone de l'Association pour une communication non violente. (La Vie, 01/06/06)

Rassurant

La fraude sur les ventes en ligne a baissé en 2005 par rapport à 2004. Il a été peu question de cette statistique dans les médias, en tout cas beaucoup moins que lorsque les chiffres étaient à la hausse.

Ce qui a changé dans le code de la route

Le site de la Prévention routière propose de télécharger une brochure " Ce qui a changé dans le code de la route depuis cinq ans ". Franchement, depuis votre examen, avez-vous rouvert votre guide du code de la route ?

7.7.06

L'art pourrait changer les choses

" Le gouvernement commence à vraiment aider les artistes, mais la culture n'est pas la préoccupation dominante. Nos politiciens sont toujours plus obsédés par la guerre, les territoires occupés. On met trop d'énergie dans l'existence d'Israël, alors que le pays ne va pas disparaître du jour au lendemain, et cela empêche une sorte d'urbanité. Pourtant, l'art pourrait vraiment changer les choses. " Dixit le chorégraphe israélien Emmanuel Gat. (lemonde.fr, 17/06/06)

Eloge de la mer

Erik Orsenna était hier matin l'invité d'Europe 1 pour parler de sa passion pour la mer. La discussion était prenante et je ne peux que vous conseiller d'écouter le podcast, disponible ici. A ses yeux, la mer est " le miroir de ce qu'il y a de plus profond en nous -mêmes ". " En regardant la mer, nous regardons l'endroit d'où nous venons… " Il l'aime tellement qu'il est devenu écrivain de la marine, comme il existe des peintres officiels de la marine, désignés par le ministère de la défense. " C'est le luxe absolu " à ses yeux que d'être invité sur les bateaux de la Marine Nationale pour écrire sur ce thème merveilleux… Quant au livre sur la mer qui l'a le plus marqué lui, c'est " Moby Dick " d'Herman Melville. Bon podcast !

6.7.06

Protégeons le rire

" Le rire, ça peut être mille choses. On peut rire de joie, mais ce n'est pas le rire que nous pratiquons. Nous, nous pratiquons le rire très particulier du comique. Il n'y a pas une grande différence entre le tragique et le comique, c'est seulement une différence de dose. Les racines du comique plongent à peine dans le drame, quand celles du drame plongent dans l'irréparable. Le comique dégrade les valeurs quand le tragique détruit les valeurs. Le comique, c'est toute notre histoire observée avec honnêteté : les moments exceptionnels, les grandes idées, les moments de gloire et les moments de chute. Il y a des thèmes auxquels il ne faut pas toucher, tout ce qui est au-dessous de la ceinture, tout ce qui est dégradant pour l'homme. Plus généralement, rions de nous, mais pas des autres. Protégeons le rire ! " Dixit Raymond Devos. (lemonde.fr, 17/06/06)

La musique joue sur nos sensations

" Je mesure chaque jour l'effet apaisant de ces œuvres sur les malades. Toutes les émotions qu'elles leur procurent, même la mélancolie ou la tristesse, sont pour moi positives. Car éprouver des émotions, c'est savoir que l'on est encore vivant. " Dixit Béatrice Abadie, praticienne dans un service géronto-psychiatrique, qui fait écouter de la musique celtique ou des airs d'opéra à ses patients. (La Vie, 15/06/06)

5.7.06

Il faut ouvrir des portes sur le monde

A la question de savoir ce qui le fait courir, le romancier Erik Orsenna répond ceci : " Une phrase du poète espagnol Rafael Alberti pourrait servir de réponse : « Il y a des portes sur la mer que n'ouvrent que les mots. » Tel est mon métier : par le roman et par le récit de voyage, je cherche à ouvrir des portes, à rendre le monde plus compréhensible… Pour mon esprit dispersé, l'écriture relève du religieux, au sens étymologique : recueillir et relier. Je me recueille et je me relie au monde. Sans mes deux heures d'écriture quotidiennes, je serais un malade mental. C'est physiologique : je me lève, je prends mon petit déjeuner, j'écris. Quel que soit le lieu, quelles que soient mes activités de la journée. Ma mère, 81 ans, m'a demandé : « Pourquoi travailles-tu autant ? » J'ai hésité à lui dire la vérité. Lorsque j'avais 7 ans, le dimanche, venaient à la maison des gens infiniment ennuyeux. Je me suis juré de travailler pour rencontrer des personnes plus intéressantes. Imaginez qu'aujourd'hui, à l'Académie française, je peux bavarder avec François Jacob et Claude Lévi-Strauss ! J'arrive en avance aux réunions du jeudi pour leur parler. Je n'en reviens pas ! (« Ne pas en revenir », c'est une belle expression, non ? ) "(lexpress.fr, 01/06/06)

La morale du scooter

" Beaucoup d'Italiens n'aiment pas l'honnêteté. Leur morale est celle du " motorino " (scooter), qui peut monter sur les trottoirs, rouler à contresens, se garer en quadruple file, bref : profiter de ceux qui respectent la loi et s'arrêtent au feu rouge. " Dixit l'auteur italien de polars Andrea Camilleri. (lemonde.fr, 16/06/06)

4.7.06

La panne de notre modèle corporatiste

L'économiste Daniel Cohen juge ainsi les politiques de lutte contre le chômage de nos voisins : " Deux systèmes réussissent à s'adapter. Le modèle anglo-saxon, libéral, qui se caractérise par la recherche à tout prix du plein-emploi, quel que soit le coût social. Et le modèle scandinave, qui assure une très forte protection sociale à tout le monde. L'Allemagne et la France ont un modèle corporatiste, dans lequel vous êtes plus ou moins protégé selon votre statut. Sauf qu'en Allemagne ce n'est pas l'Etat, mais les grandes entreprises qui ont longtemps joué le rôle de régulateur. Prenez notre système de protection sociale : si vous avez cotisé, vous êtes bien protégé. Ce modèle a bien fonctionné pendant les Trente Glorieuses, en période de plein-emploi, car tout le monde était intégré. Mais aujourd'hui il produit de plus en plus d'inégalités. En France, le taux de chômage des hommes de 30-50 ans est de 7%, le même qu'aux Etats-Unis. Mais chez les femmes et les jeunes, c'est catastrophique. Un quatrième modèle est aussi en crise : le modèle familialiste, qui serait un peu celui de l'Italie et, par certains côtés, celui de la France. Dans ce type de modèle, qui repose énormément sur la solidarité interfamiliale, l'Etat ne protège que le chef de famille, qui redistribue ensuite l'argent. Les gens acceptent un fort taux de chômage des jeunes, car ils seront aidés par leurs aînés. Le problème, c'est quand le chef de famille ne peut plus assurer son rôle de protecteur, et quand le système d'aide communautaire ne fonctionne plus… Comme ce qui se passe dans nos banlieues. " (Le Nouvel Observateur, 15/06/06)

Conseil d'été

" Si un livre vous ennuie, ne le lisez pas (…) c'est qu'il n'a pas été écrit pour vous. " Dixit Borges.

3.7.06

Personne n'en sait beaucoup plus que l'autre

" Personne, philosophe ou simple citoyen, n'en sait beaucoup plus que l'autre. Nous sommes assignés à cet impératif magnifique : penser le nouveau, forger des concepts, réinventer l'intelligence. L'heure devrait être à la prudence d'analyse, à l'ouverture dialogique, au pragmatisme pacifié. Si les vociférations l'emportent, c'est par l'effet d'un phénomène compensatoire. La violence des mots permet - un moment - de cacher la fragilité des idées. N'ayons pas si peur ! " Dixit Jean-Claude Guillebaud dans une chronique consacrée au débat politique actuel, qu'il ne trouve pas au niveau. " Parce qu'en vérité, les changements, les mutations radicales que nous sommes collectivement en train de vivre devraient inciter chacun à la pensée modeste et à l'expression circonspecte. En vérité, personne n'est plus très sûr de rien. Et c'est normal. Nous avançons ensemble dans un monde en cours de métamorphose. Tout se transforme et mute autour de nous. C'est aussi vrai pour la vie quotidienne que pour la géopolitique ; cela touche autant le fonctionnement des démocraties que notre rapport au réel, à l'Histoire, au savoir. Ces changements sont extraordinaires. Le pire peut en sortir, mais aussi le meilleur. Nous vivons, en tout cas, dans un monde nouveau qui n'a pas encore été pensé. " (La Vie, 01/06/06)

Les retraites de Jacques Chirac

L'Express a récemment publié le total des retraites que touchera Jacques Chirac à son départ de l'Elysée, soit 18.891,86 € par mois :
- Ancien député : 5.601,86 € net
- Ancien maire de Paris : 2.480,57 € net
- Ancien conseiller général de Meymac en Corrèze : 2.318,42 € net
- Ancien conseiller référendaire à la Cour des comptes : 3.148,28 € net
- Future retraite d'ancien président : 5.342,73 € net.
(L'Express, 01/06/06)

2.7.06

Il revient...

Et la bande-annonce en ligne vaut le détour ! Cela me rappelle plus d'un souvenir… (merci zewoc)

Emotions

" Le foot est à l'image de la vie. " Dixit Guy Roux. En tout cas hier soir, ce France-Brésil était plein d'émotions. Ce qui me fait le plus plaisir : la cohésion ressentie au sein de l'équipe. Elle semble capable d'aller au bout. C'est tout ce que je lui souhaite. Pronostic : on bat l'Allemagne en finale 2 à 0.

1.7.06

Le dernier papier

Serge July a signé hier son dernier papier. Il part pour que " vive Libération ". Une page se tourne… Extrait : " Libération c'est aujourd'hui une marque généreuse, un capital d'intelligence, un forum crucial et une capacité à produire de l'information certifiée, des lecteurs et des internautes enfin très attachés au titre. Comme le disait Jules Renard, il y a très longtemps : « Il n'y a pas de grands journalistes, il n'y a que des grands journaux. » Une rédaction c'est un mélange de création, d'hommes, de lecteurs et de capitaux. Il faut les quatre, des hommes, des lecteurs, des capitaux et plus encore de création. L'équipe de Libération d'aujourd'hui est encore une fois exceptionnelle. Elle compte beaucoup de talents individuels et collectifs. Je leur souhaite de réussir, de trouver avec les actionnaires des relations qui assurent l'indépendance d'écriture dont elle a besoin pour prospérer. "