4.2.08

Economie : les Trente Globales

Michel Cicurel, président du directoire de La Compagnie financière Edmond de Rothschild, estime que nous sommes devant une période de croissance globale de trente ans :
"La Compagnie financière Edmond de Rothschild n'a jamais hésité à s'engager nettement. Nous avons préconisé vivement l'investissement en actions dès 2003. Et l'an dernier, dans l'euphorie générale, nous avons annoncé la montée des périls. Pourtant, cette année, la plus grande humilité s'impose en matière de pronostics. L'économie américaine atterrit, et le «subprime crédit» continuera de générer des turbulences en 2008 comme il l'a fait depuis un semestre. Mais, au-delà de ces deux certitudes, que dire ? Il ne fera pas craquer le système global. Pour scruter pertinemment l'avenir, il faut admettre une fois pour toutes que nous vivons un «big-bang» de la planète économique et financière : c'est la première crise globale, qui réclame les premières solutions globales, dans le premier cycle long de croissance globale. Il faut réapprendre à lire en lettres globales. Et il serait injuste de railler la perplexité des prévisionnistes qui doivent ordonner les pièces innombrables d'un puzzle dont le modèle n'a encore jamais été vu. Comme ces météorologues toujours décriés, condamnés à maîtriser une réalité complexe, mais plus capricieuse encore depuis qu'elle est soumise à un bouleversement climatique majeur. (…) N'écoutez donc pas les augures qui vous afficheront des certitudes viriles pour 2008 ! Le monde découvre cahin-caha les règles de fonctionnement de la globalisation. Tout événement particulier, comme la pièce du puzzle, doit être replacé dans le contexte de la mondialisation dont on cherche maladroitement à deviner les contours. (…) Si 2008 est incertain, les années qui suivront paraissent assez limpides. Les boussoles s'affolent aujourd'hui, mais pour demain elles indiquent la direction sans hésitation : celle d'une longue et forte croissance mondiale tirée par l'Asie. Bien sûr, le fameux découplage du continent asiatique ne sera pas parfait, et le ralentissement du Nord influencera fatalement les économies du Sud. Bien sûr, la formidable histoire de Chindia ne s'écrira pas sans ratures. Bien sûr, des difficultés sociales, environnementales, politiques surviendront. Il aura fallu du temps pour que les États-Unis surpassent la «vieille Europe», et celle-ci n'y a rien perdu lorsque ce fut le cas. Il en faudra aussi pour que le centre de gravité de la planète change à nouveau de continent. Mais le mouvement est clairement engagé, plus rapide que ne le dit le consensus, et plus profitable à tous que ne cherchent à le faire croire les perdants et les frileux, qu'il faut assister, mais pas écouter. "
Source : lefigaro.fr, 22/01/08

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Blogger FrédéricLN a écrit...

Merveilleux ! Il manque à cette explication son "pourquoi". Indice sémantique : la notion aberrante de "croissance tirée par" (fait-on pousser les enfants en leur tirant sur les cheveux ?).

27/10/08 15:40  

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