18.12.07

Moins on est sur Google, mieux on se porte...

Etienne Balmer parle des risques à trop se mettre en avant sur Internet :
"Les procédures judiciaires contre les blogueurs qui racontent les coulisses de leur entreprises se multiplient, au point que même les plus bavards finissent par mettre une sourdine. Une leçon amère des risques professionnels d'une surexposition intime sur internet, alors que les réseaux sociaux comme Facebook prospèrent... (…)
Aujourd’hui, A. ne tient plus de blog et fuit Facebook et consorts. Pour son avenir de jeune professionnel, il vaut mieux enterrer cette mauvaise anecdote. Mais Google, qui archive les pages web, peut avoir la mémoire aussi longue qu’une carrière.
"Avec internet, on baigne dans la culture du tout gratuit et du tout permis", décrypte Stéphane Boudin, avocat au barreau de Seine-Saint-Denis spécialisé dans le droit du travail et les contentieux du web. "Or les sanctions peuvent arriver très vite".
Quels sont les risques professionnels de s’épancher sur un blog? En France, la liberté d’expression a valeur constitutionnelle et elle est consacrée dans le code du travail. Mais cette liberté à l’intérieur et hors de l’entreprise connaît des limites, auxquelles Internet n’échappe pas. La diffamation, le dénigrement et l’injure sont une première ligne à ne pas franchir. (…)
S’il est salarié, le blogueur doit respecter ses obligations de loyauté et de discrétion envers son employeur. Il ne doit pas écrire sur son blog pendant ses heures de travail, ni décrire de manière négative son entreprise ou dévoiler des secrets professionnels. (…)
Nombre d’employeurs préfèrent négocier en pièces sonnantes et trébuchantes le départ d’un salarié blogueur embarrassant. Comme pour Alice, congédiée par sa boîte de communication en mars 2006 après qu’un collègue l’a démasquée comme l’auteur et modèle photo d’un blog en petite tenue. Un accord financier évite aux deux parties un procès long et médiatique, dont l’issue s’annonçait incertaine.
Car les agissements du salarié en dehors de son temps de travail ne justifient pas de sanction disciplinaire, sauf s’ils causent un "trouble objectif caractérisé" à l’entreprise. Une notion qui erre encore dans un certain "flou juridique", selon l’avocat Stéphane Boudin. (…)
Conclusion laconique de Ron l’infirmier [un blogueur] : "Moins on est sur Google, mieux c’est". Un appel à la modération peut-être salutaire, à l’heure de l’engouement pour les réseaux sociaux comme Facebook ou Myspace, dont personne ne sait aujourd’hui à quelles fins les milliards de données personnelles de leurs joyeux membres pourront êtres employés dans quelques années."
Source : Rue89, 16/12/07

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