25.1.08

"Avions rêvé davantage. Avons fait du mieux possible."

Dominique de Villepin publie à la fin du mois "Hôtel de l'insomnie". Ce n'est pas un récit politique. Il revient sur son expérience à travers la poésie, sa passion :

"Il faut être une conscience qui réfléchit et qui agit. Ne pas s'installer. Etre dans la prise de risque. Savoir dépasser les frontières dans lesquelles on est enfermés. Pour rester vivant, il faut se transformer. Je veux montrer, dans mes livres, comment un homme arrive à changer et comment, quand il ne peut plus changer, il dépérit. Le mauvais sort peut parfois être une bonne chose. Les épreuves permettent d'aller au bout de soi-même. (…) Je ne vis pas dans la nostalgie d'un ailleurs. Je veux vivre mon siècle et mon pays. La poésie est une manière de se désinstaller. Comment éviter, lorsque l'on est au pouvoir, d'être son propre objet d'ambition ? La politique est pleine de miroirs. On devient vite prisonnier du regard des autres avec le risque de ne plus s'appartenir. Il faut se ressourcer. Etablir une pudeur, un silence, un mystère. On se retrouve sinon coupé de sa réalité : on n'est plus qu'un reflet."

L'auteur de l'article et de l'interview, Marie-Laure Delorme parle du nouvel avocat en ces termes :

"Dominique de Villepin, homme aux visages contrastés, complexes, contrariés, contradictoires, saisit avec fulgurance ce que c'est que d'avoir plusieurs personnalités en une seule. Une paix intérieure toujours au bord de la guerre extérieure. L'amour de la littérature aide à être mais pas forcément à faire."

Elle reprend encore cette citation du livre : le télégramme de l'explorateur Jean Charcot envoyé à l'Académie des sciences: "Avions rêvé davantage. Avons fait du mieux possible."

Source : Le Journal du Dimanche, 21/01/08

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