31.12.06

Malaise

L'année 2006 s'achève avec une actualité morbide : la pendaison de Saddam Hussein. Il paraît que les images complètes circulent déjà en ligne. Autant le dictateur méritait une sévère condamnation, autant assister à l'exécution d'un homme me plonge dans un réel malaise. Je suis fier que notre pays ne pratique plus la peine de mort. Voilà donc une année qui se termine dans une ambiance étrange. Qu'en restera-t-il ? Dans ma tête, plus de souvenirs personnels que de belles actualités. Mais peu importe, tout passe. La preuve ? Son planétaire coup de boule n'empêche pas Zinedine Zidane de finir en tête des personnalités préférées de Français. A l'année prochaine pour de nouvelles aventures !

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15.12.06

Joyeuses fêtes !

Joyeuses fêtes ! Profitez bien de ces bons moments en famille. Pour 2007, je nous souhaite à tous, comme les Influenceurs, une blogosphère moins nombriliste, plus ouverte, plus curieuse. A bientôt...

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11.12.06

Lettre ouverte aux candidats à l'élection présidentielle

Mesdames et messieurs les candidats,

Je suis un citoyen ordinaire, je n’ai jamais milité. Je fais partie de cette majorité silencieuse vivement préoccupée aujourd’hui. Trentenaire curieux de la vie de la cité, la situation de mon pays m’inquiète et je ressens comme un besoin de vous envoyer cette lettre ouverte via mon blog. Il paraît que les blogs vont compter dans la prochaine campagne…

La France est aujourd’hui pour moi un vieux pays qui a mal vieilli. Il souffre d’une sorte de vieillissement accéléré qui aurait débuté il y a environ une trentaine d’année, soit à peu de chose près mon âge. Les symptômes du vieillard sont nombreux.

Il y a d’abord le sentiment que « c’était mieux avant » car en gros, ma génération n’a connu que la crise. Le choc pétrolier dans les années 70, les années 80 de flambe, une arrivée sur le marché du travail difficile dans les années 90. L’euphorie de la bulle internet n’aura été qu’une parenthèse jusqu’à la période actuelle, franchement morose.

Derrière le « c’était mieux avant », il y a cette idée de sociologue qui se confirme jour après jour autour de moi : la jeune génération vit désormais moins bien que celle de ses parents. Bien sûr nous avons internet et autres technologies, notre quotidien est matériellement plus confortable, mais il est pour nous plus difficile aujourd’hui de construire quelque chose de durable que pour nos parents.

Nous vivons à plein l’ère du zapping, l’époque où l’on jette vite fait ce qui ne plaît plus. Et cela va jusqu’à la politique, où les hommes politiques ne sont plus élus pour ce qu’ils sont et leurs projets, parce qu’il faut battre et éliminer les autres… pour lesquels on revote sans remords la fois suivante.

Dans la moindre discussion en ce moment, et quand il est question de politique, un point majeur revient sans cesse : le manque de courage cinglant de la classe politique. Le manque de courage est patent à gauche et à droite depuis trente ans, sinon nous n’en serions pas là…

Je ne suis pas un spécialiste, et dans le brouhaha médiatique ambiant, et dans ma vie de tous les jours, je constate que…

La Santé va mal. Ce qui devrait être notre priorité absolue ne fonctionne plus : manque de médecins car plus de motivation, attente aux urgences, démobilisation de ceux qui ont à gérer le plus essentiel, nos vies. Ce symptôme est le plus dramatique.

L’Ecole va mal. Elle est troublée par des problèmes de sécurité et, semble-t-il, de moyens. Les filières classiques ne conduisent pas bien à la vie professionnelle et les filières professionnelles sont sous-estimées. On ne les met pas en avant. Les personnels de l’Education Nationale semblent démotivés, alors que nous leur confions l’essentiel : nos enfants. C’est le deuxième symptôme inacceptable.

L’Etat va mal. Le déficit public atteint des records inégalés. Cela me dépasse complètement, mais je traduis que nous vivons au-dessus de nos moyens. Si la France était une entreprise, elle aurait déposé le bilan depuis longtemps. Le même Etat qui se permet tout et n’importe quoi a moins de tolérance avec bien des entreprises en difficultés ou des familles qui ne joignent plus les deux bouts. Cette idée est particulièrement insupportable.

Elle l’est d’autant plus que nous n’avançons pas dans la réforme de ce même Etat. A écouter parfois certains constats, on a l’impression que l’Etat n’appartient plus à personne, que les hauts fonctionnaires en font ce qu’ils veulent au gré de leurs intérêts alors qu’ils devraient strictement rendre compte aux contribuables qui les paient. Pour moi la plus grande absence de courage politique est là.

L’Ecologie va mal. Quand on en parle, c’est le plus souvent dans la caricature. Les Français pourraient être mobilisés pour des petits gestes aux quotidiens, ils ne le sont pas. Ce que font certains de nos voisins depuis des années, nous le refusons par immense égoïsme.

L’Economie va mal. Tous les indicateurs virent au rouge quand ils ne le sont pas encore. Les 35 heures ont bridé plus d’une entreprise en surenchérissant le coût du travail. Il suffisait pourtant de laisser à tous la liberté de choisir : travailler plus ou moins… Nous payons sévèrement une évolution qui semble d’abord avoir profité aux plus privilégiés : ceux qui ont les moyens de profiter de leur temps libre.

Le Travail va mal. Ne parlons pas du chômage, mais de l’inadéquation incroyable entre l’offre et la demande. Des secteurs entiers galèrent au quotidien pour recruter un boucher, un boulanger, un spécialiste du bâtiment, une infirmière… Et ça ne dérange personne. Où sont les grands plans d’actions pour bousculer cet état de fait qui empire. Sans compter que, quoi qu’on dise, le travail est dévalorisé en France depuis les 35 heures. Et nous plongeons dans tous les comparatifs internationaux sur notre compétitivité.

Même le Commerce va mal. Je ne connais pas une personne qui ne se plaint pas du coût de la vie. C’est vrai, le prix de certains produits a fortement augmenté. Mais en même temps, les tentations ont augmenté : téléphone portable, nouvelles technologies et autres écrans haute définition.

L’Esprit d’entreprise peine en France. La création d’entreprise a été facilitée ces dernières années et c’est formidable. Mais il faudra encore une sacrée révolution culturelle avant que la réussite d’un entrepreneur soit saluée et non plus enviée ou jalousée. En France, un patron qui réussit est l’homme à abattre.

La Culture va mal. La presse traditionnelle est en crise. L’industrie du disque cherche son nouveau modèle. Tout devrait être gratuit aux yeux de certains.

La Recherche va mal. Je ne sais pas non plus qui des chercheurs ou du gouvernement a raison. Mais je sais que sans recherche, ou avec une recherche frileuse, le malade ne pourra plus avancer. Du point de vue des sciences et des techniques, on ne peut que avoir l’impression que l’innovation vient d’ailleurs, mais pas tellement de chez nous.

L’Europe va mal. Le seul idéal commun qui pourrait nous rassembler ne nous mobilise pas. Les hommes politiques n’ont pas su – encore ? – nous fédérer autour de l’idée européenne. De nouveaux pays nous ont rejoints récemment, et cela fait plutôt peur qu’autre chose. Et l’on parle maintenant même de la Turquie. C’est à ne plus rien y comprendre, si ce n’est que Bruxelles semble bien lointain et éloigné de notre quotidien.

La France vit réellement sur ses acquis et ne se renouvelle plus. Les corporatismes et autres militantismes de tout bord étouffent le changement. Aucun nouveau souffle ne se lève. Nous pataugeons dans un marasme décourageant, un manque d’ambition collective paralysant.

Une seule chose fonctionne mieux depuis peu : la sécurité. Dans la rue et sur les routes. Depuis l’élection de 2002, la situation a changé. L’état d’esprit des Français, que l’on disait incontrôlables sur la route, s’est profondément modifié. Le discours a changé, les actes ont suivi, on a enfin agi. Preuve que tout est possible quand on le veut.

Mais les Français ont déjà oublié que c’était leur revendication majeure en 2002. Ils ont zappé et tout oublié. Entre temps, il y a eu le non européen au référendum, dans une certaine mesure purement égoïste, revendicatif à court terme et inconscient à long terme. Le moindre désagrément personnel l’emporte sur tous les projets collectifs, même les plus essentiels.

Pourtant regardons autour de nous. Certains pays ont su entreprendre les réformes nécessaires. Prenons l’exemple le plus proche, celui de l’Espagne. Aznar, homme politique jeune par rapport à la moyenne d’âge des élus français, est parti en laissant un pays changé. Mais déjà l’histoire a balayé ses efforts.

Alors comment changer en France ? Comment faire pour ne plus dire que « c’était mieux hier », mais que « l’avenir nous appartient » ?

Dans n’importe quelle organisation qui va mal, les dirigeants sont remerciés, après qu’on leur ait laissé le temps réagir. Dans l’organisation France, nous avons à peu de choses près les mêmes dirigeants depuis 30 ans. C’est vrai qu’à coup de vote on ne leur a pas toujours laissé toute la marge de manœuvre pour réagir, mais c’est aussi vrai que le paysage politique a singulièrement manqué de renouvellement.

C’est bien la preuve qu’une modernisation de la vie politique est urgente et indispensable. Voici 10 propositions de citoyen ordinaire pour cette modernisation de la vie politique :

1. Fixer un âge de la retraite pour les hommes politiques aussi. Après 65 ans, il faut laisser la place à la nouvelle génération. On dit que les anciens sont « sages ». Alors créons un comité des sages qui pourrait être consulté si nécessaire, mais laissons l’action quotidienne aux jeunes.

2. Limiter l’engagement politique à 3 mandats maximum au même poste. Pour l’intérêt général qu’il défend au quotidien, l’homme politique doit comprendre qu’il faut savoir partir.

3. Réformer l’Etat de toute urgence. Simplifier les procédures, mettre de l’huile dans les rouages, exiger des résultats, sanctionner ceux qui font perdre du temps.

4. Recourir plus souvent au référendum. Commençons par demander aux Corses quel avenir ils veulent pour leur île : dans l’indépendance ou la République ?

5. Instaurer un dialogue permanent avec les citoyens en recourant à toutes les nouvelles technologies : internet, mais aussi le téléphone portable dont tous ce sont emparés. Avec sa carte d’identité, chaque Français devrait être doté d’une adresse électronique personnelle à vie. Dans la télé réalité, on nous propose constamment d’envoyer des SMS pour voter pour telle ou telle personnel. Il devrait y avoir constamment des consultations politiques par SMS gratuits.

6. Rendons vraiment accessibles les nouvelles technologies en baissant les prix, en ouvrant des accès partout pour les plus démunis, pour favoriser la communication et la diffusion culturelle.

7. Valoriser sans relâche les exemples. Et donc dépoussiérer la Légion d’honneur. Instaurer une distinction plus actuelle et plus valorisante, moins pompeuse. Des personnalités anonymes mériteraient parfois bien plus de distinctions que d’autres. Leur offrir cette chance. Mettre en avant des jeunes aussi. Insufflons l’esprit d’entreprendre quel que soit le domaine et saluons les réussites. Communiquons vraiment là-dessus.

8. Rendons encore mieux compte du travail de nos élus en communiquant plus ce qu’ils font, notamment dans les assemblées.

9. Moderniser la vie politique, c’est conduire le citoyen à réaliser l’incroyable chance qu’il a de pouvoir voter et d’utiliser à fond ce mode d’expression. Il doit comprendre tout le sens qu’il peut donner à une élection et donc la responsabilité qu’il a dans la situation de son pays. Cela commence à l’Ecole, où l’instruction civique n’est de loin plus ce qu’elle était.

10. Moderniser la vie politique c’est d’abord instaurer le courage politique comme valeur essentielle et partagée. Pourquoi tant de rapports paraissent-ils pour être aussitôt enterrés ? Surtout, s’il y avait eu un peu plus de courage ces dernières années, à gauche et à droite, nous n’en serions pas là.

La modernisation de la vie politique est le préalable au retour de la confiance en nos hommes politiques et, bien plus, en l’avenir de notre pays. La France ne pourra pas entrer dans la modernité sans de nouvelles pratiques du pouvoir.

Le prochain Président de la république a une immense responsabilité, la plus grande de toutes les dernières élections.

« La politique, c’est le goût de l’avenir. » J’aimerais tant croire à cette citation trop souvent démentie. La défense des intérêts particuliers, les petits renoncements, les grandes lâchetés collectives nous ont conduits où nous sommes.

Comment m'assurer que celui pour lequel je voterai en 2007 aura le courage, malgré tous les sacrifices, de changer la vie ? Mesdames et messieurs les candidats, je vous remercie de répondre à cette question.

Pépites

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9.12.06

La puissance de sa pensée

L'écrivain Bernard Werber : " Quoi que je fasse, je n'arrive pas à m'estimer. Sans doute parce que je manque d'amour pour moi-même. Cela dit, c'est le moteur même de mon écriture. J'écris pour m'apercevoir de la puissance de ma pensée. Quand je me relis, je suis le premier étonné, ça m'impressionne même. Tout se passe comme s'il y avait en moi deux personnes bien distinctes. " Son nouveau best-seller, " Le papillon des étoiles ", est en librairie. (La Vie, 30/11/06)

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8.12.06

Les enfants lisent !

" Les enfants lisent, c'est certain. L'année dernière, 70 millions de livres se sont vendus en jeunesse. C'est considérable ! Il faut en finir avec l'idée couramment répandue que les jeunes ne lisent plus et passent leur temps à jouer aux jeux vidéo, à surfer sur internet ou à écouter leur baladeur. Ils sont, à l'image de leurs parents, multimédias. Le livre jeunesse arrive aujourd'hui en deuxième position sur le marché du livre, dont il pèse 16,5 % en valeur. (…) Il faut favoriser l'accès à la lecture, et ce dès le plus jeune âge. Lire un livre à un bébé de 9 mois installé sur les genoux, respecter le rituel de l'histoire du soir… Tous ces moments partagés développent l'imaginaire des tout-petits. Plus tard, l'apprentissage de la lecture en sera facilité. 30 % des livres de jeunesse sont portés par des héros auxquels les enfants s'identifient de manière très structurante. " Dixit Colette Gagey, de chez Bayard Jeunesse et présidente du groupe jeunesse du Syndicat national de l'édition. Les livres pour enfants ont leurs best-sellers : Harry Potter bien sûr, mais aussi " Le Monde de Narnia ", vendu à 500.000 exemplaires, et " Eragon ", vendu à 300.000 exemplaires, dont le jeune auteur n'a que 22 ans. (LSA, 26/11/06)

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La relation à l'information est bouleversée

" L'information de type conversationnel (blogosphère) a désormais pris le pas sur l'information journalistique traditionnelle, celle qui est émise par un petit nombre de professionnels pour toucher de larges publics. " Dixit Denis Muzet, auteur de " La Mal info ". (lemonde.fr, 25/11/06)

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La retraite du Président

Selon les confidentiels du Point, le Conseil Constitutionnel a revu à la hausse sa dotation financière pour les rémunérations en 2007. Il prévoit en fait d'accueillir le futur retraité Jacques Chirac, qui siègera de droit dans cette institution… s'il prend vraiment sa retraite. (07/12/06)

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7.12.06

Vous ne bloguez pas, alors vous n'existez pas !

« Si vous ne bloguez pas, vous n'existez pas. Je crois qu'aujourd'hui l'identité en ligne est plus importante que l'identité réelle. » Dixit Loïc Le Meur dans 20 Minutes hier. Que penser de cette sentence blogosphérique ? Comme je blogue de manière anonyme, je viens de réaliser que je n'existe pas...

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Force

« Sois semblable à un roc contre lequel les vagues se brisent sans répit : il reste debout et autour de lui viennent mourir les bouillonnements du flot. » Dixit Marc-Aurèle.

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6.12.06

Ces conteneurs qui ont révolutionné le commerce mondial

" Pourquoi le conteneur a-t-il bouleversé le trafic commercial ? D'abord, du fabricant au client, il voyage scellé. Outre la facilité de transporter de grandes quantités de produits en éliminant plusieurs phases de manutention, il a permis de beaucoup réduire la dégradation des marchandises dans les ports et sur les navires, souvent due, précisément, à ces manutentions. Et il a fait largement disparaître les vols qui, historiquement, affligeaient ce commerce. Conséquence : le conteneur a révolutionné l'activité portuaire. En y introduisant la mécanisation, il a amplement réduit le nombre de dockers. En France, les personnels portuaires sont passés de 22 000 en 1947 à 4 200 en 2005. Le docker, lui, est devenu un technicien à haute valeur ajoutée, portiqueur ou grutier. Accessoirement, leurs syndicats, naguère puissants, ont vu leur force décliner. (…) Loin derrière, la deuxième place (18 millions) est occupée par la liaison entre la Côte ouest américaine et l'Asie. Le trajet Asie-Europe n'en représente que 14,1 millions. Les relations transatlantiques, elles, ne dépassent pas les 5,8 millions d'EVP. Baromètre des échanges commerciaux, le conteneur anticipe parfois les tendances lourdes de l'économie. Nicolas Sartini, directeur des lignes Asie-Europe chez CMA-CGM, raconte cette anecdote. En 2005, il constate que sa société est en " pénurie de bateaux " pour satisfaire la demande des ports allemands. Une situation qui contrastait avec le planning prévu pour la Grande-Bretagne, où le trafic devenait atone par rapport aux prévisions. Avant que les indicateurs officiels ne le confirment, quelques mois plus tard, il savait, dit-il, que l'Allemagne allait connaître une croissance notoire de son commerce extérieur. " Dixit le journaliste Dominique Buffier. (lemonde.fr, 22/11/06)

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Les plantes OGM alimentent déjà la France

Selon la FNSEA, 80 % des cargaisons de soja qui arrivent dans les grands ports français contiennent du soja génétiquement modifié. Au Ministère de la culture, on reconnaît même que la majorité des bêtes élevées en France mangent déjà des plantes génétiquement modifiées. Il est donc établi qu'une filière transgénique est en place pour alimenter la production de viande, de lait et d'œufs. Le saviez-vous ? Je n'ai pas l'impression que ce soit très connu. (Le Monde 2, 25/11/06)

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5.12.06

Il n'y a pas que Jonathan Littell

Alors que tout le monde parle du succès spectaculaire des " Bienveillantes " de Jonathan Littell, dont les ventes vont approcher les 300.000 exemplaires, Paris-Match rappelait récemment qu'il y a d'autres champions de l'édition en France :

- San Antonio : plus de 100 millions d'exemplaires vendus depuis 1949

- Simenon : idem

- Lucky Luke : 180 millions

- Astérix : 120 millions

- Le Club des Cinq : plus de 20 millions

- Le Guide Michelin : 30 millions

- Le Petit Robert et le Petit Larousse : quelques dizaines de millions

- " Je sais cuisiner " de Ginette Mathiot : 3 millions d'exemplaires

- " Bonjour tristesse " de Françoise Sagan : 2,2 millions

- " L'étranger " de Camus : 9 millions

- Christian Jacq : 9 millions également, mais avec 33 livres

- Jules Verne, le précurseur, avec 4 millions de ventes rien qu'en poche…

Le club des millionnaires en exemplaires, et sans doute en euros, reste toutefois très fermé. (Paris-Match n° 3000, 16/11/06)

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4.12.06

L'humanité face à un défi biblique

L'éditorialiste Eric Le Boucher, au sujet des limites du discours écologiste :

" Cette salade verte, arrosée par Dieu et Malthus, idéologisée, séduit en France. L'écologie y est devenue la dernière manière de lutter contre le capitalisme. Mais elle n'a aucune chance de convaincre ailleurs. C'est une version première (et encore douce) de cette stratégie qui a présidé au fameux protocole de Kyoto, lequel impose aux pays signataires des restrictions chiffrées d'émissions de CO2 par rapport à 1990. Le malheur est que ça n'a pas marché. Les Etats-Unis n'ont pas ratifié le protocole, le Canada vient de s'en retirer. Aucun pays émergent n'est concerné alors que la Chine deviendra la plus grosse " pollueuse " dans dix ans. En Europe, seules la Grande-Bretagne et la Suède respectent leur ordre de marche. La France à peine.

Entre-temps, sur la lancée, expose le rapport Stern, l'atmosphère, qui comprend 430 parts par million (ppm) de gaz à effet de serre (contre 280 ppm avant la révolution industrielle), en contiendra trois fois plus en 2100. La température montera de 2 °C ou 3 °C en 2050 et de 3 °C à 10 °C en 2100. Et de souligner l'ampleur du problème en rappelant que le thermomètre est aujourd'hui plus haut de seulement 5 °C par rapport à l'ère glaciaire.

Pourquoi l'échec ? Parce que la gestion du climat pose une question inédite à l'humanité, " un défi biblique" , dit justement Martin Wolf dans le Financial Times : il faut que tout le monde participe et qu'il n'y ait pas de gros malin profitant, sans rien faire, des efforts des autres. La méthode du cri d'alarme, de l'exemplarité et de la restriction volontaire défaille. Elle se heurte en outre, quoi qu'en disent les militants Verts, à des incertitudes scientifiques. " (lemonde.fr, 12-13/11/06)

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L'écriture est un coup de dés

Le prix Goncourt Jonathan Littell au sujet de son travail : " Un livre est une expérience. Un écrivain pose des questions en essayant d'avancer dans le noir. Non pas vers la lumière, mais en allant encore plus loin dans le noir, pour arriver dans un noir encore plus noir que le noir de départ. On n'est très certainement pas dans la création d'un objet préconçu. C'est pour cela que je ne peux écrire que d'un coup. L'écriture est un coup de dés. On ne sait jamais ce qui va se passer au moment où l'on écrit. On essaye de poser ses pièces le mieux possible, puis on fait. Au stade de l'écriture, on pense avec les mots, plus avec la tête. Ça vient d'un autre espace. On avance par l'écriture et l'on arrive à un endroit où l'on ne pensait jamais se retrouver. C'est pour cela que je suis tout à fait prêt à accepter les critiques qui disent que je me suis trompé avec ce roman, que j'ai fait des choses fausses, inacceptables. Je ne savais effectivement pas ce que je faisais. Je pensais le savoir avant, mais le résultat final n'a rien à voir avec cela. " (lemonde.fr, 17/11/06)

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3.12.06

Il est plus simple de vivre en aimant que sans aimer

Alain Valtier, spécialiste des thérapies du couple : " Les parents transmettent à leurs enfants un climat affectif : j'entends par là ce qui reste, devenu adulte, du vécu familial que l'on peut transmettre à son tour à ses enfants. Si les parents n'ont pas cessé de se faire la guerre, si on les a vus, très jeunes, se déchirer, se haïr, on sera évidemment moins bien armé pour surmonter les inévitables épreuves que traverse tout couple. L'amour est un héritage. Mais comme pour un héritage constitué de biens et d'argent, l'héritier en dispose ensuite à sa guise. Or le couple peut justement devenir ce laboratoire au sein duquel il est possible pour chacun des partenaires, jour après jour, de faire évoluer l'amour, de le transformer, de l'inventer, et donc de se démarquer du modèle parental. Et ce travail de longue haleine permet aussi de découvrir qu'il est vraiment plus simple de vivre en aimant que sans aimer. " (L'Alsace, 26/11/06)

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2.12.06

Le secret : regarder dix minutes l'oeil d'une baleine

Nicolas Hulot ne voit plus d'endroit non pollué où se réfugier : " Très sincèrement, je ne connais plus d'endroit où vous pouvez ne pas lire un impact des activités humaines. En Arctique, zone très éloignée, les ourses ont des dérèglements hormonaux dus à la pollution. Sur l'île du Krakatoa, en Indonésie, où j'ai plongé sur le plateau continental méditerranéen à 5 mètres de profondeur, toute notre société de consommation pourrit au fond des mers. Je ne dis pas que tout est foutu. Mais il n'y a plus un endroit qui ne soit sous le joug d'une menace. Notre planète est ridiculement petite. Par moments, je suis effaré de voir combien nous sommes capables d'affrontements sur des choses tellement dérisoires par rapport à ces enjeux-là. L'autre jour, je sortais de l'eau, je venais de passer une heure merveilleuse avec des baleines dans une eau limpide. Je me suis dit qu'il faudrait que tous les chefs d'Etat puissent vivre cette expérience, regarder dix minutes l'œil d'une baleine. Cela les rendrait tellement plus humains. " (Paris-Match n° 3000, 16/11/06)

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1.12.06

Hachis de papier et bouillie de pixels

Le journaliste Benoît Delmas ne supporte plus le culte des petites phrases :
" Ce "cuculte" ambiant du faux scoop, ce mépris de la connaissance, ce rejet quasi pathologique de la lecture assidue au profit de quelques propos supposés accrocheurs aboutissent à une violence qui refuse de porter son nom. Résumer un livre à deux phrases, un discours papal de trois heures à quarante-cinq secondes, fait que débat, réflexion, appelez cela comme vous voulez, sont proscrits.
A ce jeu malsain, la nouvelle aristocratie médiatique sera perdante. Peu importe votre bulletin de vote, votre courant de pensée ou votre volontaire absence de pensée, chacun a droit à une information la plus juste possible. Jean-François Revel jetait, dès 1985, un retentissant pavé dans la mare : La Connaissance inutile. A voir l'actualité récente, cette machine infernale ne semble pas devoir s'arrêter de sitôt. Conséquences ? Des dommages collatéraux qui n'épargneront personne.
L'art de la concision est une chose. La dictature de la courte vue en est une autre. Inutile de se réfugier derrière des querelles d'interprétations, le sujet ne se situe plus sur ce terrain-là. A confondre manchettes aguichantes et pseudo-synthèses, on concocte une tambouille indigeste dont les effets seront pérennes. Le hachis de papier, la bouillie de pixels, voilà où nous en sommes. Ce qui mérite de s'attarder sur ce souci de réduire a minima le temps de lecture des gens. A répéter sur tous les tons que l'homme nomade n'a plus que quelques minutes à consacrer à l'écrit, on devance cet état de fait en rabotant jusqu'à l'entame le moindre embryon de pensée. Avec pour résultat de singuliers raccourcis qui nourrissent les vilains penchants d'une société embourbée dans le doute. " (lemonde.fr, 17/11/06)

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Il n'y a pas que les actionnaires

Franck Mougin, le DRH du groupe Danone, estime que le projet d'une entreprise ne peut plus seulement être économique, il doit aussi être sociétal : " Quand vous jouez avec les règles du capitalisme, cela sidère et peut paraître prétentieux. Mais peu importe ! Ce qui compte, c'est de convaincre les actionnaires. Il s'agit de leur faire comprendre que, au final, la différence entre concurrents ne se fera pas sur la création de valeur pour l'actionnaire ou la qualité de la production, car tous parviendront peu ou prou aux mêmes résultats, mais sur la création de valeurs culturelles. Depuis dix ans, nos performances plaident pour nous. Même les sociétés américaines commencent à nous observer. De toute façon, c'est dans l'air du temps. Regardez la fondation de Bill Gates ! On voit bien que le monde est en train de changer. " (lexpress.fr, 16/11/06)

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