12.10.07

Nous savons presque tout, mais nous ne pouvons presque rien

Au moment où, loin des caméras, la répression systématique se confirme en Birmanie, les récents mots de Christophe Barbier deviennent encore plus lourds de sens : "La frontière d'une dictature n'est plus aujourd'hui ce miroir sans tain derrière lequel souffraient les peuples, sans voir notre compassion ni entendre nos encouragements : les courants d'air d'Internet, vent pour la voile des révoltés, portent désormais notre soutien. Ils savent que nous savons presque tout, mais ils comprennent que nous ne pouvons presque rien. (...) Las ! le monde démocratique est un jeune Hercule qui s'ignore et se croit faible pour ne pas s'avouer lâche : il doit et peut étrangler ces deux serpents, impuissance et fatalisme, et intervenir en Birmanie. La France, qui inventa le droit puis le devoir d'ingérence, a pour ardente obligation de prendre la tête de cette lutte. Rien n'est plus difficile, car il faut tout réinventer dans le combat pour les libertés, où sont mortes bien des illusions. (...) La seule solution est de répandre la vérité sur le monde. Il faut montrer les oppressions, dans toute la sobriété du mal, les rendre insupportables au monde et à cette conscience démocratique, mélange d'humanisme et de bien-être, de civilisation et de confort, qui gagne pas à pas la planète. Que le bonheur de chacun ne puisse être complet tant qu'un Birman souffre en son pays, par la faute de son pays. Et demain un Chinois, un Coréen, une Iranienne, un Cubain..."
Source : L'Express, 03/10/07

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