30.11.07

La culture française en perte d'influence

Antoine Compagnon, professeur au Collège de France, évoque le dossier publié cette semaine par le magazine Time :

""La mort de la culture française " : c'est le gros titre en couverture du dernier numéro de l'édition européenne du magazine Time (3 décembre 2007). L'édition américaine n'a pas jugé utile de reprendre l'article : son abstention confirme que, du point de vue de l'Entertainment Industry (Time Warner est aussi propriétaire d'AOL, de HBO et de CNN), la culture française est d'ores et déjà bien enterrée - décidément nulle et non avenue. (…) Don Morrison, le responsable de l'édition européenne de Time, a beau jeu d'énumérer les symptômes du mal culturel français : 727 nouveaux romans en librairie à la rentrée 2007, mais moins d'une douzaine traduits aux Etats-Unis chaque année ; près de 200 films par an produits dans l'Hexagone, mais près de 50 % des recettes du box-office pour le cinéma américain ; Paris déserté par la création musicale et par le marché de l'art (on se console comme on peut avec François Pinault propriétaire de Christie's). Tout cela en dépit d'un budget de la culture disproportionné (1,5 % du PNB, contre 0,7 % en Allemagne, 0,5 % au Royaume-Uni, 0,3 % aux Etats-Unis). Bref, une culture sous perfusion, largement subventionnée par l'Etat, les régions ou les municipalités, mais sans échos hors des frontières. Les causes de cet isolement sont rappelées : le français n'est plus que la douzième langue parlée au monde ; la culture d'Etat décourage les initiatives privées ; les subsides permettent à la création de vivoter à l'intérieur sans affronter le marché mondial ; le Nouveau Roman et la théorie littéraire ont stérilisé la fiction, si bien que les Français préfèrent lire des romans américains épiques."
Source : Le Monde, 30/11/07

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Bonne nouvelle sur le front du Sida

Les dernières statistiques sont formelles : l'épidémie de Sida recule en France. Malheureusement en parallèle, les pratiques à risque se développent, particulièrement dans la communauté gay. Vigilance !
Source : liberation.fr, 27/11/07

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29.11.07

7 principes capitaux pour renouveler la politique

Anthony Giddens est l'inventeur de la "troisième voie" mise en œuvre par les Travaillistes en Grande-Bretagne et l'inspirateur de Tony Blair. Dans le nouveau contexte mondial, il estime qu'il faut encore aller plus loin, dans son pays comme en France :
"Avec les nouveaux bouleversements de la mondialisation, le programme des travaillistes doit aller plus loin. Après avoir abandonné le keynésianisme, il doit apporter une réponse aux délocalisations, qui n'épargnent désormais aucun secteur d'activité. Notre système de protection sociale doit être défini aussi de manière plus positive : au-delà de la protection contre les risques liés à la santé et au chômage, il doit intégrer le droit à la formation et l'accès aux nouvelles technologies. Face au vieillissement de nos sociétés postindustrielles, il faut permettre aux seniors de rester dans la vie active afin que le pays bénéficie de leur expérience. D'urgence, il faut prendre en compte les problèmes d'environnement et le réchauffement climatique. La puissance publique doit redéfinir ses objectifs essentiels : investir dans le capital humain, garantir un système éducatif de qualité, protéger le multiculturalisme. Ces nouvelles priorités valent pour la Grande-Bretagne comme pour la France. (…) Je choisis sept principes capitaux. 1) Continuer à mettre l'accent sur l'économie en la maintenant ouverte et en supprimant tout ce qui fausse la concurrence. 2) Occuper le «centre». Ce centre n'est pas défini par les partis, mais par les électeurs qui, en majorité, se disent proches de lui. C'est ce centre qu'il faut séduire et déplacer vers la gauche. Gouverner au centre ne veut pas dire se livrer à des calculs électoraux et politiciens, mais définir un «compromis» dépassant les vieux clivages et débouchant sur un contrat entre l'Etat et le citoyen. 3) Donner la priorité à l'éducation. 4) Intensifier notre combat contre la pauvreté, qu'elle ait pour cause des revenus insuffisants ou l'absence de formation. 5) Privilégier la lutte contre le crime et les comportements antisociaux qui peuvent être provoqués par l'extrême pauvreté. 6) Ouvrir le pays aux immigrants, mais en en régulant les flux. 7) Lutter contre le terrorisme."
Source : nouvelobs.com, 22/11/07

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L'iPhone sort aujourd'hui

Si vous avez encore échappé à la déferlante médiatique et que vous vous demandez à quoi ressemble l'iPhone, cette présentation est claire.

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Le comble du chocolat

C'est de manger ce dessert au chocolat à 25.000 dollars proposé par un restaurateur new-yorkais. Ingrédients : 28 cacaos différents, dont 14 des plus chers et des plus exotiques ; crème fouettée saupoudrée d'or ; truffe à 2 600 dollars la livre, cinq grammes d'or 23 carats comestible.

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28.11.07

Transformer le monde

«On est sur terre pour imaginer le monde et quand on aime, on le transforme.»

Dixit Jean Royer, dans "La main cachée".

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27.11.07

Ecrire : une question de bouillonnement intérieur

L'écrivain californien T.C. Boyle évoque son métier :

" On pourrait me qualifier de graphomane. C'est plus compliqué. Je n'ai, par exemple, pas besoin d'écrire sur tout et n'importe quoi. C'est une disposition mentale. Lorsque je termine un livre, arrivé environ au dernier tiers, j'ai l'idée d'un nouveau roman. C'est très excitant. J'ai l'impression que mon imagination ne pourra jamais se tarir, et c'est angoissant, car il n'y a aucune possibilité de s'arrêter. Des amis me parlent parfois de retraite. Le repos n'est pas une option pour moi. La mort mettra d'elle-même un terme à ce flux. (…) Je me souviens avoir longtemps écouté avec défiance les discours de vieux écrivains m'expliquer qu'ils ne contrôlaient jamais leurs personnages. Cette naïveté me navrait. Le romancier restait pour moi omniscient et omnipotent. Je comprends mieux aujourd'hui. Nous ne contrôlons pas grand-chose. Je voudrais vous dire que mon oeuvre repose sur un projet défini. Celui-ci s'est élaboré à ma surprise en avançant. J'ai réalisé par exemple combien la dichotomie entre le corps et le cerveau traversait tout mon travail. (…) Je voudrais bien situer la valeur de ma production, mais j'en suis incapable. Ce n'est plus le problème. C'est une question de sensation, de bouillonnement intérieur, plus de statut. Je travaille désormais pour cette poignée de secondes où je comprends, à mon niveau, que mon roman va quelque part. "
Source : Le Monde, 23/11/07

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Les familles nombreuses réussissent moins bien

L'Insee vient de rendre public le 15 novembre une étude sur les liens entre famille nombreuse et ascenseur social. La conclusion est nette : " avoir peu ou pas de frères et soeurs correspond globalement à des situations sociales plus favorable". Dans les familles nombreuses de plus de quatre frères et sœurs, "ils ont des diplômes moins élevés, mais aussi plus souvent professionnels et, en conséquence, des revenus du travail inférieurs, une exposition plus grande au chômage et un taux d'inactivité plus élevé ". Et ce constat se confirme quel que soit le milieu social d'origine. Mais sans doute ces familles réussissent-elles d'autres choses que la montée du seul ascenseur social.

Source : Le Monde, 16/11/07

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26.11.07

Un Noël 2007 plutôt terre-à-terre

L'hebdomadaire spécialisé LSA vient de faire le point sur les tendances du Noël 2007 :

"Les Français seraient-ils hermétiques à la féérie de la belle nuit de Noël? Les trois cadeaux qu'ils désirent le plus recevoir en 2007 sont un gros billet de banque, un vêtement et un chèque-cadeau. Pas de quoi susciter l'émerveillement. «Noël n'est plus la fête des enfants, analyse Gilles Goldenberg, mais celle des adultes qui ont des problèmes de gestion de budget: on offre donc de l'argent.» Et pour les plus poétiques, un chèque-cadeau. Il était le 5e cadeau souhaité par les Français en 2006, il accède cette année au podium. Cet engouement traduit aussi le désarroi des Français, perdus dans les rayons au moment des achats. « Ils recherchent des cadeaux qui sortent de l'ordinaire. Les gens ont envie d'associer le ludique à la découverte.» Les coffrets cadeau ont la côte aussi chez Centel, le spécialiste des produits sous licence dans la parfumerie. Les coffrets Batman, Charlotte aux fraises ou Oui-Oui ont vu leur référencement augmenter de 60% cette année. Mais c'est au rayon électronique qu'il faudra déambuler pour dénicher les « best-sellers» de Noël. Entre la Wii de Nintendo, les sorties de l'iPod Touch et de l'iPhone, les lecteurs MP3 toujours au top et les navigateurs GPS de dernière génération, c'est un Noël high-tech auquel se préparent les enseignes. Avec l'arrivée d'un petit nouveau, le cadre photo numérique. «Ce sera le produit en vogue de 2007 avec des croissances de ventes de l'ordre de 500%», assure Jean Auguet (Fnac)."
Source : LSA, 15/11/07

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Si c'était le dernier jour de ta vie

Challenges a publié le 15 novembre son numéro 100, faisant sa une sur "100 mythes d'aujourd'hui". Pour l'hebdo, l'un d'eux est Steve Jobs, le patron d'Apple. Touché par un cancer du pancréas en 2004, il se croyait condamné. Il s'en est sorti parce qu'il s'agissait d'une forme rare mais opérable de la maladie. Cela n'a que renforcé sa philosophie de vie : "Depuis trente-trois ans, je me regarde chaque matin dans le miroir et me demande : si c'était le dernier jour de ta vie, est-ce que tu ferais ce que tu fais aujourd'hui ?"
Source : challenges.fr, 15/11/07

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25.11.07

Sombre perspective

"Ce n'est pas la peine de vivre comme ça". Dixit cette épouse d'un malade d'Alzheimer de 80 ans en région parisienne, vue ce soir dans l'émission "Sept à huit" sur TF1. Elle s'occupe seule de son mari depuis qu'il est malade et elle est au bout du rouleau. Dans cet autre couple âgé, l'ex-PDG est même incapable de monter dans son appartement au retour de l'hôpital de jour. Selon les spécialistes, nous ne sommes qu'au début du phénomène. Sombre perspective.

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Spirale du temps

"The Spiraling Effect of Time" : un montage de E of the Sun/W of the Moon sur Flickr.

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24.11.07

T comme Temps

« Le temps d’une vie est la seule propriété de l’homme. Il faut l’utiliser pleinement, à fond » conseillait Sénèque. En effet, assure Jean-Louis Servan-Schreiber, « chacun sent qu'avec la santé, le temps est notre seule vraie richesse, la monnaie contre laquelle, chaque jour, nous vous procurons de successives impressions de vie. » Or « nous réfléchissons bien plus à l'emploi de notre argent renouvelable, qu'à celui de notre temps irremplaçable » ajoute ce spécialiste de « L’art du temps ». « Vous qui avez eu la chance de prendre forme humaine, ne perdez pas votre temps » nous exhorte un adage tibétain. Reste que le temps de l’homme est peu de chose au regard de celui de la création, comme le rappelle Dominique Grésillon : « Si l'on transforme l'échelle du temps en échelle linéaire avec un an par millimètre, le big-bang se situe à 15 000 km de nous, tandis que les premiers hommes sont à quatre kilomètres, les hommes du néolithique à 10 m et le Christ à deux mètres seulement. »

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23.11.07

Le cinéma aide à vivre

Le cinéaste Cédric Klapisch a récemment publié une tribune concernant l'avenir du cinéma. Extrait :

"Si notre métier contient une part de rêve, être " réalisateur ", au sens littéral, c'est rendre réels ces rêves. Si nous aidons les spectateurs à fuir la réalité avec nos images, notre but est aussi que ces images les renvoient autrement à la réalité. Le cinéma doit sans doute divertir, mais il doit aussi avertir. Un réalisateur doit plus aider les gens à se " tourner vers " qu'à se " détourner ". Il ne doit pas " endormir ", mais donner à voir, informer, éveiller la curiosité.

Woody Allen m'a averti des paradoxes du couple. Federico Fellini m'a éclairé sur les mystères de la masculinité, Jane Campion sur les mystères de la féminité. Jean Renoir m'a parlé de ce qui dépasse les classes sociales, Charlie Chaplin de ce qui n'échappera jamais aux classes sociales, Abbas Kiarostami de l'intelligence contenue dans la simplicité, Jean-Luc Godard de la simplicité contenue dans l'intelligence, Martin Scorsese de la beauté de la violence, Alain Resnais de l'horreur de la violence, Pedro Almodovar du fantasme contenu dans le réel, Alfred Hitchcock du réel contenu dans le fantasme...

Tous ces cinéastes m'ont aidé à vivre. Ils m'ont autant diverti qu'averti. Ils m'ont aidé à aborder des problèmes quotidiens sans me donner de leçons. Ils m'ont donné des éléments de réflexion sans que je sache que c'était de la réflexion. Ce " reflet " du monde n'est pas juste un effet de miroir, c'est ce qu'on appelle un regard. Bizarrement, plus ce regard est personnel, plus il sera universel. Moins il sera consensuel et formaté, plus il sera général. La culture a ceci de particulier qu'elle n'est pas conçue a priori pour satisfaire le public, même si au fond elle s'adresse à tous. On pourrait croire qu'avec Internet il y aura toujours plus d'espaces pour plus de films. Non ! Paradoxalement, plus on ouvre de fenêtres et plus les portes se ferment. La multiplication des espaces de diffusion accentue la logique de l'Audimat et l'omniprésence des block-busters. Le résultat : un formatage sans précédent des oeuvres.

En matière d'environnement, on sait aujourd'hui que seule l'audace politique peut infléchir les effets pervers de l'industrie. En matière culturelle, il devient indispensable de contrebalancer les effets pervers du marché. Nous ne voulons pas une culture assistée, nous voulons une culture protégée."

Source : Le Monde, 06/11/07

Le plus grand choix de vins du monde

Il se trouve sur le site 1855.com : 15.000 références, 1.500 champagnes. Ce sont deux copains qui ont lancé ce site en 1995, avant leur entrée à HEC. Le prix moyen de la bouteille est de 30 €. La plus chère proposée est un double magnum Château Cheval-Blanc 1947 à près de 45.000 €. Un des grands intérêts du site réside dans ses notes et commentaires.
Source : Paris-Match, 15/11/07

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22.11.07

Des pratiques d'un autre temps

Vu ce soir le reportage de Manon Loizeau dans Envoyé Spécial consacré à l'assassinat de la journaliste russe Anna Politkovskaïa. Quel courage avait cette femme à s'exprimer et se montrer dans les situations les plus tendues. Elle a fini par le payer de sa vie. Et alors que Mikhaïl Gorbatchev avait décidé la fin des internements psychiatriques, ils se pratiquent à nouveau sous l'ère Poutine. Manon Loizeau a pu rencontrer un journaliste interné depuis février dernier avec les pires des criminels. Son père a lu devant la caméra l'ordre d'internement : tout simplement hallucinant ! Telle est la réalité sordide qu'ont à supporter les Russes aujourd'hui.

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Nous sommes tous des superhéros en puissance

Le saviez-vous ? Deux jours avant le départ de son tour du monde à contre-courant, Maud Fontenoy avait été opérée d'un cancer du col de l'utérus. Elle est partie quand même, avec le risque de faire une hémorragie. De son aventure, elle publie deux livres : "150 jours à contre-courant" et un carnet de bord "Le sel de la vie". En exergue du premier figure cette citation de Saint-Exupéry : "Fais de ta vie un rêve et d'un rêve une réalité." Message :
"Je suis une femme comme les autres. Je veux transmettre le message que nous sommes tous des superhéros en puissance. Il suffit de se donner les moyens. Il nous arrive à tous d'être fatigués, malades. On a peur de s'engager, peur de l'échec, mais il faut savoir à un moment "risquer" de se lancer. Nous sommes tous "acteurs" de notre vie, sinon on choisit de la subir."
Source : Paris-Match, 15/11/07

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Musées : rien ne vaut d'avoir l'original sous les yeux

Pierre Rosenberg, ancien président du Louvre, publie le "Dictionnaire amoureux du Louvre", dans la collection de Plon. Il parle de son expérience :
"J'ai appris, en travaillant au Louvre, que les musées sont vivants, contrairement à l'opinion répandue. Tout évolue. Qui se souvient de l'entrée du Louvre avant la Pyramide? Et puis, on voit les œuvres différemment, de nouvelles sont installées. La présentation elle-même change: un jour, la mode est aux murs blancs; un autre, aux murs en couleurs ou tendus d'étoffe. Après la vogue de l'éclairage électrique est venue celle de l'éclairage naturel. Henri Loyrette a introduit l'art contemporain au Louvre, et c'est très bien, si cette initiative peut attirer un nouveau public. Le jour approche où l'on fera apparaître sur son écran d'ordinateur les œuvres d'art de tous les musées du monde. Mais je ne pense pas que cela dissuadera les amateurs de se déplacer. Rien ne vaut d'avoir les originaux sous les yeux. Et puis, quand on a commencé à respirer l'odeur des musées, on ne peut plus s'en passer."
Source : lexpress.fr, 15/11/07

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21.11.07

Réduire d'un tiers la pauvreté en cinq ans

A quelques jours du Grenelle de l'insertion Martin Hirsch, le Haut commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté, dresse le cadre :

"Nous sommes rattrapés par les questions de pauvreté et d'exclusion. Pendant des décennies, on a dit: ceux qui sont moins productifs, moins rentables, mieux vaut les envoyer à la périphérie. Mais, maintenant, les acteurs du secteur économique s'aperçoivent que cette attitude ne fonctionne plus. Pour trois raisons: le poids des charges des exclus pèse sur eux, ils ont aussi besoin d'eux pour consommer et ils font face à une situation paradoxale avec un besoin de main d'œuvre et un chômage de masse sans qu'il y ait adéquation entre les deux. Pour éviter que les acteurs ne se renvoient indéfiniment la balle, il faut y remédier tous ensemble. D'où l'intérêt de cette concertation et, pour que ce ne soit pas un Grenelle en l'air, le président de la République a fixé un objectif: réduction d'un tiers de la pauvreté en cinq ans. Et comme pour le Grenelle de l'environnement, tout ce sur quoi il y aura consensus sera mis en œuvre."

Source : Paris-Match, 15/11/07

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Silence absolu, jeûne et solitude

Les moines de la chartreuse de Montrieux, dans le Var, suivent la règle fixée par saint Bruno en 1084 : silence absolu, jeûne et solitude. Leur vie monastique est une des plus austères, hors du temps. A tel point qu'ils ne sont plus que douze à la vivre. Paroles : « J'ai toujours été heureux, même au cours des cinquante années que j'ai passées en cellule dans la solitude et le silence absolu. Certains d'entre nous souffrent du tædium cellæ, le dégoût de la cellule. Pour ma part, je ne l'ai jamais eu. Devenir moine, c'est pouvoir tenir la cellule. » Dixit le père Bruno, moine depuis 62 ans. « Je porte un regard bienveillant sur les gens, mais pessimiste sur le monde. Je ne pourrais pas ressortir d'ici. Il y a trop de bruit, trop de monde, trop de voitures... » Dixit dom Maximilien, moine depuis vingt ans. Un autre monde.
Source : lepoint.fr, 15/11/07

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La fin de la télé de papa

Pour mieux comprendre le phénomène YouTube et ses conséquences, ne manquez pas cette bonne analyse de Bertrand Le Gendre : "Bric-à-brac planétaire, miroir déformant d'une époque submergée par le numérique, YouTube et ses semblables (DailyMotion, Metacafe...) bouleversent les modes de communication, en incitant les internautes à exhiber à chaque instant leurs vérités et leurs passions."

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20.11.07

Rendre voix aux sans voix

Avec "A l'abri de rien", Olivier Adam figurait sur la dernière liste du Prix Goncourt, qui ne lui a finalement pas été attribué. De la littérature, il dit ceci :

"Je crois fermement que la littérature doit tenter de rendre voix aux sans voix. Clairement. Je situe tous mes livres du côté de ceux qui subissent l'histoire, pas de ceux qui la font. Il y a là sans doute une certaine fidélité au milieu social d'où je viens, à cette France moyenne, majoritaire mais invisible, si invisible et noyée dans sa propre masse qu'elle n'intéresse généralement pas la littérature française. 95 % des écrivains français sont issus de la bourgeoisie intellectuelle ou de la bourgeoisie économique. Ce contre quoi je n'ai rien. Mais comme on parle de ce qu'on connaît, ce n'est pas un hasard si les classes moyennes inférieures sont toujours l'objet de la dérision et de la caricature. (…) Disons que la donne habituelle, en France, c'est l'ironie, le cynisme. Je ne vois pas pourquoi il faudrait prendre des pincettes pour prononcer les mots humanisme ou fraternité. Pour moi, ce premier degré-là est une forme d'engagement."
Source : La Vie, 08/11/07

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Le monde a besoin de la Russie...

Mikhaïl Gorbatchev, ancien maître du Kremlin et prix Nobel de la paix, évoque son pays :
"Le pays s'est redressé, il va de l'avant. Mais, si nous y parvenons, c'est davantage avec l'aide de Dieu qu'avec celle de nos amis occidentaux. Le moins que l'on puisse dire, c'est que, à l'Ouest comme à l'Est, on ne s'est guère préoccupé de nous pendant la dernière décennie. Nous avons même eu l'impression que l'Occident applaudissait quand cela allait mal chez nous. Que veut l'Occident? Le magazine L'Express serait-il satisfait si la Russie était à genoux? Je suis très content que Boris Eltsine ait quitté le pouvoir avant le terme de son mandat. Maintenant, la Russie relève la tête. Mais elle reste la Russie, avec son expérience, sa culture, son histoire. Son absence dans les grands arbitrages internationaux s'est fait cruellement sentir. Il est de l'intérêt du monde entier que la Russie revienne sur la scène mondiale, et la Russie s'en montrera capable. Parmi les élites sérieuses, personne ne parle de la renaissance d'un empire. Mais nous avons vocation à demeurer une grande puissance, un partenaire stable et fiable."
Source : lexpress.fr, 08/11/07

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19.11.07

Etre artiste, c'est du travail, du travail, du travail

Jean-Louis Murat vient de donner une longue interview au journal Le Monde. Il évoque la crise de l'industrie musicale, mais aussi le travail de l'artiste et sa vie retirée dans le Puy-de-Dôme :

"Chez les artistes, règne l'omerta. Dès qu'ils dénoncent les pratiques de voyou sur Internet, ils sont attaqués par des petits groupes d'internautes ; ceux-ci s'y mettent à une dizaine, se font un plaisir de mettre la totalité de la discographie de l'impétrant à disposition gratuitement, partout, dernier album compris. Ils sont sans visage. (...) Mais quelle liberté veut-on ? Celle de se goinfrer ? Avec des gens qui ont 20 000 titres sur leur disque dur et ne les écoutent jamais ? Cette conception ultralibéraliste, qui est au-delà de tout système politique, se résume à peu : la goinfrerie. Internet favorise cela : toujours plus de sensations, toujours plus de voyages, de pénis rallongés, toujours plus de ceci, de cela… (…)
L'artiste est celui ou celle qui fait la moitié du chemin, sans rien sacrifier. Le monde est plein d'artistes qui ne le sont que six heures par semaine, du samedi matin au dimanche soir. Ils sont d'une arrogance, ils veulent tout arracher ! Alors qu'être artiste, c'est un engagement total, où tous les risques sont pris. C'est une décision à laquelle on se tient. Quitte à dormir dehors, à vivre autrement. Tout le monde a en soi des capacités créatives, cela n'en fait pas un artiste pour autant. Etre artiste, c'est une affaire de vocation et de discipline, une discipline de fer. Etre artiste, c'est du travail, du travail, du travail et encore du travail. (…)
Je vois très peu de gens... le facteur... Là-haut, la vie est frugale, on finit tout, on n'achète presque rien. Le pain dur est gardé pour la soupe du soir. Dans la nature, l'oubli de soi est plus facile, on va le matin aux champignons, on s'assied pour casser la croûte, on a ramassé un kilo de cèpes, voilà. On refait une clôture, on est dans le présent. Or, être dans le présent est la condition de la paix intérieure. Moi, j'aime aussi les activités qui ne laissent pas de place à la réflexion. Jouer des instruments, faire des prises de son. S'aménager une vie de travail. Car, à part aimer, travailler est la chose la plus belle à faire dans la vie. (…)
Rimbaud et Baudelaire disaient que la poésie ne servait à rien. Alors, il faut avoir assez de force de caractère pour faire les choses tout en sachant qu'elles ne servent à rien. Il faut une vertu supérieure pour tenir contre l'" à quoi bon ? ". Il faut faire, faire. C'est essentiel."
Source : une interview de Véronique Mortaigne dans Le Monde, 18-19/11/07

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Bloguer, ça rapporte !

Dans sa "Revue de blogs" de ce dimanche, Catherine Nivez a donné la parole à Eric Dupin, l'auteur du blog Presse-Citron, classé second ce mois du classement de Wikio. Il reconnaît retirer 3.000 € par mois de la vente de ses espaces publicitaires. Il indiquait aussi connaître des blogueurs encore plus spécialisés que lui qui gagnent 10 à 12.000 € en bloguant, notamment dans le domaine de la finance. La clé du succès : beaucoup de travail qui apporte quelque chose aux lecteurs. Donc bloguer peut être un métier en France aussi.
Source : Europe 1, 18/11/07

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18.11.07

Fuir la foule

Une photo de surgery sur Flickr.

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17.11.07

P comme Peur

« La peur est la malédiction de l’homme » pensait Dostoïevski. « N'ayez pas peur » restera le vibrant mot d’ordre de Jean-Paul II. « Dans la vie, rien n’est à craindre, tout est à comprendre » croyait Marie Curie. Christian Boiron explique précisément ce que nous devons comprendre : « Ce ne sont pas les faits qui sont générateurs d’angoisse, d’agressivité ou de déprime, mais uniquement notre façon limbique de voir les faits. Ce n’est pas dans le réel que se forge le malheur, mais dans l’imaginaire. » Malgré les conseils, nous avons tous connu la peur. « Tous les hommes ont peur. Tous. Celui qui n'a pas peur n'est pas normal » affirmait Jean-Paul Sartre. Christophe André estime même qu’ « on a besoin d'avoir peur, c'est un système d'alarme pour nous écarter des dangers. » Jacques Rigaud y voit une sorte de grille de lecture pour comprendre les autres : « cherchez la peur, en vous ou chez les autres, et vous aurez dans la plupart des cas la clé de ce que vous ne vous expliquez pas. » A y réfléchir de plus près, n’en faisons-nous pas trop ? Nous imaginons souvent le pire et il faut bien reconnaître qu’il ne se réalise pas. Or entre temps la peur a pu nous paralyser dans l’action. Jean-Marc Roberts le résume à sa façon : « J'ai peur dans l'avion. J'ai peur des moustiques. J'ai peur de perdre ceux que j'aime. J'ai tellement peur de tout que, finalement, je crois que je n'ai peur de rien. »

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16.11.07

Quand le centre commercial remplace l'Eglise

Le sociologue et philosophe français Gilles Lipovetsky analyse la société de consommation :
"Dans la société des loisirs cohabitent les difficultés quotidiennes et le bien-être découlant de la démocratisation d'éléments générateurs de plaisir, qui étaient réservés avant à quelques-uns. (...) Autrefois, lors des moments de crise, beaucoup de gens se réfugiaient à l'Eglise. Maintenant, ils vont dans les centres commerciaux. Pour lutter contre l'angoisse, les sociétés comptaient sur la consolation qu'offrait la religion. L'hypermodernité promet un paradis avec tous types de biens : on nous invite à voyager, à boire de bons vins, à acheter des objets technologiques, à consommer de la culture, à participer à d'immenses fêtes... Tout cela pour pallier la démoralisation."
Source : www.arte.tv, 14/11/07

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Comment on devient un leader mondial

Le patron de Mittal Steel, Lakshmi Mittal, évoque son parcours :
"J'ai commencé à travailler à 17 ans, voilà quarante ans. Tout cela ne s'est pas fait en un jour. Depuis que j'ai quitté l'Inde, il y a trente ans, j'ai traversé des moments difficiles. Quand j'ai commencé en Indonésie, je n'avais pas d'argent, il fallait emprunter aux banques, solliciter les amis. Ma première activité hors d'Indonésie, je ne l'ai développée que quatorze ans plus tard! Il a fallu beaucoup de temps pour construire l'entreprise et comprendre le secteur. Dans les années 2000, lorsque l'acier était en crise, nous avons aussi vécu une période délicate. La capitalisation de Mittal ne dépassait alors pas 100 millions de dollars... Aujourd'hui, ArcelorMittal pèse 100 milliards !"
Source : lexpress.fr, 01/11/07

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15.11.07

Notre pensée est dominée par les forces économiques

Lester R. Brown mène le combat de l'urgence écologique depuis quarante ans aux Etats-Unis. Son dernier livre, "Le Plan B, pour un pacte écologique mondial", vient de paraître en France. Il parle en ces termes de l'économie contre l'écologie :
" Engagés dans une fuite en avant perpétuelle, nous découvrons la plupart des catastrophes une fois qu'elles se sont produites: après que les espèces ont disparu, que les températures ont grimpé, que les ressources en eau se sont taries… Pourquoi sommes-nous si lents à la détente? Parce que notre manière de penser est dominée par les forces économiques. A la différence de l'écologie, née tout récemment, la science économique a plusieurs siècles d'existence. Des générations d'économistes ont été entraînés à comprendre le marché. Et surtout à ne jamais le remettre en question, même quand il s'avère inefficace. Si vous êtes pêcheur, par exemple, et que votre activité menace les ressources de la mer, les prix vont grimper. Un spécialiste du marché vous conseillera de capturer toujours plus de poissons, puisqu'ils sont plus en plus chers. L'écologiste, lui, vous répondra que si les prix augmentent, c'est que les poissons sont sans doute en danger et qu'au lieu d'augmenter les prises vous devriez au contraire les diminuer. Voilà bien la grande faiblesse du marché: il ne se préoccupe pas des coûts indirects et encore moins de ce qui adviendra des générations à venir. Il donne de mauvais conseils. Quand sir Nicholas Stem a rendu son rapport sur le coût du changement climatique, il a parlé de « fiasco complet du marché». Ce coût n'est incorporé dans le prix de l'essence ou de l'électricité, en particulier quand celle-ci est tirée de la combustion du charbon. Pour reprendre un dirigeant d'Exxon, «le socialisme s'est effondré pour ne pas avoir autorisé le marché à dire la vérité économique. Le capitalisme pourrait s'effondrer faute d'avoir permis au marché de dire la vérité écologique »."
Source : Télérama, 31/10/07

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Un drame qui en dit long

Ce fait-divers avait peut-être attiré votre attention comme la mienne. C'était le 28 septembre dernier : on retrouvait les quatre membres d'une famille, les parents et les enfants, pendus dans leur maison près de Calais. Leur testament mentionnait cette phrase : "On a trop déconné". Derrière ces mots, la Police s'attendait à tout. A l'issue de l'enquête, elle n'a rien découvert. Cette famille discrète et sans histoire n'avait rien à se reprocher. Elle semble juste s'être retrouvée "au bout du rouleau", sans issue. L'histoire d'un drame qui en dit long sur le niveau de détresse et de désespoir dans lequel peuvent se retrouver des gens ordinaires.

Source : L'Express, 08/11/07

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14.11.07

Limiter la consommation d'écran

La journaliste Martine Laronche vient de consacrer un article aux risques liés à la surconsommation d'écrans par les plus jeunes. Les études confirment en effet que les jeunes passent de plus en plus de temps derrière leurs ordinateurs et autres mobiles :

"Dans ce contexte, les spécialistes de l'enfance et de l'adolescence préconisent une mesure de bon sens : limiter la consommation quotidienne d'écran. En ce qui concerne la durée, les recommandations varient, en fonction de l'âge du jeune d'une part, mais aussi en fonction des experts. D'une heure maximum par jour pour les enfants de 7 ans, jusqu'à deux heures maximum pour les ados, selon certains, voire trois ou quatre heures, selon d'autres. " Il est important que le jeune ait d'autres activités, comme le sport, la lecture, explique Serge Tisseron, psychiatre-psychanalyste. Cela devient préoccupant quand il s'intéresse de moins en moins à autre chose que l'ordinateur. Des résultats scolaires à la baisse doivent aussi alerter les parents. " Mais contrôler l'usage des écrans devient de plus en plus difficile dans la mesure où, selon une enquête publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire en janvier 2007, 69 % des jeunes collégiens et lycéens (sur un échantillon représentatif de 1 042 jeunes) disposaient d'au moins un ordinateur, une télévision ou une console de jeux dans leur chambre. " Il ne faut pas mettre de télé dans la chambre des enfants, considère Stéphane Clerget, pédopsychiatre. Elle ne leur apporte rien. En revanche, il est difficile d'interdire un ordinateur à partir du moment où on demande à son utilisateur de respecter les règles élémentaires de sécurité. ""

Source : Le Monde, 14/11/07

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Bill Clinton veut changer le monde

Un ami de Bill Clinton explique qu'Al Gore s'est emparé de la question du changement climatique et que Clinton veut lui changer le monde. Ce dernier a cette profession de foi :

"Je me sens moralement obligé. Nous devons passer de l'opinion à la conviction, du "j'aimerais" à ''je vais". Je veux redéfinir la citoyenneté : travailler, voter, donner."

Source : Le Monde 2, 13/10/07

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13.11.07

Les 30-45 ans ont maintenant pris le pouvoir

Stéphane Fouks, président d'Euro RSCG Worldwide, estime que l'élection de Nicolas Sarkozy marque l'acte officiel de prise de pouvoir par la nouvelle génération des 30-45 ans :

"En France, c'est par tradition le pouvoir politique qui initie tout changement. Or, cette fois, le passage de relais entre élites était déjà patent dans l'entreprise (l'âge moyen des patrons du CAC 40 a rajeuni de neuf ans ces quatre dernières années), mais aussi dans les médias, dans les arts. Il n'a toutefois été officialisé, rendu visible aux yeux de tous que par l'élection présidentielle et la nomination d'un nouveau gouvernement, plus jeune, comprenant plus de femmes et de personnes issues des banlieues."
Ces nouvelles élites apportent au moins trois choses :
"D'abord, une vision du management qui n'est plus pyramidale mais horizontale. A une hiérarchie pesante elles préfèrent le «groupe projet». On insiste moins sur les fonctions plus sur les objectifs. Dans cette conception, l'entreprise n'est plus un gouvernement avec des ministres gérant chacun un secteur, mais un corps vivant tendu vers l'action. Deuxième apport des 30-45 ans : ils semblent (on verra comment cela va évoluer) plus attachés à ce que le pouvoir permet de réaliser qu'à ses symboles. Ils sont moins accros aux Safrane avec chauffeur et à l'épaisseur de la moquette que leurs prédécesseurs. Troisième apport : ils acceptent d'être jugés, car cela leur semble la contrepartie normale du pouvoir. Jugés en permanence par leurs collègues, les salariés, leurs clients, leurs actionnaires…"
Source : Management, novembre 2007

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La première phrase est la clé

L'écrivain Pierre Michon et son écriture : "

La première phrase est la clé. C'est le son, l'alliage parfait, l'aloi. L'aloi, c'est le son que fait une pièce de monnaie lorsqu'elle tombe. Il faut que le son soit juste. La première phrase, c'est cela, je vous assure. J'ai écrit dix fois la première de Vie de Joseph Roulin. Cela a duré dix mois. Je ne trouvais pas. Quand la phrase est tombée, je l'ai entendue. Elle sonnait juste. C'est elle qui donne la couleur, la colorature, comme disent les musiciens. Elle donne tout. Non pas que tout soit fini, il y a du boulot après, mais tout le texte se met sous cette tessiture-là."
Source : Télérama, 24/10/07

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12.11.07

Mille et un bonheurs

Sœur Emmanuelle a 99 ans et est désormais bloquée dans le lit de sa maison de retraite. Au soir de sa vie, elle nous offre ses méditations sur l'existence dans un livre en forme de dialogue, "Mille et un bonheurs". Extrait :
"Sur fond de douleur et d'insatisfaction, il faut savoir apprécier et goûter les mille petits bonheurs très simples qui s'offrent dans le cours d'une journée, du matin au soir. Ils se présentent comme une éclaircie, comme des rayons de soleil perçant un ciel orageux. Ce sont des bonheurs à regarder comme le sourire d'un enfant, le visage d'une personne aimée, les branches du figuier qui ploient sous le poids des fruits mûrs; (…) des bonheurs à déguster comme la coupe de champagne et les profiteroles au chocolat qu'on m'a offertes le jour de mes quatre-vingt-dixhuit ans: des bonheurs à partager comme une conversation profonde. Une lecture agréable ou la rencontre d'un ami cher. (…) Je ne crois pas que nos mille petits bonheurs puissent totalement apaiser notre soif de bonheur, notre aspiration à une plénitude. Dans nos mille petits bonheurs, il manque toujours quelque chose. Rien n'est parfait sur terre. Nos mille petits bonheurs ont la fragilité des choses de ce monde. Nos mille petits bonheurs ne résistent pas à l'usure du temps. Nos mille petits bonheurs ne durent pas mais ils nous donnent la force d'affronter joyeusement les difficultés de l'existence. (…)"
Source : La Vie, 08/11/07

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Le Quid, c'est fini !

Depuis 1963, le Quid était devenu une institution et vous en avez forcément un à la maison. Si c'est l'édition 2007, conservez-la précieusement, car c'est la dernière. Il n'y aura pas de Quid 2008. Les auteurs ont été lâchés par Robert Laffont, pour cause de baisse des ventes sur fond de concurrence des encyclopédies en ligne. Et c'est en ligne que le Quid continuera sa carrière, en accès gratuit. Les temps changent…
Source : francesoir.fr, 08/11/07

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11.11.07

La chute

C'était le 9 novembre 1989 : la chute du mur de Berlin. Un de mes plus marquants souvenirs de l'actualité, devenu un moment d'histoire. J'y repense chaque année début novembre. Un de ces moments marqués par un avant et un après. Et c'est curieux, je trouve qu'il est déjà difficile d'en trouver de bonnes photos.
Source de celle-ci : ici.

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Exprimer nos contradictions

"Essayer coûte que coûte de n'être qu'un, c'est ignorer nos propres contradictions et vivre dans le mensonge. Alors qu'en exprimant nos contradictions, nous ne nous en portons que mieux !"
Dixit Norman Mailer, qui vient de disparaître.

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10.11.07

J comme Journalisme

« Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie » pour Albert Londres, figure emblématique des journalistes. « Un grand journaliste est un homme (ou une femme) dont la curiosité est toujours en éveil et la conscience jamais en repos. Un professionnel qui ne se lasse pas de s’émouvoir, qui n’est jamais blasé, jamais cynique, et qui interroge sans relâche les événements, les puissants, les bonheurs et les malheurs du temps. Qui associe le public à ses questions » selon la définition de Bruno Frappat. Il ajoute que « le journaliste est celui qui tente de répondre à cette question du « quoi de neuf ? » ». Bernard Guetta y voit une question de volonté : « le journalisme, c'est chercher, à savoir, à comprendre, à espérer et, donc à vouloir. » Pour Françoise Giroud, « Le journalisme, c'est là où bat le cœur du monde. » François-Régis Hutin voit sa mission ainsi : « Je ne suis ni de droite ni de gauche, je suis au centre des préoccupations des gens de notre temps, là où se fait notre destin. » L’intarissable passeur Bernard Pivot estime que « Le journaliste est un interprète de la curiosité publique. » Ces professions de foi ne doivent pas faire oublier l’essentiel selon Pierre Lazareff : « Le premier devoir d'un journaliste, c'est d'être lu. » Du côté de ceux qui se méfient des journalistes, Pierre Bourdieu est sévère : « les journalistes sont parfois dangereux : n’étant pas très cultivés, ils s’étonnent de choses pas très étonnantes et ne s’étonnent pas de choses renversantes. » André Gide, déjà, pensait que le journalisme, c'est « tout ce qui sera moins intéressant demain qu'aujourd'hui ». Stéphane Zagdanski estime quant à lui que « le malheur des uns fait le journalisme des autres. »

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9.11.07

Ecrire pour de vrai

Dans sa dernière chronique, Philippe Meirieu évoque la crise de l'orthographe chez les jeunes comme les adultes :

"De nombreux adultes, qui ont appris l'orthographe selon les méthodes traditionnelles, à une époque où les SMS n'existaient pas, se mettent à faire les fautes, y compris sur des points qu'ils connaissent parfaitement : la distinction des terminaisons -é/-er en est un bon exemple. Tout le m0nde peut réciter la règle élémentaire qui permet de les distinguer… et, pourtant, beaucoup font la faute aussi bien à l'occasion de courriels que de textes manuscrits. (…) Le vrai problème n'est donc pas que nos enfants utilisent des abréviations ou négligent l'orthographe dans leurs communications immédiates, il réside dans le fait que ce type de communication devient hégémonique. La crise de l'orthographe en cache une autre, bien plus préoccupante : la crise du désir d'écrire « pour de vrai », de vrais courriers que l'on prend le temps de relire et de peser, et dans lesquels on cherche à atteindre une forme de perfection…"

Source : La Vie, 01/11/07

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George Clooney et ses "enfants"

George Clooney au sujet de ses engagements et de son métier :

"J'en suis à un point de ma vie où j'ai besoin de mettre plus d'intensité. Je sais que le temps m'est compté. J'essaie de faire avancer les choses, dans mon engagement politique et dans ma vie artistique. Je suis célibataire, sans descendance, Je considère mes films comme mes enfants. C'est ainsi que je les vois : une manière de transmettre une part de soi. Je n'ai plus la possibilité d'avoir des enfants : il me reste les films. J'essaie donc de pousser le plus loin et le plus fort possible. Les acteurs, et encore plus souvent les metteurs en scène, ont tendance à s'user avec le temps. Ils perdent leur rage, ils ont une famille à nourrir. Je suis stimulé par l'urgence, j'ai peur de me mettre à l'abri, c'est la pire des choses."

Source : Le Monde 2, 13/10/07

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8.11.07

Cette éthique universelle du respect de l'autre

Frédéric Lenoir, directeur du Monde des religions, publie un nouvel essai : "Le Christ philosophe". Il aborde le caractère universel du message évangélique. Extraits :

"En dépit de toutes sortes de déviations qui lui ont été imposées au cours des siècles, la philosophie du Christ a réussi à imprégner profondément la civilisation occidentale jusqu'à modeler les valeurs phares de notre monde. (…) Nous restons imprégnés, bien souvent sans en avoir conscience, par ce christianisme devenu invisible. (…) Il repose certes sur une forme séculière de transcendance qui fonde nos valeurs… mais on n'a pas encore trouvé mieux pour légitimer et tenter de mettre en œuvre une éthique universelle du respect de l'autre. À moins, et pourquoi pas, de haïr comme Nietzsche l'égalité, l'amour du prochain, la fraternité ou la sensibilité à la souffrance d'autrui, je ne vois pas en quoi le message judéo-chrétien et ses avatars laïcs seraient si néfastes et par quoi on pourrait les remplacer de si merveilleux. Les yeux grands ouverts et la raison critique en éveil, assumons donc sereinement ce qu'il y a de bon et d'utile à l'homme dans notre héritage. Et admettons, même de manière provisoire, que nos idéaux aient encore besoin d'une forme quelconque de transcendance pour tenir debout. À tout prendre, ne vaut-il pas mieux une éthique humaniste issue du message judéo-chrétien que la barbarie ?"

Source : La Vie, 01/11/07


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7.11.07

Nous ne sommes pas les maîtres de la nature

Le climatologue, et membre de l'Académie des sciences, Hervé Le Treut :
"Depuis quelques années, nous avons appris que nous ne sommes pas "les maîtres et possesseurs de la nature", mais l'inverse. Nous ne sommes pas extérieurs à elle, souverains, la transformant à notre guise, la modelant comme bon nous semble. Non, nous faisons partie intrinsèque de la nature, nous sommes entièrement dépendants de notre environnement. Nous sommes des créatures terrestres menacées, comme les autres espèces, pas les conquérants de l'univers."

Source : Le Monde 2, 27/10/02

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Elle ne supporte plus les humiliations

Au moment de la sortie des ses mémoires, "Une vie", Simone Weil reparle de sa déportation :

"Je vois les choses autrement. Je ne donne pas trop d'importance aux petits événements désagréables de la vie, les déceptions, les vacances gâchées. En revanche, je reste bien sûr sensible aux événements graves : la maladie d'un enfant. Le reste me paraît très secondaire. Cela a cependant créé chez moi une susceptibilité extrême à l'humiliation, pour moi-même et pour les autres. Je ne supporte pas d'être humiliée ni de voir les autres humiliés. C'est vrai pour tous les déportés. Ils ont gardé un souvenir trop atroce des humiliations gratuites. "
Source : Paris-Match, 24/10/07

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6.11.07

Les ravages du court-termisme au travail

Le sociologue et historien américain Richard Sennet :

"Dans le capitalisme moderne, le travail est au fondement de l'identité. Mais ce fondement est devenu obscur ces dernières années. D'abord parce que l'on change fréquemment de métier, en particulier dans l'univers high-tech, que j'ai beaucoup étudié. (…) Les managers que j'ai interviewés ne veulent pas être à ce point des caméléons. Pourtant, ceux-ci étaient enthousiastes, il y a quinze ans, à l'idée d'abandonner une certaine bureaucratie pour les projets à plus court terme. Mais ce court-termisme a des conséquences néfastes sur la construction de soi : comment développer une histoire de vie dans une société composée d'épisodes et de fragments ? La capacité à laisser en arrière son passé, l'acceptation de la fragmentation sont deux traits de caractère qui permettent de bien survivre dans ce système. (…) Mais de manière générale, ils sont très peu partagés, même parmi les jeunes générations. Ce court-termisme a aussi des conséquences négatives sur les relations aux autres. Il entame la confiance, la loyauté et l'engagement mutuel, toutes valeurs importantes dans la sphère privée mais qui ne permettent pas de réussir dans l'univers professionnel actuel."
Source : Enjeux, octobre 2007

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5.11.07

L'art, ce monde idéal et nourrissant

Je ne peux que vous conseiller la lecture du dernier livre du philosophe Christian Lacroix, "Avoir un idéal est-ce bien raisonnable ?". En substance, "être idéaliste aujourd'hui, c'est avoir la tête dans les étoiles et les pieds sur terre". L'idéal est moteur du changement. C'est le cas de l'art, dont il dit ceci :
"Qui pénètre dans le monde de l'art en ressort différent. Mais comment, au juste, l'art induit-il en nous un tel changement ? D'où lui vient ce pouvoir transformateur ? Cette question s'éclaire si l'on réfléchit à l'essence de l'art. De quoi sont faits, fondamentalement, les chefs-d'œuvre de la littérature, de la poésie, de la musique, de la peinture ? Leur substance est constituée, justement, d'idéal. Ils sont, si l'on peut dire, de l'idéal cristallisé: « L'art, écrivait Paul Klee, est un monde idéal inventé par l'homme ». La toile du peintre, la langue de l'écrivain, les sons musicaux du compositeur, le bloc de pierre du sculpteur, la pellicule de cinéma, sont la matière sensible dans laquelle l'artiste a imprimé son idée du beau, du bien, de l'amour, du sacré, du sublime. (…) Telle est la raison pour laquelle on se transforme au contact de l'art. On se transforme car, à la faveur de l'émotion esthétique, on prélève dans les œuvres les nutriments nécessaires à sa croissance. On recueille les protéines spirituelles qui font grandir. On incorpore des idéaux à sa vie intérieure. L'Hymne à la joie exalte notre rêve d'une humanité fraternelle… Les Misérables nous font partager la confiance de Hugo dans l'homme… Les Fleurs du mal offrent l'image de la beauté rédemptrice… En s'abandonnant au divertissement artistique, on fait donc bien plus que goûter à un plaisir. On s'abreuve à une source spirituelle, on s'introduit dans le domaine de l'absolu. On met son âme sous perfusion d'idéaux."
Source : Avoir un idéal, est-ce bien raisonnable ?

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La vie quotidienne est fantastique

Marc Lavoine en marge de la sortie de "Le cœur des hommes 2" au cinéma : "

"Je nage tous les jours, je ne sors plus, j'invite des potes avec qui je bois quelques verres de bon vin. On joue ensemble, on ne se la joue plus. On prend un plaisir fou à la vie, je la prends dans mes bras. Ce que dit Marc Esposito dans son film, c'est que le temps passe et que la vie quotidienne est fantastique. C'est comme du Lewis Carroll, vous entrez par un petit trou et vous découvrez des histoires immenses. Et c'est souvent l'amour qui les régit."

Source : Paris-Match, 24/10/07

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4.11.07

S'élever

Un dessin de Tomi Ungerer, en hommage de qui la ville de Strasbourg vient d'ouvrir un musée.
Source : la Foire du Livre de Saint-Louis dont ce dessin est l'illustration

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3.11.07

C comme Courage

« Courage : la vertu qui affronte le danger, la souffrance, la fatigue, qui surmonte la peur, la plainte ou la paresse. C’est la vertu la plus universellement admirée sans doute depuis le plus longtemps, et d’ailleurs (avec la prudence) l’une des plus nécessaires. Toutes les autres, sans courage, seraient impuissantes ou incomplètes. » Telle est la définition d’André Comte-Sponville. Le courage est « la force qui met les vertus en mouvement » pour Christian Lacroix, qui explique : « Tantôt le courage moral se traduit par une confrontation avec un adversaire intérieur. L’ennemi contre lequel il faut lutter n’est autre alors que soi-même. Il s’agit de vaincre ses propres tendances, de surmonter ses inhibitions, de changer ses habitudes, de s’opposer à son propre désir, de contrecarrer ses pulsions, sa paresse, sa complaisance. C’est ce courage familier, « à bas bruit », qui permet de reprendre, jour après jour, une tâche répétitive, routinière, sans attrait, de se lever tôt, d’aller au travail, de supporter des transports harassants et, pour bien des femmes, de cumuler un emploi à l’extérieur avec des tâches domestiques accaparantes. » Le courage est l’antidote à la peur : « La volonté ne porte que sur ce qui dépend de moi. Tout ce qui ne dépend pas de moi ne ressortit pas à la volonté mais à la lucidité. L’union de la volonté et de la lucidité, de la prise de conscience du danger ou de la détermination à affronter la situation avec ses propres armes s’appelle le courage. Le courage qui permet d’affronter la peur » selon Bruno Jarrosson. Pour Jean-Louis Servan-Schreiber, « il n’y a que deux courages importants : celui de mourir et celui de se lever le matin. Tous les autres en découlent, ou bien s’en inspirent. »

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2.11.07

Les terribles vagues scélérates

Vu ce soir ce reportage de Thalassa sur les vagues dites scélérates, ces vagues énormes que tous les marins espèrent ne jamais devoir affronter. Les scientifiques ont établi qu'il en survient plus qu'on ne le pensait. Les plus grandes atteignent 30 mètres de haut et sont précédées de creux vertigineux. Ces vagues pourraient expliquer un certain nombre de naufrages mystérieux. Les témoignages présentés étaient éloquents.

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Il n'y a plus de récit-vision pour la France

L'historien Christian Delporte, auteur de "La France dans les yeux - Une histoire de la communication politique de 1930 à nos jours" :
"La dernière campagne présidentielle s'est résumée à un récit de la vie quotidienne. Non seulement nous n'avons entendu à aucun moment de récit-vision qui évoque "la France dans vingt ans", comme un de Gaulle pouvait en prononcer dans le passé, mais 2007 a signé l'apothéose du "candidat en homme ordinaire" - celui qui dit: "je gouverne non plus parce que j'ai la légitimité historique, mais parce que je suis comme vous". Or la démocratie fonctionne bien lorsqu'on distingue précisément la place de chacun."

Source : Télérama, 17/10/07

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Ces étudiants qui logent à la campagne

Bonne idée du jour : il est maintenant proposé dans plusieurs départements aux étudiants de se loger chez des agriculteurs à la campagne. Tout le monde y trouve son compte : l'étudiant bénéficie d'un logement confortable à moindre coût, les agriculteurs trouvent un revenu complémentaire et renforcent les échanges entre le monde rural et la ville.

Source : Le Monde 2, 27/10/07

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1.11.07

Le luxe suprême : une seconde vie

Dans sa chronique du mois d'octobre, Frédéric Beigbeder estime que les jeux comme "Second Life" ne remplaceront jamais la littérature. Extrait :
"C'est à vous de décider quelle sera votre deuxième vie. Une vie d'alcoolique sans gueule de bois? Une vie de junky sans overdose? Une vie de don Juan sans sida? Une vie de curé sans Dieu? Une vie où l'amour ne dure pas trois ans, où l'on peut toujours dîner au Windows on the World, où l'on ne demande pas pardon d'appeler au secours? Une deuxième vie, c'est le luxe suprême. Tout le monde peut avoir une seconde existence; c'est très facile. Ecrire ou lire, c'est toujours entamer une deuxième vie. D'Ormesson a raison: la vie ne suffit pas. «Second Life» ne suffit pas non plus. Mais la littérature suffit."
Source : lire.fr, octobre 2007

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Les pépites de Frémeaux et Associés

La référence de la librairie sonore, c'est Frémeaux et Associés. J'ai toujours un livre audio à écouter dans ma voiture.

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