19.11.07

Bloguer, ça rapporte !

Dans sa "Revue de blogs" de ce dimanche, Catherine Nivez a donné la parole à Eric Dupin, l'auteur du blog Presse-Citron, classé second ce mois du classement de Wikio. Il reconnaît retirer 3.000 € par mois de la vente de ses espaces publicitaires. Il indiquait aussi connaître des blogueurs encore plus spécialisés que lui qui gagnent 10 à 12.000 € en bloguant, notamment dans le domaine de la finance. La clé du succès : beaucoup de travail qui apporte quelque chose aux lecteurs. Donc bloguer peut être un métier en France aussi.
Source : Europe 1, 18/11/07

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Blogger JLS a écrit...

Je suis alle voir de plus près ce blog "pressecitron" rétribué 3000€ mensuel par la publicité. Je comprends que les annonceurs soit motivés car vraiment ce n'est pas le contenu de ce blog qui risque déranger les bons clients consommateurs. On a droit au discours archi médiatisé contre les fumeurs,le droit de grêve, les usagers pris en otage,etc. Bref le discours des dominants et des médias (sur France Info ils ont même réussi à trouver un gamin d'école primaire qui regrettait de ne pas pouvoir aller à l'école à cause de la grêve des enseignants qui ne savent plus comment se faire entendre auprès des "enfants clients" pour reprendre l'expression de Daniel Pennac cité dans les "pépites" que je salue au passage pour son travail de recherche).Mais il prend son train pour aller où l'usager pris en otage par les grévistes qui ont encore la possibilité de dire non? Pour aller à l'autre bout de la ville gagner un salaire de misère avec un contrat à durée improbable, précaire, pour un patron, dans beaucoup de cas, qu'il ne rencontrera jamais, dans des boites de plus en plus énormes et déshumanisées, où il ne jouera qu'un rôle de pion jetable, où le terme même de syndicat est tabou et rayé de la carte, dans un système économique de moins en moins regardant sur l'origine de l'argent qui circule du moment qu'il continue de faire le bon beurre d'empires financiers ubuesques sans racines ni loi. Nous vivons dans un monde de plus en plus absurde qui, non content de courir à sa perte, accélère chaque jour le pas. En réaction au vote pour le moins désespérant des 53% de Français qui ont élu le très libéral Nicolas Sarkozy, j'ai écrit ce texte que je soumets à votre réflexion et vous remercie à l'avance de l'attention que vous voudrez bien lui porter:


Pas lu à la télé.

Si l’humanité disparaît un jour de la planète, comment réagira la bourse ? Jusqu’au bout, les hommes se poseront cette question cruciale. Jusqu’au bout, il conviendra d’être rationnel. Plutôt disparaître que de voir ses actions s’effondrer ! Le fait qu’aujourd’hui les trois quarts des moyens d’information appartiennent à des entreprises cotées en bourse, propriétaires de télés, radios, de 70% des journaux d’information et de la plupart des maisons d’édition, personne ne semble y trouver à redire. Que ces entreprises passent des marchés avec un Etat censé représenter l’intérêt général, cela semble normal. Que ces représentants de l’Etat c'est-à-dire nos élus, aient un besoin vital d’être présents dans des médias détenus par une poignée d’industriels, accessoirement marchands d’armes et de béton, qui ont fait de la liberté d’expression une blague française très appréciée dans les dîners mondains, cela semble banal. Que ces entreprises diffusent une information qui colle au mieux à leurs intérêts financiers est une idée aussi normale que banale. Ce qui concerne tout le monde, tout le monde s’en fout. L’intérêt général est devenu un oxymore, vous savez ces expressions où deux mots, désignant des réalités fortement contradictoires, sont liés par la syntaxe comme aigre-doux, clair obscur,ou (selon l’actualité du moment) patriotisme économique,entreprise citoyenne, force tranquille, rupture tranquille, défaite encourageante,,ordre juste, centre indépendant, Etat impartial,croissance non polluante, tout et son contraire pour séduire un public publivore et téléphage le plus large possible mais aussi journalistes de terrain, mémoire ouvrière, 1er mai unitaire, pensée unique…Non, pas pensée unique, ces deux termes bizarrement ne se contredisent pas alors que ça fait des siècles que les humains réfléchissent en se frottant le sommet du crâne pour essayer d’en sortir quelque(s) chose(s)…Réfléchir…Quel joli mot…Il fallait y penser…On y reviendra forcément. L’intérêt général donc, oeuvrant pour le bien de tous sans distinction, se nourrissant des idéaux républicains hérités des philosophes des Lumières, est devenu un non sens qui a été remplacé par le tristouille intérêt particulier : un peu moins d’impôts sur le ou les revenus par là, un peu moins de taxe catégorielle sur la valeur ajoutée par çi, un peu moins de droits de succession par là, un peu plus d’heures sup. défiscalisées par ailleurs, un peu moins d’Europe, un peu moins de monde peuplé d’étranges étrangers j’l’ai vu à la télé, etc.… Le tout surmonté d’un drapeau tricolore fleurant bon la naphtaline décomposée. Liberté, ça va. Egalité, surtout pas ! Fraternité, c koi sa ?
Dans le récent reality show des élections présidentielles, c’est le garçon plutôt que la fille qui a été choisi parce que ce dernier chantait ses promesses avec plus d’énergie et de présence scénique dans des médias abrutissants propriétés de ses « meilleurs amis » décrits plus haut. Les pauvres qui n’ont que leur télé ont voté pour les riches qui possèdent toutes les télés. C’est le sacre de la politique academy : même si l’on n’est pas d’accord, on vote pour celui qui gesticule le mieux dans le poste. A fortiori s’il nous promet une augmentation. On devrait davantage se méfier de tous les pouvoirs…Particulièrement de notre pouvoir d’achat…Appel du 18 juin : entrons en résistance contre l’occupant de nos écrans ! Ne laissons pas nos vies se clairchazaliser ! Ne laissons pas nos encéphalogrammes devenir plats comme des écrans. Défenestrons nos télés, remettons le nez dehors pour voir ce qu’il s’y passe vraiment et invitons plus souvent nos voisins à l’apéro !

Au lieu de bâtir un projet commun plus solidaire, on a choisi le pavillon individuel avec une haies de thuyas bien sombre autour et TF1 au milieu en guise de puit de jour... La peur et la détestation de l’autre, le fameux fumeux sentiment d’insécurité, la permanente recherche de boucs émissaires, constituent le liquide amniotique dans lequel nous tentons vainement de surnager. Cette propagande ne présente que des avantages électoraux pour celui qui en use : les populations montrées du doigt n’ayant plus comme solutions que le recours à la rébellion et la violence, elles renforcent contre elles un réservoir de voix largement suffisant pour former une majorité d’honnêtes gens et un gouvernement démocratique qui n’aura de cesse de faire perdurer cette situation à qui il doit son élection. On a juste oublié que derrière les tailleurs et les brushings des candidats « pipolisés » jusqu’à plus soif, existent des enjeux de société qui s’appellent éducation (l’école doit–elle apprendre aux enfants comment rendre la société meilleure ou comment obtenir le meilleur forfait mobile du marché ?), culture(sujet du bac philo : pourquoi c’est pas tous les jours les soldes ?) , recherche (ou rentabilité ?), hôpital (chambre particulière ou couloir collectif ?), logement (loyers prohibitifs ou camping gratuit ?), justice (prison ferme ou évasion fiscale ?), répartition plus juste de la richesse (ISF ou RMI ?), mondialisation (le monde, c’est loin de Paris ?), etc,… L’allongement de la vie relance l’espoir que l’homme parvienne un jour à l’âge adulte. Mais le risque est que bientôt, le calcul de la retraite se fasse sur la base des soixante meilleures années de revenus.
Pendant ce temps, on apprend que pour la première fois les émissions chinoises de dioxyde de carbone ont détrôné celles des Etats-Unis de la première place. Pendant ce temps, on apprend que la fonte des glaces permet l’accès à de nouveaux gisements de pétrole. Jusqu’au bout l’homme en voudra à la terre entière…Message d’espoir : un jour, la pollution s’évanouira dans la nature…

Citation : « Prendre l’habitude de la liberté et le courage d’écrire exactement ce que nous pensons. La chose en vaut la peine. » Virginia Woolf (une chambre à soi). En Nouvelle-Zélande, on compte 60 millions de moutons pour 3 millions d’habitants, en France, c’est l’inverse. Des moutons qui votent pour les loups. Des loups qui évoluent en pleine lumière dans des médias aux ordres de leurs richissimes "propriéthers". Les Français sont persuadés qu’il est plus facile de vivre sans information que sans argent. Il y a fort à parier qu’ils changeront d’avis dans les années qui viennent. Un autre bel exemple d’oxymore en ce début de XXIième siècle : Révolution française...
Jean-Louis Séré, chef d'entreprise à échelle humaine.

22/11/07 01:46  

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