26.7.06

Un pays compte selon ses oeuvres

" La révolution des technologies de l'information et ses conséquences, telles que la mondialisation, mettent à mal les deux piliers de notre identité. C'est-à-dire l'Etat et la langue. L'Etat, nous n'arrivons pas à le réformer sérieusement, alors même que tout le monde est à peu près d'accord sur ce qu'il conviendrait de faire. Quant à la langue, nous sommes fondamentalement malheureux qu'elle ne soit plus la langue universelle qu'elle fut un temps. Face à ces deux données, nous avons une propension excessive à confondre la parole et l'action. Dès lors que la France n'est plus la référence obligée du monde entier, sa parole se dissout immédiatement. Un pays compte selon ses œuvres, selon ses armes. Le Japon a commencé à exister sur le plan international avec la croissance économique, qui s'est étendue de l'après-guerre jusqu'au début des années 1990. La Chine commence à peser sérieusement sur l'échiquier mondial parce qu'elle a une croissance économique de 10% par an depuis plus de vingt-cinq ans. A contrario, si la France et, plus généralement, l'Europe ne parviennent pas à entreprendre les réformes nécessaires à une croissance économique durable, on verra progressivement leur influence diminuer. Aucun discours ne pourra compenser cette réalité. " Dixit Thierry de Montbrial, le patron de l'Institut Français des Relations Internationales. Il vient de consacrer un Que sais-je ? à la géostratégie. (lexpress.fr, 29/06/06)

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