12.2.06

Nous sommes des alchimistes

" On pourrait parler aussi de plénitude, d'accomplissement. L'absolu est une expérience. Il n'existe donc pas indépendamment de nous, dans un ailleurs inaccessible. Il se fait jour, bien au contraire, dans une relation entre un individu et le monde. C'est pourquoi on ne peut pas le définir de manière précise : il varie en fonction de chacun. On peut l'atteindre à travers un art ou la prière, dans le simple contact de la nature ou encore dans nos relations avec autrui. Chaque être humain est un alchimiste, comme Baudelaire le disait du poète : il peut changer le relatif en absolu. Vous pouvez, par exemple, transformer une rencontre tout à fait fortuite en un or que vous n'accepteriez de monnayer contre rien au monde. Il n'y a rien de plus, rien de mieux, rien au-delà. De tous temps, en tous lieux, les hommes ont recherché l'absolu. Nous ne pouvons y renoncer - c'est mon postulat -, sous peine de ne plus être pleinement humains… Aspirer à la plénitude n'engage pas à déclarer incurablement médiocre l'existence ordinaire, mais plutôt à l'illuminer de l'intérieur. Il n'y a pas lieu de choisir. " Dixit le philosophe Tzvetan Todorov, qui publie " Les Aventuriers de l'absolu " chez Robert Laffont. (La Vie, 02/02/06)

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