15.11.09

Invitation

Juste une invitation sur Twitter à suivre :
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9.2.08

A bientôt !

Pépites fait une pause et vous dit à bientôt...
Source : Solingen en Allemagne par Sabine sur www.flickr.com.

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8.2.08

Nous sommes de plus en plus proches de la fourmi

Ollivier Dyens est professeur à Montréal et auteur de "La Condition inhumaine" chez Flammarion :

"Aux questions essentielles que l'homme se pose depuis la nuit des temps - Qui suis-je ? D'où venons-nous ? -, la science et la technologie apportent des réponses qui, de plus en plus, contrarient ce que disent nos sens et notre esprit. C'est cette tension croissante entre notre réalité biologique et notre réalité technologique qui provoque ce que je qualifie de " condition inhumaine ". Depuis toujours, nous avons considéré les outils et les langages comme des structures qui existaient pour répondre à nos besoins. Il est vital de repenser cette relation. (…)

Nous risquons d'aboutir, dans un avenir plus ou moins proche, à un monde polarisé, manichéen, violent, dans lequel la majeure partie de l'humanité se retrouvera en décalage complet avec le monde des représentations, des idées, des théories et de la culture. Un monde de frustrations et de désespoir issu d'une nouvelle aliénation : celle de la connaissance. Ce risque est déjà à l'oeuvre : nous avons une difficulté grandissante à distinguer clairement l'information de sa synthèse - autrement dit de la connaissance. Pourquoi ? Parce que la culture générée par les machines nous dépasse. Pour utiliser une image maritime : la quantité d'informations présentes sur le Net est un océan, mais nous ne connaissons pas l'art d'y naviguer. Il apparaît de plus en plus que rester à la surface de cet océan - " surfer " - est devenu une question de survie. Mais l'humain navigue encore à l'ancienne, tant la connaissance nous semble liée à l'idée d'approfondissement. La surface et le fond : il va nous falloir apprendre à concilier ces deux notions. (…)

Les moyens de communication qu'offrent à l'humanité les réseaux numériques instantanés semblent posséder un objectif principal : nourrir, ou créer une cohérence globale. Un blog acquiert sa légitimité s'il est recensé dans d'autres blogs, et le premier site qui apparaît dans Google est celui qui est " hyperlié " par le plus grand nombre de sites... Cette légitimation par la collectivité porte ses dangers : elle se défend contre l'individuel et fait peu de cas de ce qui est hors norme ou marginal. Mais elle représente aussi un potentiel formidable, qui change profondément notre relation au monde. L'humain de la condition inhumaine est bien plus proche de la fourmi - qui vit, existe et comprend l'univers par l'entremise de sa collectivité - qu'il ne l'est d'un individu autonome, conscient et singulier."

Source : Le Monde, 27/01/08

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7.2.08

La plaie de la fraude scientifique

Le journaliste Pierre Le Hir au sujet de la fraude scientifique :

"Même si les entorses à la probité sont vieilles comme la science, l'impact de la recherche moderne sur les sociétés et les économies amène aujourd'hui institutions scientifiques et gouvernements à s'inquiéter de ce que les Anglo-Saxons appellent misconduct (inconduite ou écart de conduite). (…) Les statistiques sur les pratiques frauduleuses sont très lacunaires. En France, elles sont absentes. D'autant que la ligne de démarcation entre le péché véniel (présentation de données partielles, emprunt ponctuel à un autre auteur...) et la faute caractérisée (fabrication de résultats, falsification ou plagiat) n'est pas clairement définie. Mais, assure M. Alix, " toutes les études indiquent que ces pratiques sont en augmentation ". Une récente enquête sur le plagiat a révélé, sur les 7 millions d'articles les plus cités de la base documentaire médicale Medline, 70 000 cas (soit 1 %) de " haute ressemblance " détectée par un moteur de recherche spécialisé. Une autre étude américaine, publiée en 2005 par la revue Nature, donne à penser que les manquements à l'éthique sont de beaucoup plus grande ampleur. Sur près de 8 000 chercheurs du secteur biomédical questionnés sous le sceau de l'anonymat, pas moins de 33 % de ceux qui ont répondu ont confessé un comportement coupable au cours des trois années précédentes. La palette est large : données falsifiées (0,3 %), appartenance non signalée à une entreprise (0,3 %), pillage d'idées (1,4 %), rapports critiquables avec des étudiants ou des clients (1,4 %), usage d'informations confidentielles (1,7 %), omission de résultats contradictoires (6 %), modification de résultats à la demande d'un bailleur de fonds (15,5 %)... Les fautes avouées, précise l'étude, sont plus nombreuses en milieu qu'en début de carrière (38 % contre 28 %), peut-être parce que les occasions de fraude sont plus fréquentes et le sentiment d'impunité plus assuré. " Publier, valoriser, communiquer ", telles sont les trois pressions qui poussent les chercheurs à sortir du droit chemin. Avec des conséquences d'autant plus graves qu'il n'y va pas seulement de la crédibilité de la science, mais aussi, parfois, d'applications industrielles."

Source : Le Monde, 07/02/08

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6.2.08

Quand l'histoire s'accélère

L'historien Pierre Nora parle d'accélération de l'histoire :
"D'une part, l'accélération de l'histoire est une métaphore, d'autre part, c'est une réalité visible dans un ensemble mesurable. A l'instar de la consommation d'énergie des pays industrialisés occidentaux qui augmente beaucoup plus vite que les prévisions. En outre, la rapidité croissante des moyens de communication fait que tout ce qui se passe sur la planète est immédiatement perceptible. Les personnes vivant à notre époque assistent à un développement exponentiel de cette tendance. Cela concerne non seulement le climat, la technologie, l'énergie, mais modifie également l'histoire, dans laquelle tout se manifeste et d'où tout émane. (...) La signification historique des choses gagne en intensité et en profondeur. Elle touche toujours plus de personnes."
Source : www.arte.tv, 29/01/08

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5.2.08

L'information est devenue une conversation

Le responsable sud-coréen du site participatif d'actualité de référence "Ohmynews", Jean K.Min :
"Je tiens à rassurer les journalistes: on aura toujours besoin de journalistes professionnels. Il faut bien qu'il y ait quelqu'un qui suive quotidiennement l'actualité! On ne peut pas demander aux journalistes amateurs d'abandonner leur métier et de, soudainement, se mettre à suivre le président dans tous ses déplacements. Seulement, ils exercent une saine émulation sur les journalistes professionnels qui, pour justifier leur statut, doivent désormais rivaliser d'exigence et de qualité. Et pour cela ils ne se dispenseront pas de réinventer leur rôle (...). L'information est devenue une conversation. L'article sera seulement le début de cette conversation."
Source : Demain tous journalistes, 06/01/08

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Quand réalité et fiction se confondent

Ces deux témoignages en disent long sur la guerre des gangs dans les grandes villes anglaises :

Le commandant Shaun Sawyer, l'un des chefs de l'anti-gang de Scotland Yard : " La violence des batailles de gangs à Londres a toujours existé, mais c'est leur intensité qui est nouvelle. Les jeunes criminels portent non seulement des couteaux à longue lame, des cutters ou des hachettes mais aussi des revolvers pour défendre un prétendu territoire, comme si c'était la seule chose au monde qu'ils possèdent. "

Harry Fletcher, responsable du syndicat des éducateurs sociaux : "C'est Orange mécanique. Ils pensent jouer dans un film de gangsters. Ils ne parviennent plus à faire la distinction entre la réalité et la fiction."

Source : Le Monde, 08/01/08

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4.2.08

Economie : les Trente Globales

Michel Cicurel, président du directoire de La Compagnie financière Edmond de Rothschild, estime que nous sommes devant une période de croissance globale de trente ans :
"La Compagnie financière Edmond de Rothschild n'a jamais hésité à s'engager nettement. Nous avons préconisé vivement l'investissement en actions dès 2003. Et l'an dernier, dans l'euphorie générale, nous avons annoncé la montée des périls. Pourtant, cette année, la plus grande humilité s'impose en matière de pronostics. L'économie américaine atterrit, et le «subprime crédit» continuera de générer des turbulences en 2008 comme il l'a fait depuis un semestre. Mais, au-delà de ces deux certitudes, que dire ? Il ne fera pas craquer le système global. Pour scruter pertinemment l'avenir, il faut admettre une fois pour toutes que nous vivons un «big-bang» de la planète économique et financière : c'est la première crise globale, qui réclame les premières solutions globales, dans le premier cycle long de croissance globale. Il faut réapprendre à lire en lettres globales. Et il serait injuste de railler la perplexité des prévisionnistes qui doivent ordonner les pièces innombrables d'un puzzle dont le modèle n'a encore jamais été vu. Comme ces météorologues toujours décriés, condamnés à maîtriser une réalité complexe, mais plus capricieuse encore depuis qu'elle est soumise à un bouleversement climatique majeur. (…) N'écoutez donc pas les augures qui vous afficheront des certitudes viriles pour 2008 ! Le monde découvre cahin-caha les règles de fonctionnement de la globalisation. Tout événement particulier, comme la pièce du puzzle, doit être replacé dans le contexte de la mondialisation dont on cherche maladroitement à deviner les contours. (…) Si 2008 est incertain, les années qui suivront paraissent assez limpides. Les boussoles s'affolent aujourd'hui, mais pour demain elles indiquent la direction sans hésitation : celle d'une longue et forte croissance mondiale tirée par l'Asie. Bien sûr, le fameux découplage du continent asiatique ne sera pas parfait, et le ralentissement du Nord influencera fatalement les économies du Sud. Bien sûr, la formidable histoire de Chindia ne s'écrira pas sans ratures. Bien sûr, des difficultés sociales, environnementales, politiques surviendront. Il aura fallu du temps pour que les États-Unis surpassent la «vieille Europe», et celle-ci n'y a rien perdu lorsque ce fut le cas. Il en faudra aussi pour que le centre de gravité de la planète change à nouveau de continent. Mais le mouvement est clairement engagé, plus rapide que ne le dit le consensus, et plus profitable à tous que ne cherchent à le faire croire les perdants et les frileux, qu'il faut assister, mais pas écouter. "
Source : lefigaro.fr, 22/01/08

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3.2.08

En pleine tempête

Le phare de la Vieille en pleine tempête au large de la Pointe du Raz.
Source : une photo d'Eric Faudeil chez L'Internaute

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2.2.08

C comme Cinéma

Jean Cocteau voyait dans le cinéma l’écriture moderne dont l’encre est la lumière. Le cinéma est un des plus merveilleux fournisseur d’émotions. Songez à ces instants, en sortant de la salle, quand vous réalisez que le film est terminé, quand vous revenez à la réalité en raison du bruit de la rue, des voitures. Songez à la seconde précise où vous regrettez la fin du film, car il vous avait emporté loin de tout, dans un autre monde. « La fiction est un merveilleux pays, où l’on n’a plus à réfléchir à ce qu’est la vie dans la réalité. Où il fait bon vivre » dit Woody Allen. Sous un autre angle, Wim Wenders estime que plus les images des cinéastes seront belles, plus le monde sera beau. En quelques minutes, le cinéma est capable de toucher au plus intime. Pour Ingmar Bergman, « aucun art ne traverse nos consciences comme le cinéma. Les films vont droit à nos sentiments, ils descendent dans les profondeurs de nos âmes ». Avec l’image, le cinéma est encore l’unique art capable de laisser une trace fidèle pour toujours. « L’image de cinéma reste jusqu’à maintenant la seule victoire jamais remportée sur la mort » confirme Jean-Claude Carrière.

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1.2.08

La vie heureuse vient de l'intérieur

Le Nouvel Obs consacrait récemment sa une au Tibet. A cette occasion, le Dalaï-lama nous disait ceci :
"En fait, il n'y a pas beaucoup de différences entre les Occidentaux et les Orientaux. Il y a des problèmes émotionnels ici, mais on voit la même chose en Asie. [Rire.] On dit que les Orientaux sont plus religieux, ce n'est que partiellement vrai. Ce que je dis aux Asiatiques, je le dis aussi aux Occidentaux. Nous sommes tous les mêmes êtres humains : on a le même corps, le même esprit, les mêmes émotions, les mêmes problèmes. Naissance, mort, et toutes sortes d'événements non désirés, c'est pareil pour tous. Chacun doit comprendre que les événements d'aujourd'hui sont dus à des causes passées. C'est le cas y compris avec la tragédie tibétaine. Les générations précédentes ont vraiment négligé la réalité : la réalité du monde, la réalité du XXe siècle. Mais je tiens à préciser que les valeurs matérielles sont limitées. Au cours des deux derniers siècles, les gens se sont concentrés sur le développement matériel, et les gouvernements se sont focalisés sur la planification économique. On a oublié l'éducation morale. C'est ce dont nous avons besoin. Parce que, en dernière analyse, la vie heureuse ne vient pas de l'argent, ni du pouvoir, ni de je ne sais quel avantage, elle vient de l'intérieur."
Source : nouvelobs.com, 17/01/08

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Le bonheur n'est pas dans le PIB

En complément des propos précédents, ce graphique : la satisfaction à l'égard de la vie reste la même dans le temps alors que la richesse ne cesse de progresser. L'argent ne fait pas le bonheur !
Source : Le Monde, 20-21/01/08

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31.1.08

Nous sommes trop contents de nous

Aviad Kleinberg est un des plus grands historiens des religions, professeur de l'université de Tel-Aviv. Il vient de publier « Péchés capitaux » au Seuil. Il évoque le triomphe des droits sur les devoirs dans notre société :
"Pour l'utopie libérale, le seul objectif qui vaille est la quête du bonheur, défini par la consommation de biens marchands. Tout ce qui s'oppose à cette activité sacrée (qui, grâce à la « main invisible », bénéficie à l'ensemble de la communauté) doit être éliminé. Laissez faire ! Laissez passer ! Tant que vous n'interférez pas avec le plaisir d'autrui, faites tout ce qui vous chante. Dans un monde « idéal », les seules différences qui persisteront seront les différences de « goûts » (tu aimes Adidas et moi Nike). D'ores et déjà, nos produits, nos vies, et même nos passions, sont standardisés. Dans ces conditions, un système moral fondé sur l'intériorisation de la contrainte ne peut qu'aboutir à des frondes. Les gens prêts à payer le prix fort pour le respect de leurs valeurs sont des consommateurs politiques avertis et soupçonneux. Mais notre culture a besoin de consommateurs passifs, politiquement et moralement indifférents. Orwell s'est trompé : « 1984 » est passé et nous ne voyons rien qui ressemble à son enfer stalinien. En revanche, nous nous rapprochons un peu plus chaque jour du « Meilleur des mondes » de Huxley. Faut-il le déplorer ? Difficile à dire. Si on est attaché à la liberté, la réponse est oui. (…) Délivrés de la culpabilité, nous ne considérons plus le corps et la matière comme les ennemis de nos âmes. En dépit de notre hédonisme et de notre narcissisme, nous prétendons être aussi moraux, voire plus. Bref, nous voulons la même chose pour moins cher, ce qui révèle le vice que je trouve le plus exaspérant aujourd'hui en Occident-la bonne conscience. Nous sommes très contents de nous. Trop contents."

Source : lepoint.fr, 17/01/08

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1001 projets

A la tête de la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint-Laurent, Pierre Bergé est "le dernier grand mécène français". Son ambition : "Ce que je veux, c'est transformer tous mes souvenirs en projets".

Source : Paris-Match, 10/01/08

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30.1.08

La mise en situation mieux que le CV

La journaliste Aurore Gorius évoque la montée en puissance du recrutement par simulation :
"« Cette méthode permet de décloisonner les embauches, constate Françoise Mourier, chef de mission à la direction générale de l'ANPE. Les entreprises recrutent des candidats qui n'auraient jamais eu leurs chances par les voies classiques du CV et de l'expérience. Les postulants eux-mêmes vont vers des postes qu'ils pensaient inaccessibles auparavant. C'est aussi une façon d'introduire plus de diversité dans le monde du travail. » Selon certaines estimations, près d'un tiers des recrutements ne donneraient réellement satisfaction ni au salarié ni à la direction. La mise en situation a pour but de mieux appréhender le potentiel et les compétences concrètes des candidats. D'inspiration anglo-saxonne, la technique a été développée dans les années 40 pour mettre à l'épreuve les espions américains. Très répandue maintenant dans le monde de l'entreprise, elle se généralise parmi les cadres. Dans son « assessment centre » (centre d'évaluation), KPMG recrée les conditions de travail de ses équipes. Devant un PC portable et une boîte mail où tombent des informations, les candidats doivent remplir des missions, le tout intégralement en anglais. La gestion du stress, les capacités de prise de décision ou de management sont passées au crible. C'est une des phases du processus de recrutement du cabinet d'audit."
Source : lepoint.fr, 17/01/08

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Le triste phénomène de la prostitution étudiante

La sociologue Eva Clouet vient de consacrer un livre au phénomène de la prostitution étudiante : "La prostitution étudiante à l'heure des nouvelles technologies de communication". Cette parution intervient après la sortie du livre d'une étudiante qui témoigne à ce sujet. Triste époque que la nôtre, quand vouloir étudier oblige au pire.

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29.1.08

Ainsi va le monde

Au fil des infos aujourd'hui :

  • Alors que vous et moi sommes relancés au moindre découvert, la troisième banque française a perdu 5 milliards d'euros en ne détectant pas les pratiques d'un trader junior : on se moque de nous.
  • Ce jeune trader anonyme est devenu connu de tous en quelques heures : exemple d'une fulgurance médiatique. Les blogs se régalent...
  • Danielle Mitterrand devrait retirer 80.000 € de la vente ce jour des effets personnels de François Mitterrand, dont son écharpe rouge et son chapeau noir : une page d'histoire se tourne modestement.
  • Le Kenya était encore il y a peu une belle destination touristique : les images des atrocités qui s'y déroulent suscitent l'indignation.
  • Fumer un pétard revient à fumer 20 cigarettes : vous voilà prévenus !

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Vies parallèles dans un monde virtuel

Le psychiatre Serge Tisseron publie "Virtuel, mon amour", une analyse de l'impact de la révolution culturelle. Le Monde en disait récemment ceci :

"Les adolescents ne cherchent plus à quitter le domicile familial. Leurs écouteurs sur les oreilles, ou barricadés dans leurs chambres, ils mènent une vie parallèle, tout en continuant à profiter du réfrigérateur. Et c'est lorsque les parents tentent de s'immiscer dans ces nouveaux territoires qu'ils sont rejetés. Le téléphone portable n'est pas seulement un outil, mais un interlocuteur, toujours disponible. On le soupèse, on le caresse... Plus les corps s'effacent de la communication, souligne l'auteur, plus les émotions et les sensations sont vécues avec les machines elles-mêmes. Pour chercher l'âme soeur sur Internet, chacun se construit une identité, offrant l'image qu'il se fait ou essaie de donner de lui-même. On " se parle " sans se voir, pour essayer de savoir si cela vaut la peine de se rencontrer... La vraie rencontre, ensuite, échoue souvent, car " les rituels préliminaires qui apprivoisent les corps et les encouragent à se faire confiance n'ont pas eu lieu ". La vie numérique, avec ses jeux de plus en plus sophistiqués et ses avatars, n'est pas nécessairement une calamité, remarque Serge Tisseron. Certains jeunes se soignent dans les espaces virtuels, alors que d'autres y vont de plus en plus mal. Le psychiatre préconise des jeux de rôle dès la maternelle : " Plus les enfants seront invités précocement à "imiter pour de faux" dans un cadre qui soit garant de leur jeu, et moins ils seront menacés par la tentation d'imiter "pour de vrai" les images qu'ils voient, que ce soit comme agresseurs ou comme victimes. "

Source : Le Monde, 18/01/08

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Dur retour à la réalité

Cette indiscrétion révèle que Dominique de Villepin est contraint de vendre sa collection de livres sur Napoléon, glanée pendant trente ans, pour faire face à ses frais d'avocat dans l'affaire Clearstream. Dur retour à la réalité pour cet homme qui n'était pas un politique. Pas étonnant que les "vrais" hommes politiques s'accrochent souvent à leur poste : c'est leur métier et leur gagne-pain.

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28.1.08

Un cinquième pouvoir se met en place

Dans sa dernière chronique, Robert Solé rendait compte du nouveau livre du philologue Milad Doueihi, "La Grande Conversion numérique" :

"Tous les métiers de l'écriture sont frappés de plein fouet par la révolution en cours. Les archives, par exemple. Rien n'est plus fragile que les documents numériques, souligne Milad Doueihi. En juillet 2006, d'un simple clic malencontreux, un technicien a effacé 800 000 images électroniques des archives du Fonds permanent de l'Alaska... Sans compter les actes délictueux : une attaque des lieux de stockage par des cyberpirates altérerait définitivement des documents irremplaçables. Nous faisons comme si l'information numérique sera toujours la même, toujours accessible, toujours interrogeable. Or, les normes, les formats et les fichiers changent continuellement. Plus encore : les archives numériques ne sont pas que mise en mémoire et stockage, mais " des sites de production du savoir ". Cette nouvelle culture, nous dit le philologue, exige " une compétence numérique " qui est loin de se limiter au maniement des outils disponibles. Internet remet en question toutes les notions de copyright et de propriété intellectuelle. Le droit est en retard, notre réflexion aussi. Nous pensons encore en termes d'imprimé, parlant de " pages " sur nos écrans, alors que la lecture n'y est plus linéaire : on navigue, on suit des liens, en se permettant de modifier ces documents numérisés. La distinction entre lecteur et auteur est effacée, les consommateurs deviennent eux-mêmes fournisseurs et distributeurs de contenus : des " consom-acteurs ", comme les appelle Pascal Josèphe. C'est un " cinquième pouvoir " qui se met doucement en place."

Source : Le Monde, 18/01/08

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L'essentiel : être ouvert aux autres

Le Monde dressait récemment le portrait de Jean-Louis Ricot, un touriste hors-norme. Il a voyagé dans bien des pays du monde et a une prédilection pour les endroits hors des sentiers battus. Du risque, il dit ceci : "La notion de risque est fluctuante. L'essentiel, c'est d'être ouvert aux autres, de laisser de côté nos préjugés et notre complexe de suprématie."

Source : Le Monde, 18/01/08

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