28.2.06

La concurrence mondiale tourne à l'absurde

" La concurrence mondiale tournera bientôt à l'absurde : on dévalorisera tellement les salaires que les consommateurs n'auront plus les moyens de payer les produits qui leur seront proposés ; on en viendra à diminuer tellement les dépenses de recherche qu'il n'y aura plus ni marchandises nouvelles ni profits ; on réduira tellement les prix qu'on en viendra à distribuer gratuitement les biens aux consommateurs. Au total, cette évolution est suicidaire : comment épargner si l'on n'a pas de revenu décent ? Comment distribuer des produits si personne ne veut payer les commerçants ? Comment découvrir des médicaments si personne ne veut payer les recherches ? Comment faire de la musique si personne ne veut payer les musiciens ? Comment faire des journaux si personne ne veut payer les journalistes ? A quoi sert de faire de la publicité si nul n'a les moyens d'acheter ce qu'elle vante ?... Pour que notre continent évite ce désastre, il faudrait se souvenir qu'il n'est de richesse qu'humaine et que la baisse des prix n'est pas une fin en soi. Cela supposerait une tout autre politique économique et commerciale, protégeant l'Union européenne d'une concurrence sauvage dont elle est aujourd'hui, naïvement, à la fois la victime et l'avocat. " Dixit Jacques Attali dans sa dernière chronique. (L'Express, 16/02/06)

Architecture en copier-coller

" J'ai effectivement une dent contre cette architecture de bureaux d'études qui se contente de cracher des modèles standards. Avec les ordinateurs, maintenant, on peut " copier-coller ". Le même projet à l'infini en modifiant juste quelques paramètres, deux étages en plus ou en moins, trois détails " couleur locale ", et voilà que l'on se retrouve, sur l'ensemble de la planète, avec les mêmes tours de typologie américaine, les mêmes bureaux en verre, les mêmes centres commerciaux, les mêmes barres de logements à l'infini. " Dixit l'architecte Jean Nouvel, qui vient de signer le nouveau musée des arts premiers, Quai Branly à Paris. (Télérama, 22/02/06)

Etre connecté ne suffit pas

" Je suis institutrice. Il y a quelque temps, j'ai demandé à mes élèves de CM1 une recherche sur l'Amazonie. Quelques jours plus tard, les uns ont sorti de belles feuilles imprimées par l'ordinateur (encyclopédie Encarta ou autres recherches sur Internet) et levaient la main fièrement pour être interrogés, les autres avaient recopié quelques lignes du dictionnaire sur leur cahier et se sentaient un peu piteux. Je leur ai demandé de mettre leurs documents à l'envers, sur leur table, et de me dire ce qu'ils avaient retenu de leurs recherches. Les seuls qui ont levé la mains sont ceux qui avaient écrit quelque chose ; ceux qui avaient les beaux documents ne les avaient pas lus. Intéressant, non ? " Dixit Cécile Wuillème, dans le courrier des lecteurs de Télérama (22/02/06).

27.2.06

Barbarie

" Nos sociétés développées, pacifiques et prospères de l’hémisphère Nord ont fini par oublier qu'elles recèlent toujours, dans leurs tréfonds, une barbarie de ce type qui peut jaillir à tout moment. D'une certaine manière, aucun d'entre nous n'est à l'abri d'un basculement inopiné. Les reporters de guerre savent, mieux que quiconque, que toute société peut connaître, du jour au lendemain, ce funeste « passage à l'acte » qui accompagne le resurgissement de la barbarie. Entendu ainsi, le mot désigne notre propre fragilité, notre vulnérabilité, le risque que nous courons sans cesse de replonger dans ce nihilisme absolu qui correspond à une « dé-création » humaine. Sous nos pieds, sachons-le, gisent des champs de lave en fusion. Cette présence souterraine devrait nous interdire aussi bien l'étourderie politique que le cynisme. L'une et l'autre ouvrent des portes qui donnent tôt ou tard sur l'enfer. D'ailleurs, qui a proclamé : « Nous sommes des barbares et nous voulons être des barbares ! » ? C'était un certain Adolf Hitler… " Dixit Jean-Claude Guillebaud, dans son dernier bloc-notes. (La Vie, 23/02/06)

Reprise en main des médias

" Il est rare qu'un politique mécontent m'appelle directement. En général, il s'adresse plutôt à ma hiérarchie. Mais c'est le jeu normal de la démocratie, nous grattons là où ça fait mal, ils défendent leurs privilèges. En revanche, il est fréquent que des avocats nous appellent pour nous inciter à arrêter une enquête. Comme tous mes confrères, je remarque une reprise en main des médias depuis quelques mois. Mais c'est un jeu dangereux de laisser le pouvoir économique et politique décider de ce que doivent révéler, ou non, les magazines d'enquête. Avec Internet et la mondialisation de l'information, cela peut se retourner contre ceux qui essaient de maîtriser les choses… L'investigation coûte cher, nous enquêtons des mois sur un sujet et disposons d'un budget modeste. Sans parler de l'heure à laquelle nous sommes programmés : nous travaillons pour les noctambules. Le vrai courage, ce n'est pas de proposer un documentaire sur le carnaval de Venise à 20 h 50. On sert toujours de l'eau tiède au grand public. " Dixit Pascal Richard, le rédacteur en chef de " Pièces à conviction ", le magazine d'investigation de France 3. (L'ExpressMag, 23/02/06)

Faire monter l'adrénaline

Michel Denisot a répondu cette semaine au questionnaire de Proust de la dernière page de L'ExpressMag. A la question de savoir quelle est son occupation préférée, il répond : " Prendre des risques, entreprendre des trucs casse-gueule, faire monter l'adrénaline. C'est ça, ma seule drogue. "

26.2.06

En équipe

" Les performances individuelles, ce n'est pas le plus important. On gagne et on perd en équipe. " Dixit Zinedine Zidane.

Victoire

" L’image de cinéma reste jusqu’à maintenant la seule victoire jamais remportée sur la mort. " Dixit Jean-Claude Carrière dans " Le film qu’on ne voit pas ".

25.2.06

Bloguer ne sert à rien

" Je pense que bloguer ne sert à rien. Si cela consiste à avoir un courrier interne pour donner des nouvelles de ce qui se passe à l'intérieur d'une entreprise, oui cela peut être utile. Mais si c'est pour mettre en vitrine des opinions pas toujours pertinentes, alors je n'en vois vraiment pas l'utilité. " Dixit Michael Dell, le patron du premier fabricant mondial de PC. (L'Express, 02/02/06)

Larguez les amarres...

« Les lentes traversées redonnent au voyage sa vraie dimension et nous réapprennent à savourer le plaisir de partir, celui d’être en mer et celui de revoir la terre… Voyager par bateau, c’est également découvrir la vie d’un navire, des hommes qui y travaillent et dont le travail de fourmi rend possible le commerce international ». Dixit Hugo Verlomme, auteur du " Guide des voyages en cargo ". (www.marseamer.fr)

24.2.06

La demeure du chaos

Si vous n'avez pas vu le reportage d'Envoyé Spécial jeudi soir consacré au milliardaire Thierry Ehrmann et sa " demeure du chaos ", faites sa connaissance sur ce site. Il est une personnalité hors norme, qui a fait fortune sur Internet et gère ses entreprises tout en menant une déstabilisante carrière d'artiste plasticien. Son site le plus connu est la référence de la cotation artistique : artprice.com.

Les grands romans

" Les non-lettrés jouissent de cet avantage inouï de pouvoir passer avec quiétude à côté d'eux-mêmes ; ce n'est pas sans repos. Les grands romans ont tous un effet de miroir qui favorise la prise de conscience de nos insuffisances, du décalage irritant qui existe entre nos rêves et ce que nous en avons fait. " Alexandre Jardin, dans la préface de " Lire pour vivre "

Internet reste peu crédible

C'est ce que révèlent les résultats du dernier baromètre de TNS Sofres pour La Croix et Le Point. Internet est en fin de liste des médias en terme de crédibilité de l'information. Il y a encore du chemin à parcourir… (www.liberation.fr)

23.2.06

Espérance

" Quand il n'y a plus d'espoir, il y a la volonté d'espoir, c'est-à-dire l'espérance. " Dixit Jean-François Deniau. Voilà en substance toute la thèse de son dernier livre, " Survivre ".

Repères perdus

" Arabes et musulmans, confrontés à un « despotisme universel » américain et à des despotes locaux, ne savent plus où ils se situent. De plus, la richesse s'étale sur tous les écrans, qu'ils comparent à leur misère. Ils ont le sentiment d'être poussés hors de l'Histoire. Résultat : ils se rétractent sur leurs constantes historiques - une attitude par définition passéiste. Ces blessures se gangrènent. Or les repères sont perdus. Nationalisme et tiers-mondisme, socialisme et communisme ont tous failli. Il ne reste pas même la prééminence du droit, puisque dans leur zone le droit international n'a pas cours… " Dixit Mahmoud Darwich, le plus grand poète palestinien vivant. (Le Monde, 12-13/02/06)

eBay fait des heureux

Selon Le Monde (19-20/02/06), 15.000 Français tirent au moins un quart de leurs revenus de leurs ventes sur eBay. Les développements de ces micro-entreprises sont parfois spectaculaires. Mais la concurrence peut du jour au lendemain tout faire basculer.

22.2.06

Combat pour un autre modèle

" On ne cesse de ramener de la massification, alors que c'est celle-ci qui a produit la crise de notre système de consommation, dont on voit bien qu'il ne marche plus, qu'il produit du vide, du mal-être. Ces stratégies sont des combats d'arrière-garde malfaisants. Internet représente un espoir de bâtir un monde plus souple, ouvert, " individué " et efficace. Mais c'est l'objet d'un combat à mener, une lutte pour un autre modèle de société et une nouvelle civilisation industrielle porteuse d'avenir. " Dixit Bernard Stiegler, philosophe et directeur du développement culturel du Centre Pompidou. (Le Monde 2, 11/02/06)

Erreur

" J'ai connu plusieurs prisons, et vu des choses terribles. Des émeutes, des combats entre Noirs et Blancs où, à un signal donné, dans la cours, des centaines de détenus se ruaient les uns contre les autres. Les gardes ne pouvaient rien faire, sinon regarder. Un jour, j'ai vu un officier prendre 17 coups de couteau. J'ai vu aussi un vieux détenu se faire égorger avec des tronçons de manche à balai par deux jeunes. Pour rien. Comme ça. Pour savoir, comme ils disaient, " ce que c' est que de tuer quelqu'un ". Vers l'âge de 30 ans, j'ai un peu craqué et commencé à avoir des hallucinations. Je voyais du sang couler sur le linge blanc de la buanderie. Il a fallu que je prenne des médicaments... " Dixit Robert Clarck, cet américain qui a passé vingt-quatre ans en prison aux Etats-Unis pour un viol qu'il n'a pas commis. Il a finalement été innocenté après des tests ADN indiscutables et a été libéré le 8 décembre dernier. Il est aujourd'hui un exemple de volonté contre toutes les erreurs judiciaires. (L'Express, 09/02/06)

Le rendez-vous des blogopathes

Les blogopathes ont maintenant leur dictionnaire. De quoi probablement déclencher des blogasmes… Et ce n'est pas une blogounette ! Néoblogophyte s'abstenir.

21.2.06

Ethique

" Nous vivons dans une société complètement polluée, où les repères essentiels ont disparu. Et le plus grave, c'est qu'on ne s'en rend même pas compte. Aujourd'hui, les seuls repères d'un individu sont son niveau social, sa fiche de paie, les paillettes qu'il peut faire briller aux yeux des autres… Pour tout un chacun, la finalité d'une entreprise est de gagner de l'argent. J'essaie de dire à mes étudiants : " Mais non, la finalité d'une entreprise est avant tout humaine, sociale. C'est lorsque vous aurez compris cela que votre entreprise gagnera de l'argent. " " Dixit Jacques Benoît, ancien chef d'entreprise (graines et fruits secs pour l'apéritif), aujourd'hui consultant. Il a publié " Pédagogie de l'éthique " en 2005. (L'Entreprise, février 2006)

Infections

Les infections nosocomiales, ces maladies contractées pendant une hospitalisation, touchent 750.000 personnes en France chaque année, dont 4.000 décèdent. Au total, 15 millions de personnes sont hospitalisées par an en France. (L'Express, 02/02/06)

Agenda prévisionnel

Tous les grands médias travaillent avec un agenda prévisionnel des sujets à traiter dans l'année. Certains de ces sujets sont des marronniers qui reviennent régulièrement. Ne manquez pas cet article d'Agoravox qui dévoile un de ces agendas...

20.2.06

Si j'avais été...

Vu ce soir " Le temps de la désobéissance ", excellent téléfilm de France 2 sur l'occupation et la résistance de ces sept policiers du service des étrangers de Nancy. Histoire prenante et touchante, servie par quelques acteurs saisissants, dont Daniel Russo et Martin Lamotte. A chaque fois que je vois une fiction consacrée à cette période de notre histoire, je me demande ce que j'aurais fait si j'avais été à leur place… Je retiens cette phrase d'un de ces flics : " agir pour que mes enfants soient fiers de moi… "

Le Cybernautis economicus est-il l'avenir de l'homme ?

" Les hommes d'affaires sont sans cesse dans les avions. Ils ne profitent nullement des villes qu'ils visitent, se contentant du trajet aéroport-réunion-restaurant-réunion-aéroport. Rentrés chez eux fatigués, ils n'ont plus le temps de vivre. Alors, heureusement, il y a la télé ! Les adolescents, accrochés à leur téléphone mobile, courent, font le va-et-vient entre leur ordinateur, les réunions entre copains pour écouter de la musique et la télé devant laquelle ils zappent sans cesse. Pour l'homme politique, ce n'est pas mieux. Il court de sa circonscription à Paris, de réunion en réunion, téléphone 40 fois par jour, passe un tiers du temps avec les médias et réfléchit quand il dort ! Les assistants rédigent ses discours, qu'il lit, quand ce ne sont pas les assistants d'assistants. Comment s'étonner qu'il n'y ait plus de proposition politique sérieuse ? Dans la chaîne de décision, privée ou publique, tout le monde est pressé, et personne ne sait plus " perdre " du temps, réfléchir, penser. On vous interroge. Il faut répondre par oui ou par non. Internet, blog, Wi-Fi. Les sondages faits auprès de 1 000 personnes vous disent ce qu'il faut penser. Les conversations sont réduites à un questionnement binaire. Cette fébrilité frénétique gagne du terrain sur la planète. Ce progrès-là s'appelle la cybercivilisation… L'espèce Cybernautis economicus est-elle vraiment le produit heureux de l'évolution d'Homo sapiens ? " Dixit Claude Allègre dans sa chronique. (L'Express, 02/02/06)

Repli ?

" J'ai le sentiment que c'est l'être humain qui va changer. Il va réduire son territoire et se replier de plus en plus sur lui-même, vivre dans son petit cercle au lieu de s'inscrire dans le vaste monde. Ce sera la défaite de tous les humanistes, l'homme deviendra moins bon, moins compatissant, parce qu'il ne sera plus présent. Nous sommes désormais incapables de croire, comme les héros de Tchekhov, que l'avenir sera radieux et magnifique. A nos yeux, l'avenir a fait faillite. A la place, nous songeons au néant qui nous attend. " Dixit Svetlana Alexievitch, écrivain et journaliste biélorusse. (Courrier International spécial 15 ans)

Courage

" Il n'y a que deux courages importants : celui de mourir et celui de se lever le matin. Tous les autres en découlent, ou bien s'en inspirent. " Dixit Jean-Louis Servan-Schreiber, dans " Le Retour du courage " en 1986. (Cité par Philippe Bloch, L'Entreprise, février 2006).

19.2.06

Travail

" Le travail est encore ce que les gens ont inventé de mieux pour ne rien faire de leur vie. " Dixit Raoul Vaneigem.

18.2.06

Il faut interdire le port des baskets !

" Un port quotidien est à déconseiller. Dans ces chaussures assez souples, les pieds ont tendance à s'affaisser et à perdre de leur ténacité. Les baskets ne stimulent pas les capitons plantaires qui permettent d'amortir les impacts. Du coup, on les perd sans pouvoir les récupérer, ce qui mène à des douleurs de l'avant-pied. Beaucoup d'ados ne les lacent même pas, ce qui aggrave le risque de troubles statiques. Pour marcher, ils crispent leurs orteils, avec le danger d'entraîner inflammations, tendinites et une mauvaise position des orteils... Dans ce type de chaussures, les mycoses se développent plus rapidement. Un excès de chaleur ramollit la peau, ce qui conduit également à des problèmes d'ongles incarnés. Des champignons peuvent aussi s'attaquer à l'ongle, ce qui est long et difficile à soigner… L'idéal serait d'interdire le port des baskets au quotidien mais, vu l'ampleur du phénomène, c'est quasiment impossible. Si le jeune alterne chaque jour ses baskets, en les laçant, ce serait déjà un bon début. " Dixit Raphaël Courtois, podologue et secrétaire général de l'UFSPP (Union française pour la santé du pied et de la podologie). On n'imagine pas les risques que beaucoup prennent chaque jour... (Le Figaro, 18/01/06)

Le séisme Internet

" On ne dira jamais assez les changements qu'Internet a entraînés sur tous les secteurs : relations humaines, économie, presse, culture, politique… Internet a tout simplement, si l'on peut dire, changé notre rapport au temps. C'est une révolution. Un séisme. Il a réinventé la vitesse. Du coup, notre façon d'appréhender toute chose en est affectée. " Dixit le journaliste Eric Libiot, dans sa chronique. (L'Express Mag, 02/02/06)

Désespoir

" Le désespoir est un manque d'imagination. " Dixit Georges Dumézil.

17.2.06

J'espère

" Combien de fois m'a-t-on dit que j'étais une insulte à la statistique médicale. Survivant après treize lourdes opérations affectant le cœur et les poumons, ainsi qu'à plusieurs formes de cancer, je repartais ensuite en Asie, en Afrique ou dans les Balkans. Or, si j'ai sûrement un esprit bien trempé, j'entretiens avec Dieu un rapport questionnant. Une nuit, à l'hôpital, alors que j'allais très mal, un infirmier s'est approché de moi, et nous avons évoqué ces questions éternelles. Ce qui vous manque, m'a-t-il dit en conclusion, c'est la confiance. J'y ai souvent repensé. Aucun mot, aucun geste n'est jamais perdu ! La nuit, je crois. Le jour, je suis jaloux de ceux qui croient. Et j'espère. " Dixit Jean-François Deniau, académicien et ancien ministre, qui vient de publier " Survivre " chez Plon. (La Vie, 09/02/06)

Le Japon est redevenu une locomotive

" Le Japon est en train de vivre sa troisième révolution industrielle. La première a débuté en 1868 avec le début de l'ère Meji, synonyme d'industrialisation et d'ouverture sur l'Occident. La deuxième en 1945 avec le besoin de reconstruction d'un pays dévasté par deux bombes atomiques. Au tournant des années 2000, le Japon s'est lancé le défi de devenir la première économie de la connaissance. Un pari en passe d'être relevé. Le Japon est redevenu une locomotive pour le reste de l'Asie, au même titre que la Chine. Des facteurs cycliques et des changements structurels expliquent ce retour gagnant. Les dégâts provoqués par l'éclatement de la bulle boursière et immobilière du début des années 1990 sont en passe d'être effacés, les capacités de production excédentaires ont disparu, tout comme les sureffectifs dans la plupart des entreprises. Au cours des cinq à dix prochaines années, la progression du produit intérieur brut devrait être proche de 2,5% par an, soit 1,5 point de plus que ce qu'anticipent généralement les économistes. " Dixit Jesper Koll, Chef économiste chez Merrill Lynch à Tokyo. (18h.com)

Harmonie

" Avec les dissonances, construire la plus belle harmonie. " Telle était la devise d’Héraclite.

16.2.06

Réduction

" Je suis frappé par les couples qui se séparent. Dans neuf cas sur dix, l'homme n'a pas permis à la femme d'être toutes les femmes qu'elle est. Il a tenté de la réduire, jusqu'à l'échec. " Dixit l'éditeur et écrivain Jean-Paul Enthoven, qui vient de publier " La dernière femme " chez Grasset. (L'Alsace, 10/02/06)

Le désastre peut survenir soudainement...

" Avec le réchauffement, la plus grande partie de la surface du globe va se transformer en désert. Les survivants se grouperont autour de l'Arctique. Mais la place manquera pour tout le monde, alors il y aura des guerres, des populaces déchaînées, des seigneurs de la guerre. Ce n'est pas la Terre qui est menacée, mais la civilisation… Cela me rappelle 1938 : les gens, les politiciens, tout le monde savait que la guerre arrivait, mais personne n'agissait de manière sensée. Notre situation est similaire : le désastre peut survenir soudainement. " Dixit le scientifique britannique James Lovelock, 87 ans. Son parcours est brillant, il est notamment passé par la Nasa. Il n'ose pas lui-même croire à son pronostic, nous non plus d'ailleurs... (Le Monde, 11/02/06)

Chasse au trésor

C'est le nouveau passe-temps qui monte en puissance. On les appelle les " cistes " et c'est Agoravox qui vient d'en parler.

15.2.06

Apprendre à faire le tri

" Ce n'est pas tant le besoin de savoir ce qui se passe au bout du monde que le besoin d'être en lien qui nous pousse à surconsommer l'actualité. Ces objets d'information que sont les écrans de télévision, Internet, la radio et, dans une moindre mesure, les journaux papier, deviennent alors des amis, des compagnons, le lieu quotidien de nos plus fortes émotions... L'info ne doit pas être le seul moment de la journée où l'on vibre. Il faut être aussi capable de prendre des nouvelles d'autres choses que du monde. De sa famille, de ses enfants. Notre intérêt pour le monde qui tourne en permanence ne doit pas les occulter. Et enfin en se mobilisant dans le réel pour de vraies causes qui nous mettent dans une logique d'action, non plus de réception passive et angoissante : " Le monde est foutu, je suis triste. "… Les médias et leurs lecteurs, auditeurs, téléspectateurs, forment un couple. La question aujourd'hui n'est pas de faire le procès des médias - l'accès à l'info a largement contribué au développement de nos sociétés -, c'est plutôt d'apprendre à faire un travail de tri. On est encore trop dans l'idée que plus on est informé, plus on est concerné. " Dixit le psychiatre Michel Lejoyeux, qui vient de publier " Overdose d'info : guérir des névroses médiatiques ". (La Vie, 09/02/06)

Je me demande...

" Parfois je me demande comment tous ceux qui n'écrivent pas, ni ne composent ou peignent, réussissent à échapper à la folie, à la neurasthénie, à la peur panique qui sont inhérentes à la condition humaine. " Dixit l'écrivain Graham Greene.

Nostalgie

Destination spéciale trentenaires : le site des séries-télé des années 80. Elles y sont toutes !

14.2.06

Quand Internet bouleverse le quotidien

" Un père de famille est venu me consulter parce qu'il passait cinq à six heures par jour sur les forums de discussion et avait l'impression de négliger ses enfants. D'autres viennent pour des problèmes de collectionnisme. Ils compilent tout ce qu'ils trouvent sur Internet et dépriment quand ils réalisent qu'ils ne pourront jamais tout télécharger. Mais le principal problème vient des jeunes qui jouent en réseau. J'en ai vu qui jouaient douze heures par jour et s'étaient coupés de toute activité familiale. " Dixit Marc Valleur, psychiatre et directeur du centre médical Marmottan, à Paris, spécialisé dans la cyberdépendance. " On voit des familles qui, pour se dire " à table" passent par MSN Messenger " explique quant à lui un représentant de Médiamétrie. Il est certain que " la génération des 50 ou 60 ans a du mal à comprendre qu'on puisse travailler tout en écoutant de la musique, tout en maintenant des conversations avec ses proches, c'est pourtant ce que les jeunes ont appris à faire avec Internet " complète une anthropologue américaine. Et nous ne sommes qu'au début de ce quotidien transformé par Internet. (Télérama, 08/02/06)

Tornade

" La vie est une tornade de merde dans laquelle l'art est notre seul parapluie. " Dixit l'écrivain Mario Vargas Llosa.

Apprendre à acheter moins cher

C'est toute l'ambition de www.coachprix.com. Un site dans l'air du temps...

13.2.06

Indifférence générale

" Le chiffre est public depuis quelques jours sur le site de l'INSEE, et pourtant il n'est pas commenté : 6,3 % de pauvres. En 2003 - dernières statistiques connues -, le taux de pauvreté a connu une augmentation sans précédent depuis que les indicateurs de pauvreté monétaire existent, passant de 5,9 % à 6,3 % de la population française. En d'autres termes, près de 260.000 Français ont basculé dans la pauvreté : 1.000 pauvres de plus par jour ouvrable, dans l'indifférence générale ! C'est un retournement spectaculaire par rapport à la tendance de long terme de baisse de la pauvreté : encore de 12 % en 1970, le taux de pauvreté est aujourd'hui deux fois moindre. Avant 2003, il n'avait augmenté qu'une fois, en 1990, en pleine récession. " Dixit Martin Hirsch, président d'Emmaüs France. (Le Monde, 02/02/06)

Emotion

" Le film est une bataille… Amour… Haine… Action… Violence… La mort. En un seul mot : l'émotion. " Dixit le réalisateur américain Samuel Fuller. (Le Monde, 02/02/06)

Les yeux dans les yeux

Suivez leur regard...

12.2.06

Nous sommes des alchimistes

" On pourrait parler aussi de plénitude, d'accomplissement. L'absolu est une expérience. Il n'existe donc pas indépendamment de nous, dans un ailleurs inaccessible. Il se fait jour, bien au contraire, dans une relation entre un individu et le monde. C'est pourquoi on ne peut pas le définir de manière précise : il varie en fonction de chacun. On peut l'atteindre à travers un art ou la prière, dans le simple contact de la nature ou encore dans nos relations avec autrui. Chaque être humain est un alchimiste, comme Baudelaire le disait du poète : il peut changer le relatif en absolu. Vous pouvez, par exemple, transformer une rencontre tout à fait fortuite en un or que vous n'accepteriez de monnayer contre rien au monde. Il n'y a rien de plus, rien de mieux, rien au-delà. De tous temps, en tous lieux, les hommes ont recherché l'absolu. Nous ne pouvons y renoncer - c'est mon postulat -, sous peine de ne plus être pleinement humains… Aspirer à la plénitude n'engage pas à déclarer incurablement médiocre l'existence ordinaire, mais plutôt à l'illuminer de l'intérieur. Il n'y a pas lieu de choisir. " Dixit le philosophe Tzvetan Todorov, qui publie " Les Aventuriers de l'absolu " chez Robert Laffont. (La Vie, 02/02/06)

Top 15

Le mensuel féminin Prima lance avec son numéro de février " Les essentiels ", un supplément détachable sous-titré " ma source d'inspiration ". Ce numéro est consacré à la diététique. On peut notamment y lire le top 15 des aliments santé " à inviter le plus souvent à votre table " : pomme, yaourt, tomate, soja, poissons gras, céréales complètes, quinoa, brocoli, ail, coquillages, thé vert, banane, légumes secs, épices, huiles d'olive et de colza. Font-ils partie de votre liste de course ?

11.2.06

Internet supplante les livres

Du moins pour la recherche documentaire des étudiants. C'est ce que vient de révéler l'enquête d'une société de Chambéry : 97 % des étudiants utilisent Internet comme principale source de documentation pour leurs travaux à l'université. Ils invoquent la facilité de la recherche et la rareté des livres universitaires. (L'Alsace, 02/02/06)

Journal intime

La plateforme Skyblog a passé le cap des 3,5 millions de blogs ces dernières semaines. Le saviez-vous ? En moyenne ces blogs comptent un seul lecteur. Tout est écrit pour le copain ou la copine. (L'Alsace, 04/02/06)

Hydrotour

" La terre meurt de soif. Essentielle à notre vie, c'est pourtant un vecteur de mort pour plus de 15.000 hommes par jour. " Dixit Geoffroy de La Tullaye. Avec son frère, ils ont fait un tour du monde pendant 15 mois centré sur le thème de l'eau. Ils en ont fait un livre et un site : www.hydrotour.org. (La Vie, 02/02/06)

Décès anticipés

30.000 " décès anticipés " seraient liés à la pollution atmosphérique chaque année en France. Etrange formule. (Prima, février 2006)

Dur dur d'être PDG

Une enquête vient de s'intéresser aux " meilleurs et pires aspects du rôle de PDG " en Allemagne, Angleterre et France. Tous se plaignent d'une chose de la même façon : ne pas pouvoir consacrer plus de temps à leur vie privée. (www.lentreprise.com)

10.2.06

Le chantier de la fiabilité d'Internet

" Mais, bien sûr, nous ne reviendrons pas en arrière. Nous n'arrêterons pas Internet, et c'est heureux. Car il y a de vraies pépites dans la plus grande poubelle du monde. Mais il est absolument nécessaire d'accompagner l'explosion numérique d'une véritable réflexion éthique : il est plus que jamais nécessaire de réfléchir, en famille comme à l'école et dans l'entreprise, sur le statut des documents et leur fiabilité, les dangers du plagiat et du « copier/coller », la nécessité de surseoir à l'impulsion et de mettre l'exigence de précision, de justesse et de vérité au cœur de nos échanges. Un sacré chantier, en vérité. Qu'il est urgent d'ouvrir. " Dixit Philippe Meirieu dans sa dernière chronique. Qu'il y ait des pépites à recueillir, on en sait quelque chose ici ! (La Vie, 02/02/06)

Source d'oxygène

" C'est l'oxygène, la lumière, le réconfort absolu. Quand j'ai des idées extrêmement noires et deviens très pessimiste sur le monde, la seule chose, plus que la musique encore, qui puisse me faire reprendre confiance en l'être humain, c'est la poésie, les poètes. Je n'en lis pas tous les jours, je ne suis pas quelqu'un qui va fouiller sans arrêt dans les librairies pour trouver de la poésie, mais, lorsque je suis en sa présence, c'est la seule chose qui me réconcilie avec le monde. Nous en avons tous besoins pour vivre, même si l'on n'en a pas toujours conscience. Elytis disait : « La poésie a inventé le monde mais le monde l'a oublié. » " Dixit la chanteuse grecque Angélique Ionatos. (Le Monde, 02/02/06)

Débordements

" C'est comme si je vivais plus pleinement quand j'écris. L'écriture permet de transcender une sorte de pudeur et de découvrir, de soi, des territoires ignorés. C'est une manière de se déborder soi-même : un peu comme la couleur, sur les images d'Epinal, en " bavant ", leur apporte du sens, du contenu. " Dixit l'écrivain Gil Jouanard, qui vient de publier " Moments donnés, 1965-1995 " chez Phébus. (Le Monde des Livres, 27/01/06)

La première librairie indépendante en ligne

C'est Chapitre.com. Elle est spécialisé dans les livres rares et épuisés. Son catalogue a atteint 20 millions d'ouvrages en 2005 ! (Le Monde, 27/01/06)

9.2.06

La molécule la plus importante de la planète

" La chlorophylle est certainement la molécule la plus importante de la planète, celle qui conditionne toutes les autres. Sans elle, nous ne serions pas là ! Nous les hommes sommes les enfants gâtés de la création grâce aux autres organismes, aux dépens desquels nous survivons et exerçons notre prédation. Aujourd'hui, nous dilapidons les énergies fossiles accumulées par la vie végétale au cours des époques géologiques. Or nous savons ce que nous devons à la chlorophylle. Au cours de l'histoire, la molécule de chlorophylle a rendu l'air respirable à certains organismes, ce qui a permis l'évolution des animaux, puis notre apparition. Aujourd'hui, la forêt mondiale, grâce à sa chlorophylle, stocke le gaz carbonique, qui pour nous reste un polluant dangereux. Avec la déforestation, ce polluant repart tôt ou tard dans l'atmosphère, augmentant l'« effet de serre ». Les forêts constituent les usines d'épuration de l'atmosphère et les destructions qu'on leur inflige font froid dans le dos. Surtout les forêts tropicales parce qu'elles fonctionnent toute l'année, alors que les nôtres n'épurent l'air que quelques mois par an. Notre planète se réchauffant, elle va au-devant de gros problèmes écologiques, à bref délai. Bien sûr, je ne connais pas la solution de ces problèmes, mais j'ai la conviction que les arbres auront une place prépondérante dans cette solution. " Dixit le botaniste et biologiste Francis Hallé. (Le Monde 2, 21/01/06)

Le seul espace de liberté

" L'art va contre le vent, la culture dans son sens. Je crois à la puissance sublime de la rage. Je suis un enragé moi-même, enragé contre le quotidien, contre les choses à venir. Je ressens une extrême colère. Les artistes doivent se positionner, réfléchir sur leurs gestes. Il n'est pas possible d'être artiste seulement le jour du vernissage : il existe une part de responsabilité. Parler d'engagement, de radicalité, c'est facile. On est invité, on est rangé à sa place, on est contrôlé. Pire : on devient un groupe. Et plus on est nombreux, plus on devient imbécile. " Dixit Adel Abdessemed, artiste contemporain français. Un de ses confrères, Kader Attia, estime lui que : " L'art est le seul espace dans lequel on puisse encore avoir une certaine liberté. Il a une fonction psychothérapeutique, pour l'artiste et pour le spectateur. Il est un écho de ce qui vous parle, dans une langue enfouie dans l'inconscient - un inconscient qui peut être collectif. " Djamel Tatah ajoute quant à lui : " L' artiste est celui qui vole du temps à la société et prend le temps de penser. La peinture est un temps de méditation. " (Le Monde 2, 21/01/06)

Besoins pris en compte

" Nous avons pris en compte les besoins du public, en particulier les jeunes professionnels urbains qui veulent être informés mais ne lisent pas, faute de temps. La presse payante n'a pas su répondre à leurs besoins. " Dixit Pelle Törnberg, le PDG de Metro International, le journal gratuit, désormais implanté dans 19 pays. (Le Monde, 26/01/06)

8.2.06

Du chemin à parcourir

L'émancipation des femmes : " Ce facteur de transformation de la vie familiale est aussi un formidable facteur de tension. Car si l'égalité dans l'accès au marché du travail est le modèle de la société contemporaine, l'égalité doit aussi avancer dans la sphère privée, ce qui n'est pas le cas : dans la vie domestique et les soins aux enfants, il reste un énorme chemin à faire pour que le partage des tâches soit effectif. Du coup, les tensions, voire les conflits, se répercutent dans la sphère conjugale car la pression qui s'exerce sur les travailleurs, hommes ou femmes, est très forte. C'est tout le thème de la conciliation entre la vie professionnelle et la vie familiale, que l'on a l'hypocrisie, en France, de ne penser que pour les femmes… " Dixit le sociologue Claude Martin. (Le Monde, 27/01/06)

Ambivalence

" Rien n'est pour moi unidirectionnel ni unilatéral. Rien ne va jamais dans un seul sens, tout est ambivalent. Quand un système se développe, se perfectionne, voire se sature, quand il ne semble aller que dans sa direction positive, on ne tient plus compte de son ambivalence, de sa part maudite. Or celle-ci grandit, comme dans la théorie du chaos, comme l'eau qui s'accélère à l'approche de la cascade. A un moment donné, cette part d'ambivalence prend le dessus, tandis que l'autre part se décompose d'elle-même. C'est ce qui est arrivé au communisme, qui a sécrété sa propre ambivalence et qui, avec la chute du mur de Berlin, est arrivé au bout de sa décomposition, sans coup férir. " Dixit le philosophe et sociologue Jean Baudrillard. (Télérama, 18/01/06)

10,50 € par mois

Le groupe Système U (magasins Hyper U, Super U, Marché U) vient d'évaluer à 10,50 € par mois et par ménage l'impact d'une baisse des prix de 5 % des produits de grande marque. C'est la conséquence de la loi Dutreil qui réforme les relations entre grande distribution et industriels. A suivre. Mais cela aura-t-il vraiment un impact sur le moral des Français ? (La Lettre de L'Expansion, 23/01/06)

7.2.06

Ces arbres qui dominent le temps

" Nous les humains, comme tous les animaux mobiles, dominons l'espace. Les arbres, eux, dominent le temps ; certains vivent des milliers d'années, ils sont potentiellement immortels. Cela ne veut pas dire qu'ils ne meurent pas, mais que leur mort est toujours due à des agressions extérieures, les hommes, le feu, les pathogènes, le gel, la pollution. L'arbre n'étant pas un individu, il est divisible. Si l'on nous coupe en deux moitié égales, c'est évidemment la mort, mais l'arbre, coupez-le en deux, cela fera deux arbres. Coupez-le en mille, vous pourrez obtenir mille arbres, tous parfaitement viables… Il est urgent de chercher à mieux connaître les arbres, pour mieux comprendre leur rôle planétaire. Il est temps de les regarder avec un œil neuf, de les aimer. Je crois que les hommes commencent à les redécouvrir. Ils se sentent de plus en plus en manque de nature, « dénaturés », ils demandent qu'on plante des arbres dans les villes, y installe des jardins… A Montpellier, les bûcherons municipaux viennent couper les arbres la nuit, à 4 heures du matin. Comme des criminels. " Dixit le botaniste et biologiste Francis Hallé. Il est l'auteur de " Plaidoyer pour les arbres " chez Actes Sud. (Le Monde 2, 21/01/06)

Une part importante de notre vie

" La peur est une part très importante de notre vie et très négligée, aussi. La plupart des gens ont honte d'en parler. On essaie de vivre avec ça. Moi-même, je suis très consciente que la catastrophe peut surgir d'un instant à l'autre, la perte, la mort, même si ça ne m'oppresse pas. " Dixit la romancière à succès Ruth Rendell. (Le Monde des Livres, 27/01/06)

Décès hors combat

Les statistiques officielles russes font état de 857 décès hors combats dans les rangs de son armée. Et ce ne sont que les statistiques officielles… Un jeune soldat vient d'être amputé des deux jambes après un bizutage qui a encore dérapé. De nombreuses recrues seraient tellement désoeuvrées qu'elles se plongent dans la violence pour oublier. (Le Monde, 29-30/01/06)

6.2.06

Pour le Service civique obligatoire

" Les signataires de cet appel déclarent qu'il est urgent que soit créé un service civique obligatoire fondé sur la mise en œuvre de l'idée de fraternité et de solidarité. Un service citoyen par lequel chacun d'entre nous, en contrepartie des droits que lui garantit la République, acceptera comme l'un de ses devoirs de participer au bien commun en donnant de son temps. Il est fondamental de proclamer que l'argent ne peut en aucun cas se substituer à cette contribution constituée par une part de notre vie d'homme, de femme. Lieu symbolique où réside véritablement l'égalité… Il démontre que l'homme est la véritable richesse d'un pays. Richesse qu'il préserve et développe audacieusement en réinventant, avec les désirs et les attentes de notre époque, l'indispensable dynamique fraternelle. Socle historique, sur lequel construire notre avenir républicain. La vocation du service civique obligatoire est qu'ainsi chaque individu contribue à accroître le bonheur commun. " Voici un extrait de l'appel de l'hebdomadaire La Vie pour la création d'un Service civique obligatoire. 10.000 citoyens et 441 parlementaires l'ont signé. J'y ajoute ma signature. Et vous ? (Vous pouvez recevoir gratuitement ce numéro de La Vie ici).

Guerre de civilisation ?

" Mais qu'est-ce qui ne va pas dans le monde islamique ? Cette question hante, aujourd'hui, la scène politique mondiale. Tous les maux actuels et futurs de la planète dépendent de la réponse qui lui sera apportée. Une observation, d'abord : jamais, dans l'histoire de l'humanité, autant d'hommes n'ont été à la recherche d'un bouc émissaire pour expliquer leur malheur. Des centaines de millions de musulmans, manipulés par des extrémistes religieux ou des pouvoirs despotiques, incapables de les arracher à la pauvreté dans laquelle ils se trouvent et s'enfoncent, rejettent sur le reste de la planète la responsabilité de leur misère et de leur détresse. Voilà le réacteur nucléaire de l'islamisme et d'une guerre de civilisation dont nul ne peut plus nier la menace. " Dixit Denis Jeambar dans son dernier éditorial. Il cite encore le spécialiste de l'islam Bernard Lewis : " C'est le manque de liberté qui est à la base des maux dont souffre le monde musulman… Ce n'est qu'en renonçant à leurs griefs et à leur victimisme, en surmontant leurs querelles, en unissant leurs talents, leur énergie et leurs ressources dans un même élan créatif que ces peuples pourront de nouveau faire du Moyen Orient ce qu'il était dans l'Antiquité et au Moyen Age, un haut lieu de la civilisation. Le choix leur appartient. " (L'Express, 02/02/06)

Le film est immuable

" Dans son évolution, Internet se situe encore à un stade qui serait l'équivalent de l'ère du film muet. Ce n'est que maintenant qu'il entre dans l'âge de la vidéo de haute qualité, avec l'accès haut débit. De ce fait, Time Warner, News Corporation, Disney et les autres groupes de médias seront en mesure de gagner de l'argent avec leurs archives de films et d'émissions de télévision. " Dixit l'hebdomadaire The Economist. Selon le journal économique, les médias traditionnels ne sont pas condamnés. " Certains s'inquiètent du fait qu'avec le temps les sociétés de médias nouveaux ne laissent aux médias traditionnels que le rôle de producteurs de contenus. Les médias numériques vont sans doute créer de nouvelles stars et de nouvelles activités, mais produire du contenu vidéo de haute qualité restera toujours une tâche impressionnante et onéreuse". Et The Economist conclut avec une phrase extraite de King Kong : " La souffrance est passagère, mais le film est immuable ". (www.courrierinternational.com)

L'agence des célibataires

A chaque public son agence de voyage. Voici celle des célibataires, www.partirseul.com, pour s'inscrire tout seul et partir à plusieurs...

5.2.06

Réussir sa vie

" Apprendre à vivre est à présent un métier, plus une circonstance de hasard. C'est une nouveauté : aujourd'hui, on nous parle du bien-être. Auparavant, il fallait se débrouiller. Pareillement, dans un pays comme le nôtre, en paix depuis soixante ans, où la violence régresse et la prospérité progresse, le politique n'est plus une préoccupation. Réussir sa vie est la noble ambition. Le bonheur est un sujet de recherche, de discussion, voire de critique : la recherche du bien-être est au centre du débat. Nous avons le droit et le désir de réussir notre vie. Je voudrais que l'on me présente celui qui préfère être malheureux. Spontanément, nous recherchons tous le bonheur. Personne n'est obligé d'être heureux, c'est un instinct animal : le chat cherche la tache de soleil, le chien sa gamelle... Chez l'homme, la solution tient pour l'essentiel dans le relationnel : la relation avec les autres mais aussi avec soi. " Dixit Jean-Louis Servan Schreiber, le directeur de Psychologies Magazine, dans une " enquête sur l'état des Français ". (Challenges, 12/01/06)

Destination inconnue

" Les mots, mis les uns avec les autres, ne peuvent que vous conduire vers l'inconnu. " Dixit la romancière Michèle Desbordes, récemment décédée. (Le Monde, 27/01/06)

4.2.06

Défendre l'écrit

" Savons-nous, en effet, que la répartition de l'écrit est, aujourd’hui, plus inégalitaire encore que celle de l'argent ? Selon certaines statistiques, moins de 20 % de la population consommerait plus de 80 % de l'écrit. Partout, l'écrit régresse : on n'écrit plus, on téléphone et le message électronique se réduit souvent à un petit texte bâclé. Nos boîtes aux lettres ne reçoivent plus guère de longues missives d'amis ou de parents, mais regorgent de publicités au message simpliste. Les formulaires administratifs sont de plus en plus dépersonnalisés et indigestes. La lecture de la presse quotidienne subit une crise grave. Dans les revues et magazines, les articles diminuent au fil des ans comme des peaux de chagrin : c'est le règne le la « brève », du slogan ou du jeu de mots… Les médias audiovisuels eux-mêmes se sont convertis au texto : il faut faire court, toujours plus court ! Vive l'image qui frappe ! Dehors le discours qui explique ! Dans ces conditions, l'urgence est donc de réhabiliter l'écrit sous toutes ses formes. Il faut décréter l'écrit grande cause nationale… " Dixit Philippe Meirieu dans sa chronique. (La Vie, 26/01/05)

Harry Potter le courageux

" Harry est fort, courageux, déterminé. Ce sont les aspects essentiels de sa personnalité que l'on peut percevoir à travers les romans… J'ai passé les cinq meilleures années de ma vie en sa compagnie. " Dixit l'acteur Daniel Radcliffe. (Le Figaro, 03/01/06)

Pas le droit de se plaindre

" Me plaindre de quoi ? Je considère que je me suis sortie de tout. J'ai été malade, je suis tombée parfois sur des hommes qui m'ont fait du mal, l'un d'entre eux, que j'aimais, m'a même escroquée et ruinée… La vie, j' en connais le prix, je suis une survivante, je n'ai pas le droit d'en faire quelque chose de négatif. " Dixit Véronique Jannot, interviewé par Gérard Miller. (La Vie, 26/01/06)

3.2.06

Pas de sentiment !

" Surtout pas de sentiment ! On demande à tous d'être d'abord " professionnels ", c'est-à-dire inaccessibles à cette fragile et tremblante imperfection humaine. C'est vers cet idéal qu'il s'agit de tendre. Partout. Dans le commerce comme dans la finance, dans la gestion du personnel comme dans le cabinet du médecin. Dans le train que je prends chaque semaine, j'aperçois des tas de jeunes cadres qui, penchés sur leur ordinateur ou l'oreille collée à leur téléphone portable, s'efforcent d'être eux aussi le plus « professionnels » possible. N'est-ce pas en fonction de cela qu'on les jugera ? Alors, il est assez normal que le reste, tout le reste, leur semble du temps perdu. Le reste ? Vous savez bien : l'attention à l'autre, le respect du vis-à-vis, l'émotion que peut faire naître un regard, un visage, une larme. Ces menues choses devenues " en trop ", c'est-à-dire indignes d'une seule seconde d'attention. " Dixit Jean-Claude Guillebaud, dans son dernier bloc-notes. Des mots qui touchent juste. (La Vie, 26/01/06)

Vous êtes riche !

" Une chose est sûre : la France - in fine, les Français - s'est enrichie. Jamais nous n'avons été, collectivement du moins, aussi riches. Entre 1980 et 2003, l'actif des ménages a été multiplié par quatre, à près de 5700 milliards d'euros en 2003, soit un patrimoine moyen de l'ordre de 180 000 € par ménage. En moyenne donc et abstraction faite des inégalités de revenus et de pouvoir d'achat qui explosent, voilà les Français - sur le papier tout du moins - millionnaires en francs. Un enrichissement impressionnant. " Dixit l'hebdomadaire Marianne. Le saviez-vous ? (07/01/06)

La crise de la pizza à domicile

Il vous arrive peut-être parfois de bloguer en mangeant une pizza livrée à domicile par Pizza Hut ou Domino's Pizza. Il y a de grandes chances pour que le franchisé qui vous ait livré fasse de grosses pertes. Vendre de la pizza à domicile en France n'est pas rentable, surtout en raison des royalties et autres frais de marketing exigés par les maisons mères des enseignes. Un spécialiste est formel : la seule fois où Pizza Hut a gagné de l'argent en France, c'était pendant la Coupe du monde 98. Et pourtant les Français sont les seconds mangeurs de pizzas par habitant au monde derrière les Américains. Nous en dévorons 2,4 milliards de portions chaque année ! (Challenges, 05/01/06)

Centenaires

Un cabinet de consultant est en train de construire une base de données sur les entreprises familiales centenaires en France. Ils en ont déjà compté 1.100. (Challenges, 12/01/06)

2.2.06

Etre hybride

" Je suis marqué par l'hybridité depuis l'enfance. Les comics, le cinéma, la fantasmagorie étaient un refuge pour moi, enfant d'exilé. Or je pense qu'au XXIe siècle, il faut être prêt à être hybride pour régler nos problèmes économiques, politiques. Les gens doivent innover dans toutes sortes de directions qui peuvent sembler incohérentes, mais qui finiront par donner une nouvelle cohérence. " Dixit l'auteur de BD culte Enki Bilal. (Le Monde, 28/01/06)

Exorcisme

" Des chrétiens, croyants mais souvent non pratiquants, se disent confrontés à des faits qu'ils attribuent au démon. Ils sont allés voir des voyants, des guérisseurs. Rien n'a marché. Le gros problème est de discerner s'il y a possession ou pas. Je procède par étapes, sur plusieurs rendez-vous. Premier temps : ces faits sont-ils réels ? Cette personne est-elle équilibrée ou délire-t-elle ? Je l'écoute longuement, je lui fais vider son sac. Deuxième étape : ces problèmes sont-ils susceptibles d'une explication rationnelle ou pas ? La personne qui se plaint de douleurs est-elle allée voir un médecin ? Troisième temps : je lui demande de m'expliquer sa relation à Dieu. Je l'interroge sur la prière, sur sa relation au Christ, aux sacrements. " Dixit le père C., 51 ans, exorciste officiel d'un diocèse de Normandie. Il explique préserver son anonymat non pas par discrétion, mais par peur d'être submergé de demandes. Alors que les demandes d'exorcisme se multiplient, les évêques viennent de publier un nouveau rituel pour moderniser la pratique. (La Vie, 26/01/06)

Trahison

" Tout le monde trahit tout le monde, c'est la loi du genre. " Dixit Jacques Chirac cité par Le Monde. Au moins on sait ce qui nous attend d'ici à 2007... (21/01/06)

1.2.06

Osez !

" Une nuit dans l'Atlantique, j'ai chaviré 17 fois, les vagues faisaient 10 mètres. Je me rassurais, je me caressais le visage, pour faire comme si quelqu'un était là, à mes côtés. Au quotidien, on ne se rend pas compte qu'on a besoin des autres. Mais quand on est privé du moindre regard, de complicité, on comprend qu'ils sont indispensables. Sans eux, on se sent vide, inutile. En même temps, la solitude peut être jouissive. C'est une union avec la nature, on se sent apaisé, lavé, purifié. La sensibilité est à fleur de peau. Sur l'océan, il m'est arrivé de pleurer devant des couchers de soleil. La confrontation avec le monde extérieur est alors pénible. Quand je passe par exemple en direct sur une radio. Avant l'interview, on me met en attente : j'entends les pubs à l'antenne. Le monde extérieur me percute. En mer j'ai pris conscience de qui je suis. Maintenant, j'arrive à vivre dans l'instant. J'ai envie de transmettre cette aptitude, de dire aux gens, aux enfants : « Demandez-vous quel est votre rêve, et osez ! » J'essaie de leur faire prendre conscience qu'ils vivent dans un monde surprotégé où l'on prend moins de responsabilités. Que le bonheur n'est pas forcément confortable. Et que ça ne s'achète pas en grande surface. " Dixit Maud Fontenoy, qui a traversé l'Atlantique et le Pacifique à la rame. (Challenges, 12/01/06)

Disparition des écrans radars

" Vue de Davos, il ne s'agit que d'un événement d'évidence, que de la démonstration éclatante d'une évolution entendue : l'Asie a supplanté l'Europe. C'est fait. Cela s'est opéré finalement très vite, dix ans, quinze ans. Mais voilà, ça y est : l'Europe est passée au second plan. Elle est encore grande, grosse, mais elle ne compte plus guère. Le monde était hier dominé par les Etats-Unis et par l'Europe, il l'est aujourd'hui par les Etats-Unis, par la Chine et l'Inde. Le basculement tectonique sautait aux yeux durant toute la semaine dans les Alpes suisses… En 2006, l'Europe était quasi absente des débats… On a parlé des Etats-Unis, de la Chine, de l'Inde, du pétrole, des inquiétudes géostratégiques créées par l'islamisme radical, des sujets business. De l'Europe, non. De l'Allemagne puisque Angela Merkel a fait le déplacement pour présenter ses réformes. Mais pas de l'Union, comme sortie des écrans radars. " Dixit le journaliste Eric Le Boucher dans sa dernière chronique. (Le Monde, 29-30/01/06)

Eau salée

" Depuis qu'il était tout petit, il ne pensait qu'à la mer. Il ne fichait rien à l'école, il ne pensait qu'à partir travailler sur un bateau. Il était appelé par le large. Les marins, ce ont des gens à part. Ce n'est pas du sang qu'ils ont dans leurs veines, c'est de l'eau salée. " Dixit Fabienne Hérauville, l'épouse de Franck, disparu dans le naufrage du " Klein-Familie " au large de Cherbourg il y a quelques semaines. (Le Monde, 14/01/06)