4.12.06

L'humanité face à un défi biblique

L'éditorialiste Eric Le Boucher, au sujet des limites du discours écologiste :

" Cette salade verte, arrosée par Dieu et Malthus, idéologisée, séduit en France. L'écologie y est devenue la dernière manière de lutter contre le capitalisme. Mais elle n'a aucune chance de convaincre ailleurs. C'est une version première (et encore douce) de cette stratégie qui a présidé au fameux protocole de Kyoto, lequel impose aux pays signataires des restrictions chiffrées d'émissions de CO2 par rapport à 1990. Le malheur est que ça n'a pas marché. Les Etats-Unis n'ont pas ratifié le protocole, le Canada vient de s'en retirer. Aucun pays émergent n'est concerné alors que la Chine deviendra la plus grosse " pollueuse " dans dix ans. En Europe, seules la Grande-Bretagne et la Suède respectent leur ordre de marche. La France à peine.

Entre-temps, sur la lancée, expose le rapport Stern, l'atmosphère, qui comprend 430 parts par million (ppm) de gaz à effet de serre (contre 280 ppm avant la révolution industrielle), en contiendra trois fois plus en 2100. La température montera de 2 °C ou 3 °C en 2050 et de 3 °C à 10 °C en 2100. Et de souligner l'ampleur du problème en rappelant que le thermomètre est aujourd'hui plus haut de seulement 5 °C par rapport à l'ère glaciaire.

Pourquoi l'échec ? Parce que la gestion du climat pose une question inédite à l'humanité, " un défi biblique" , dit justement Martin Wolf dans le Financial Times : il faut que tout le monde participe et qu'il n'y ait pas de gros malin profitant, sans rien faire, des efforts des autres. La méthode du cri d'alarme, de l'exemplarité et de la restriction volontaire défaille. Elle se heurte en outre, quoi qu'en disent les militants Verts, à des incertitudes scientifiques. " (lemonde.fr, 12-13/11/06)

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