1.2.07

Le dernier refuge de l'action

Jean-Christophe Ruffin, écrivain et président d'honneur d'Action contre la faim, au sujet de l'action humanitaire : " C'est un domaine très noble parce que c'est le dernier refuge de l'action, de l'engagement, de la générosité. Mais l'humanitaire reste une réponse profondément inadaptée aux problèmes de la planète. L'humanitaire d'urgence, lié aux médias, est une réponse malheureusement cosmétique. Au Liberia, 14000 soldats stabilisent le pays. L'économie est sous perfusion d'aides internationales. Pourtant, c'était un pays riche (diamants, bois précieux, caoutchouc, etc.) avant la guerre. L'économie humanitaire s'est substituée à une économie véritable. Pendant la durée d'un conflit, on ne peut pas faire autrement. Mais, s'il dure, l'humanitaire remplit un rôle néfaste qui consiste à tenir la population dans une position de survie, mais en aucun cas de développement. (…) Le devoir d'engagement c'est la lucidité. Je ne suis pas sûr de croire à l'efficacité de l'action, mais ce qui importe c'est de nourrir la vision qu'on a du monde. L'engagement consiste d'abord à créer une représentation du présent qui anticipe son évolution, et permet éventuellement de la contrecarrer. " (Le Monde 2, 06/01/07)

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