5.7.06

Il faut ouvrir des portes sur le monde

A la question de savoir ce qui le fait courir, le romancier Erik Orsenna répond ceci : " Une phrase du poète espagnol Rafael Alberti pourrait servir de réponse : « Il y a des portes sur la mer que n'ouvrent que les mots. » Tel est mon métier : par le roman et par le récit de voyage, je cherche à ouvrir des portes, à rendre le monde plus compréhensible… Pour mon esprit dispersé, l'écriture relève du religieux, au sens étymologique : recueillir et relier. Je me recueille et je me relie au monde. Sans mes deux heures d'écriture quotidiennes, je serais un malade mental. C'est physiologique : je me lève, je prends mon petit déjeuner, j'écris. Quel que soit le lieu, quelles que soient mes activités de la journée. Ma mère, 81 ans, m'a demandé : « Pourquoi travailles-tu autant ? » J'ai hésité à lui dire la vérité. Lorsque j'avais 7 ans, le dimanche, venaient à la maison des gens infiniment ennuyeux. Je me suis juré de travailler pour rencontrer des personnes plus intéressantes. Imaginez qu'aujourd'hui, à l'Académie française, je peux bavarder avec François Jacob et Claude Lévi-Strauss ! J'arrive en avance aux réunions du jeudi pour leur parler. Je n'en reviens pas ! (« Ne pas en revenir », c'est une belle expression, non ? ) "(lexpress.fr, 01/06/06)

Anonymous Anonyme a écrit...

Cet article me fait penser à un livre de Françoise Xénakis (1)
« Si je pouvais devenir sage. Je n'aurais plus, paisible, à tenter l'écriture. »
(1) Le Temps usé, Editions Balland, 1992, ISBN : 2715808836

5/7/06 10:20  

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