9.2.08

A bientôt !

Pépites fait une pause et vous dit à bientôt...
Source : Solingen en Allemagne par Sabine sur www.flickr.com.

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8.2.08

Nous sommes de plus en plus proches de la fourmi

Ollivier Dyens est professeur à Montréal et auteur de "La Condition inhumaine" chez Flammarion :

"Aux questions essentielles que l'homme se pose depuis la nuit des temps - Qui suis-je ? D'où venons-nous ? -, la science et la technologie apportent des réponses qui, de plus en plus, contrarient ce que disent nos sens et notre esprit. C'est cette tension croissante entre notre réalité biologique et notre réalité technologique qui provoque ce que je qualifie de " condition inhumaine ". Depuis toujours, nous avons considéré les outils et les langages comme des structures qui existaient pour répondre à nos besoins. Il est vital de repenser cette relation. (…)

Nous risquons d'aboutir, dans un avenir plus ou moins proche, à un monde polarisé, manichéen, violent, dans lequel la majeure partie de l'humanité se retrouvera en décalage complet avec le monde des représentations, des idées, des théories et de la culture. Un monde de frustrations et de désespoir issu d'une nouvelle aliénation : celle de la connaissance. Ce risque est déjà à l'oeuvre : nous avons une difficulté grandissante à distinguer clairement l'information de sa synthèse - autrement dit de la connaissance. Pourquoi ? Parce que la culture générée par les machines nous dépasse. Pour utiliser une image maritime : la quantité d'informations présentes sur le Net est un océan, mais nous ne connaissons pas l'art d'y naviguer. Il apparaît de plus en plus que rester à la surface de cet océan - " surfer " - est devenu une question de survie. Mais l'humain navigue encore à l'ancienne, tant la connaissance nous semble liée à l'idée d'approfondissement. La surface et le fond : il va nous falloir apprendre à concilier ces deux notions. (…)

Les moyens de communication qu'offrent à l'humanité les réseaux numériques instantanés semblent posséder un objectif principal : nourrir, ou créer une cohérence globale. Un blog acquiert sa légitimité s'il est recensé dans d'autres blogs, et le premier site qui apparaît dans Google est celui qui est " hyperlié " par le plus grand nombre de sites... Cette légitimation par la collectivité porte ses dangers : elle se défend contre l'individuel et fait peu de cas de ce qui est hors norme ou marginal. Mais elle représente aussi un potentiel formidable, qui change profondément notre relation au monde. L'humain de la condition inhumaine est bien plus proche de la fourmi - qui vit, existe et comprend l'univers par l'entremise de sa collectivité - qu'il ne l'est d'un individu autonome, conscient et singulier."

Source : Le Monde, 27/01/08

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7.2.08

La plaie de la fraude scientifique

Le journaliste Pierre Le Hir au sujet de la fraude scientifique :

"Même si les entorses à la probité sont vieilles comme la science, l'impact de la recherche moderne sur les sociétés et les économies amène aujourd'hui institutions scientifiques et gouvernements à s'inquiéter de ce que les Anglo-Saxons appellent misconduct (inconduite ou écart de conduite). (…) Les statistiques sur les pratiques frauduleuses sont très lacunaires. En France, elles sont absentes. D'autant que la ligne de démarcation entre le péché véniel (présentation de données partielles, emprunt ponctuel à un autre auteur...) et la faute caractérisée (fabrication de résultats, falsification ou plagiat) n'est pas clairement définie. Mais, assure M. Alix, " toutes les études indiquent que ces pratiques sont en augmentation ". Une récente enquête sur le plagiat a révélé, sur les 7 millions d'articles les plus cités de la base documentaire médicale Medline, 70 000 cas (soit 1 %) de " haute ressemblance " détectée par un moteur de recherche spécialisé. Une autre étude américaine, publiée en 2005 par la revue Nature, donne à penser que les manquements à l'éthique sont de beaucoup plus grande ampleur. Sur près de 8 000 chercheurs du secteur biomédical questionnés sous le sceau de l'anonymat, pas moins de 33 % de ceux qui ont répondu ont confessé un comportement coupable au cours des trois années précédentes. La palette est large : données falsifiées (0,3 %), appartenance non signalée à une entreprise (0,3 %), pillage d'idées (1,4 %), rapports critiquables avec des étudiants ou des clients (1,4 %), usage d'informations confidentielles (1,7 %), omission de résultats contradictoires (6 %), modification de résultats à la demande d'un bailleur de fonds (15,5 %)... Les fautes avouées, précise l'étude, sont plus nombreuses en milieu qu'en début de carrière (38 % contre 28 %), peut-être parce que les occasions de fraude sont plus fréquentes et le sentiment d'impunité plus assuré. " Publier, valoriser, communiquer ", telles sont les trois pressions qui poussent les chercheurs à sortir du droit chemin. Avec des conséquences d'autant plus graves qu'il n'y va pas seulement de la crédibilité de la science, mais aussi, parfois, d'applications industrielles."

Source : Le Monde, 07/02/08

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6.2.08

Quand l'histoire s'accélère

L'historien Pierre Nora parle d'accélération de l'histoire :
"D'une part, l'accélération de l'histoire est une métaphore, d'autre part, c'est une réalité visible dans un ensemble mesurable. A l'instar de la consommation d'énergie des pays industrialisés occidentaux qui augmente beaucoup plus vite que les prévisions. En outre, la rapidité croissante des moyens de communication fait que tout ce qui se passe sur la planète est immédiatement perceptible. Les personnes vivant à notre époque assistent à un développement exponentiel de cette tendance. Cela concerne non seulement le climat, la technologie, l'énergie, mais modifie également l'histoire, dans laquelle tout se manifeste et d'où tout émane. (...) La signification historique des choses gagne en intensité et en profondeur. Elle touche toujours plus de personnes."
Source : www.arte.tv, 29/01/08

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5.2.08

L'information est devenue une conversation

Le responsable sud-coréen du site participatif d'actualité de référence "Ohmynews", Jean K.Min :
"Je tiens à rassurer les journalistes: on aura toujours besoin de journalistes professionnels. Il faut bien qu'il y ait quelqu'un qui suive quotidiennement l'actualité! On ne peut pas demander aux journalistes amateurs d'abandonner leur métier et de, soudainement, se mettre à suivre le président dans tous ses déplacements. Seulement, ils exercent une saine émulation sur les journalistes professionnels qui, pour justifier leur statut, doivent désormais rivaliser d'exigence et de qualité. Et pour cela ils ne se dispenseront pas de réinventer leur rôle (...). L'information est devenue une conversation. L'article sera seulement le début de cette conversation."
Source : Demain tous journalistes, 06/01/08

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Quand réalité et fiction se confondent

Ces deux témoignages en disent long sur la guerre des gangs dans les grandes villes anglaises :

Le commandant Shaun Sawyer, l'un des chefs de l'anti-gang de Scotland Yard : " La violence des batailles de gangs à Londres a toujours existé, mais c'est leur intensité qui est nouvelle. Les jeunes criminels portent non seulement des couteaux à longue lame, des cutters ou des hachettes mais aussi des revolvers pour défendre un prétendu territoire, comme si c'était la seule chose au monde qu'ils possèdent. "

Harry Fletcher, responsable du syndicat des éducateurs sociaux : "C'est Orange mécanique. Ils pensent jouer dans un film de gangsters. Ils ne parviennent plus à faire la distinction entre la réalité et la fiction."

Source : Le Monde, 08/01/08

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4.2.08

Economie : les Trente Globales

Michel Cicurel, président du directoire de La Compagnie financière Edmond de Rothschild, estime que nous sommes devant une période de croissance globale de trente ans :
"La Compagnie financière Edmond de Rothschild n'a jamais hésité à s'engager nettement. Nous avons préconisé vivement l'investissement en actions dès 2003. Et l'an dernier, dans l'euphorie générale, nous avons annoncé la montée des périls. Pourtant, cette année, la plus grande humilité s'impose en matière de pronostics. L'économie américaine atterrit, et le «subprime crédit» continuera de générer des turbulences en 2008 comme il l'a fait depuis un semestre. Mais, au-delà de ces deux certitudes, que dire ? Il ne fera pas craquer le système global. Pour scruter pertinemment l'avenir, il faut admettre une fois pour toutes que nous vivons un «big-bang» de la planète économique et financière : c'est la première crise globale, qui réclame les premières solutions globales, dans le premier cycle long de croissance globale. Il faut réapprendre à lire en lettres globales. Et il serait injuste de railler la perplexité des prévisionnistes qui doivent ordonner les pièces innombrables d'un puzzle dont le modèle n'a encore jamais été vu. Comme ces météorologues toujours décriés, condamnés à maîtriser une réalité complexe, mais plus capricieuse encore depuis qu'elle est soumise à un bouleversement climatique majeur. (…) N'écoutez donc pas les augures qui vous afficheront des certitudes viriles pour 2008 ! Le monde découvre cahin-caha les règles de fonctionnement de la globalisation. Tout événement particulier, comme la pièce du puzzle, doit être replacé dans le contexte de la mondialisation dont on cherche maladroitement à deviner les contours. (…) Si 2008 est incertain, les années qui suivront paraissent assez limpides. Les boussoles s'affolent aujourd'hui, mais pour demain elles indiquent la direction sans hésitation : celle d'une longue et forte croissance mondiale tirée par l'Asie. Bien sûr, le fameux découplage du continent asiatique ne sera pas parfait, et le ralentissement du Nord influencera fatalement les économies du Sud. Bien sûr, la formidable histoire de Chindia ne s'écrira pas sans ratures. Bien sûr, des difficultés sociales, environnementales, politiques surviendront. Il aura fallu du temps pour que les États-Unis surpassent la «vieille Europe», et celle-ci n'y a rien perdu lorsque ce fut le cas. Il en faudra aussi pour que le centre de gravité de la planète change à nouveau de continent. Mais le mouvement est clairement engagé, plus rapide que ne le dit le consensus, et plus profitable à tous que ne cherchent à le faire croire les perdants et les frileux, qu'il faut assister, mais pas écouter. "
Source : lefigaro.fr, 22/01/08

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3.2.08

En pleine tempête

Le phare de la Vieille en pleine tempête au large de la Pointe du Raz.
Source : une photo d'Eric Faudeil chez L'Internaute

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2.2.08

C comme Cinéma

Jean Cocteau voyait dans le cinéma l’écriture moderne dont l’encre est la lumière. Le cinéma est un des plus merveilleux fournisseur d’émotions. Songez à ces instants, en sortant de la salle, quand vous réalisez que le film est terminé, quand vous revenez à la réalité en raison du bruit de la rue, des voitures. Songez à la seconde précise où vous regrettez la fin du film, car il vous avait emporté loin de tout, dans un autre monde. « La fiction est un merveilleux pays, où l’on n’a plus à réfléchir à ce qu’est la vie dans la réalité. Où il fait bon vivre » dit Woody Allen. Sous un autre angle, Wim Wenders estime que plus les images des cinéastes seront belles, plus le monde sera beau. En quelques minutes, le cinéma est capable de toucher au plus intime. Pour Ingmar Bergman, « aucun art ne traverse nos consciences comme le cinéma. Les films vont droit à nos sentiments, ils descendent dans les profondeurs de nos âmes ». Avec l’image, le cinéma est encore l’unique art capable de laisser une trace fidèle pour toujours. « L’image de cinéma reste jusqu’à maintenant la seule victoire jamais remportée sur la mort » confirme Jean-Claude Carrière.

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1.2.08

La vie heureuse vient de l'intérieur

Le Nouvel Obs consacrait récemment sa une au Tibet. A cette occasion, le Dalaï-lama nous disait ceci :
"En fait, il n'y a pas beaucoup de différences entre les Occidentaux et les Orientaux. Il y a des problèmes émotionnels ici, mais on voit la même chose en Asie. [Rire.] On dit que les Orientaux sont plus religieux, ce n'est que partiellement vrai. Ce que je dis aux Asiatiques, je le dis aussi aux Occidentaux. Nous sommes tous les mêmes êtres humains : on a le même corps, le même esprit, les mêmes émotions, les mêmes problèmes. Naissance, mort, et toutes sortes d'événements non désirés, c'est pareil pour tous. Chacun doit comprendre que les événements d'aujourd'hui sont dus à des causes passées. C'est le cas y compris avec la tragédie tibétaine. Les générations précédentes ont vraiment négligé la réalité : la réalité du monde, la réalité du XXe siècle. Mais je tiens à préciser que les valeurs matérielles sont limitées. Au cours des deux derniers siècles, les gens se sont concentrés sur le développement matériel, et les gouvernements se sont focalisés sur la planification économique. On a oublié l'éducation morale. C'est ce dont nous avons besoin. Parce que, en dernière analyse, la vie heureuse ne vient pas de l'argent, ni du pouvoir, ni de je ne sais quel avantage, elle vient de l'intérieur."
Source : nouvelobs.com, 17/01/08

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Le bonheur n'est pas dans le PIB

En complément des propos précédents, ce graphique : la satisfaction à l'égard de la vie reste la même dans le temps alors que la richesse ne cesse de progresser. L'argent ne fait pas le bonheur !
Source : Le Monde, 20-21/01/08

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