1.10.07

Alerte contre notre style de vie

Le psychiatre David Servan-Schreiber vient de publier son nouveau livre : "Anticancer". Il nous fait partager la synthèse de ses recherches après avoir lui-même été touché par un cancer du cerveau il y a quinze ans, et qui a déjà récidivé une fois.
"J'ai été soigné par les méthodes classiques - chirurgie et chimiothérapie. Il faut être clair là-dessus : il n'existe pour l'instant pas d'autres moyens pour éradiquer un cancer déclaré. J'ai eu la chance d'avoir d'excellents médecins et chirurgiens, qui m'ont sauvé la vie. (…) Il n'existe pas de coupure entre prévention et traitement. Un cancer, c'est à la fois la tumeur et son terrain. Il s'agit d'un tout. Je précise que cette vision de l'importance du terrain n'est pas que la mienne, je me réfère dans ce livre aux récents travaux de très grands scientifiques qui ont confirmé la valeur de cette approche et reconnu qu'elle constitue une percée majeure en cancérologie. (…) Il est essentiel d'étudier, préparer, si possible d'améliorer le terrain où s'installe le cancer. Parce que, contrairement à certaines idées reçues, le cancer n'est pas une affaire de gènes. C'est une affaire de style de vie. (…) Le style de vie occidental change du tout au tout et devient le plus cancérigène qui soit. Notre environnement se charge de produits chimiques synthétiques notoirement cancérigènes - l'amiante, le benzène, les pesticides, entre autres. La France est le premier consommateur européen de pesticides et le troisième consommateur mondial derrière les Etats-Unis et le Japon. Or les milliers de produits toxiques recensés aujourd'hui n'existaient pratiquement pas avant 1930. (…) Deuxième facteur, l'alimentation, qui comporte désormais beaucoup trop de graisses, de sucre, de viande, d'aliments industriels, source de déséquilibres désastreux pour notre santé. La consommation de sucre (facteur de croissance du cancer), qui était de 5 kilos par personne et par an en 1830, est passée à 70 kilos par personne et par an en 2000. (…) On connaît maintenant le poids des traumatismes psychologiques, des deuils et du stress - ou au contraire l'effet parfois étonnant d'une technique de relaxation ou de méditation - sur l'évolution des tumeurs. "
L'auteur était aussi ce dimanche l'invité de Dominique Souchier sur Europe 1 : vous pouvez écouter ce podcast.
Source : nouvelobs.com, 27/09/07

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Anonymous Anonyme a écrit...

Comment comprendre que cet homme sur-informé n'ait pas prévu, pour lui-même, les conséquences qu'il dénonce ?

1/10/07 07:33  
Anonymous Anonyme a écrit...

Pour le cancer, comme pour les médias, le terrain est important. J'ai lu ce WE un article sur le dernier ouvrage de DSS et à première vue, les 3/4 de ce qu'il explique, plus particulièrement, sur la nutrition, le problème des produits chimiques synthétiques... m'ont semblé déjà expliqué en détail et mis en avant par Seignalet dans son ouvrage "L'alimentation ou la troisième médecine" dont j'ai parlé ici dans un commentaire de Tout ce qu'il vous faut - Pépites - le fait est que Seignalet a mis en oeuvre son régime dans le cadre curatif, mais aussi dans le cadre préventif, contre le cancer. Le livre de DSS arrive en 2007, alors que celui de Seignalet en est à sa 5ème édition, a été publié pour la 1ère fois il y a près de 15 ans, le Dr. Seignalet prenant en quelque sorte la succession du Dr. Kousmine dont les publications sont encore plus anciennes, mais concernent toujours le même sujet (le fait que l'alimentation moderne - plus largement, le mode de vie moderne - ne nous soit plus adaptée).

Peut être que le livre de DSS profitera du terrain défriché par d'autres, et maintenant plus perméable aux idées nouvelles après qques années de maturation. Il est vrai que Seignalet a à la fois réussi et échoué avec son livre "L'alimentation ou la troisième médecine". J'ai idée qu'il a bétonné son argumentation scientifique, pour assoir le régime qu'il propose, et pour éviter, sans doute, de passer pour un N-ième régime alternatif. Ce faisant, il a échoué car son livre n'est pas tout à fait grand public, contrairement à ce qu'il sous-entend au début de celui-ci. De ce point de vue, au fond, DSS peut être vu dans le prolongement de Seignalet, comme un bon vulgarisateur sans lequel l'information n'est malheureusement pas diffusée au plus grand nombre. Ainsi, j'espère que son livre marchera bien.

En commencant à écouter le podcast de l'émission de DSS sur Europe 1, j'ai commencé à nouveau à me désoler de ces foutus journalistes qui ne sont pas capables de faire leur boulot comme il faut. J'ai peut être réagi un peu rapidement, mais la phrase d'introduction m'a semblé déplacée : "Pourquoi dans les plus grands traités médicaux sur le cancer, ne dit-on jamais rien sur le role que pourrait jouer notre alimentation et notre mode de vie ?". Je ne comprends pas très bien car cela fait plusieurs années que j'ai lu sous la plume d'un médecin que l'alimentation jouait un role majeur du point de vue du cancer. Et une recherche sur Amazon avec les mots-clés "cancer alimentation" fait apparaitre une liste de plusieurs livres (certes, peut être pas des "graaaaaaands traités de médecine", mais ils existent et ont été écrits par des médecins). Une recherche sous Google "cancer alimentation livre" donne aussi des résultats. Alors, le journaliste ne sait pas utiliser Internet ou se contente-t-il de reprendre en amorce une phrase de son invité ? L'un dans l'autre, mouais...

L'interview était courte, mais je trouve que cela manque un peu de perspective et de rapport avec les informations publiées en France (tropisme nord-américain de DSS ?). Au fond, c'est ce que je veux dire en postant ce commentaire. Par exemple, sur les pesticides, le dernier livre "Pesticides, révélations sur un scandale français" a jeté un sacré pavé dans la marre, très bien documenté (l'affaire de l'empoisonnement de la Martinique aux pesticides et du taux du record - mondial - de cancer de la prostate y est mentionné, bien avant que sorte il y a qques semaines cette affaire dans la grande presse). Question perspective, j'espère que le livre de DSS ne sera pas au fond une N-ième perle sur le collier et que l'on va finir par voir venir un changement significatif de société, parce que si l'on ne controle ni le global, ni le local, ni la financiarisation de la société, ni ce qui se trouve dans nos assiettes, bonjour le résultat...

Je ne pense pas être un fanatique d'un certain mode de vie alimentaire. Simplement, je constate notre incroyable retard. Rien que pour le bio, on n'est même pas capable d'en produire suffisamment en France... On est obligé d'en importer d'Allemagne ! Enfin, faut pas s'étonner, comme le rappelle le DSS, en matière de pesticides, on est le troisième consommateur mondial derrière les Etats-Unis et le Japon... Avec un succès douteux, j'ai lu "selon des estimations officielles, en 1934, 236 espèces (virus, bactéries, champignons, insectes...) étaient classées comme parasistes des cultures. En 1972, après 30 ans de boulversement des écosystèmes par la chimie, elles étaient 643 au total, soit environ 3 fois plus." Un triomphe ! A qui cela profite ? La réponse de l'industrie chimique (dont on a l'impression qu'elle dicte sa loi au ministère de l'agriculture en France), c'est de continuer dans le "toujours plus". Et si on s'était trompé de voie ?

A bon entendeur...

2/10/07 22:18  
Blogger Pépites a écrit...

Merci Ginkgo pour ce commentaire et votre analyse que je rejoins.

J'ai toujours eu un grand respect pour le docteur Kousmine, qui a été précurseur.

J'espère pour tous que le message de DSS va porter à grande échelle et que nous ouvrirons toujours plus grands nos yeux sur ces questions.

3/10/07 12:55  

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