27.2.06

Barbarie

" Nos sociétés développées, pacifiques et prospères de l’hémisphère Nord ont fini par oublier qu'elles recèlent toujours, dans leurs tréfonds, une barbarie de ce type qui peut jaillir à tout moment. D'une certaine manière, aucun d'entre nous n'est à l'abri d'un basculement inopiné. Les reporters de guerre savent, mieux que quiconque, que toute société peut connaître, du jour au lendemain, ce funeste « passage à l'acte » qui accompagne le resurgissement de la barbarie. Entendu ainsi, le mot désigne notre propre fragilité, notre vulnérabilité, le risque que nous courons sans cesse de replonger dans ce nihilisme absolu qui correspond à une « dé-création » humaine. Sous nos pieds, sachons-le, gisent des champs de lave en fusion. Cette présence souterraine devrait nous interdire aussi bien l'étourderie politique que le cynisme. L'une et l'autre ouvrent des portes qui donnent tôt ou tard sur l'enfer. D'ailleurs, qui a proclamé : « Nous sommes des barbares et nous voulons être des barbares ! » ? C'était un certain Adolf Hitler… " Dixit Jean-Claude Guillebaud, dans son dernier bloc-notes. (La Vie, 23/02/06)

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