19.12.07

Etre une femme libre n'est plus suffisant

Le professeur François de Singly et la place de la femme dans le couple :
"Le dévouement qui consiste à agir pour quelqu’un d’autre n’est plus valorisé. L’individualisme contemporain exige de chacun de nous de se réaliser à titre personnel. Même pour les femmes, l’injonction est de devenir soi-même. (…)
Pour lutter contre une définition dominée de soi, il est nécessaire de remplir le vide et donc de donner une définition positive de soi. Etre une femme libre n’est pas suffisant, un contenu doit être trouvé. Non sans difficulté, Diana y était parvenue, et c’était une des raisons de sa popularité auprès des femmes. Elle était la preuve que les femmes pouvaient renoncer à être des seconds rôles et rebondir en ayant une nouvelle vie, plus personnelle.
Le divorce de Cécilia Sarkozy traduit donc un renversement historique des formes de remerciement entre époux. Par exemple, traditionnellement lorsqu’un homme finissait une thèse, un livre, ou était élu à tel ou un poste, il remerciait son épouse de son aide. Aujourd’hui, une femme peut remercier son homme en prenant congé de lui, refusant d’être remerciée par une seconde place. La «fortune» du mari à laquelle la femme a accès peut être vécue aujourd’hui comme une «infortune» personnelle. Car la revendication de l’égalité s’est glissée, doucement mais sûrement, dans les relations conjugales, et elle réclame son dû. Pourquoi lorsqu’il s’agit du travail domestique le «commun» est pris en charge surtout par la femme, et lorsqu’il s’agit d’une aventure professionnelle, comme celle des Sarkozy le soir des résultats, le «commun» est approprié par l’homme ?
Il ne suffit pas d’être «libres ensemble» pour qu’un couple continue d’exister, il faut aussi que les conjoints soient égaux dans la construction de leur communauté."
Source : www.liberation.fr, 18/12/07

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