23.10.07

Les diplômes font la différence

L'économiste Eric Maurin défend la valeur des diplômes contre les déclinistes :
"Pour savoir si l'obtention d'un diplôme a constitué ou non un atout pour les générations qui ont bénéficié d'un accès beaucoup plus large que par le passé a un enseignement supérieur, à savoir celles nées entre 1964 et 1976, il faut observer le devenir de l'ensemble de ces classes d'âge et non isoler celui des seuls diplômés. On observe alors que l'allongement des études a coïncidé avec une baisse très claire du chômage à l'entrée dans la vie active. Les deux courbes se suivent avec une symétrie presque parfaite. On observe même que, dès que l'effort de démocratisation s'est interrompu, le chômage a cessé de diminuer. Mieux, une part importante de ces «nouveaux diplômés» sont devenus cadres et ils ont connu une hausse significative de salaire, de l'ordre de 10% à 15% par année d'études supplémentaire. Si ce bénéfice reste mal perçu, c'est parce que l'explosion du chômage, qui a si durablement marqué les esprits, est intervenue en réalité avant la démocratisation du lycée et de l'université mise en route par Jean-Pierre Chevènement. Mais on continue à lier les deux phénomènes. (…) A aucun moment on observe de baisse de salaire pour les titulaires d'un diplôme de l'enseignement supérieur. Bien au contraire, l'écart, en matière de niveau d'emploi et de statut, entre les diplômés et les non-diplômés ne cesse de s'accroître. Mais on pourrait dire que le mythe de la dévalorisation est aussi vieux que l'école. Depuis le développement de l'éducation dans les pays développés, il s'est toujours trouvé des tribuns pour crier à la baisse de niveau, au bradage des diplômes. (…) De toute façon, qui peut croire qu'il soit préférable à quiconque d'être privé de la possibilité de poursuivre des études ?"
Source : nouvelobs.com, 11/10/07

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