10.11.06

" Génération désenchantée "

Une pépite de lecture à lire : " Génération désenchantée "

L'AUTEUR : Bernadette Bawin-Legros est sociologue de la famille

LE GENRE : essai

L'EDITEUR : Payot, 224 p.

LE SUJET :

Ce livre est le portrait de la génération désenchantée des trentenaires. Ils sont les enfants de ceux qui ont fait mai 68, qui ont proclamé la mort de l'autorité du père et libéré les corps. Cette génération a grandi sur fond de crise et a été marquée par trois événements majeurs à l'âge normal des rêves : la chute du mur de Berlin, la première guerre en Irak et le sida. Elle a aussi connu les premiers divorces massifs. Alors qu'avant la trentaine était l'âge où on se range, c'est désormais l'âge des doutes, des premières séparations, de la recherche d'un emploi valorisant, du désenchantement, et parfois du premier enfant. Leurs archétypes : Ally McBeal et Bridget Jones. Imprégnés d'un déficit d'autorité parentale, ils ont l'habitude de tout négocier. Ils sont les premiers à avoir connu la démocratie familiale. Ils sont dépolitisés car ils rejettent toute forme d'autorité. Ils sont très attachés à leur liberté, sont tolérants et cultivent le respect d'autrui. Voyager est pour eux un mode de vie. Parmi les raisons essentielles du désenchantement : le chômage, le sida, les difficultés à vivre en couple, le matérialisme qui régit notre existence et cette idée selon laquelle " tout est trop cher ", ils ne sont des modèles pour personne. Au pire, certains estiment cette génération perdue...

EXTRAITS :

" Les symptômes névrotiques, qui correspondaient au paternalisme autoritaire et puritain, ont laissé place, sous la poussée de la société permissive, à des désordres narcissiques, informes et intermittants. Les patients ne souffrent plus de symptômes fixes, mais de troubles vagues et diffus, liés à l'ère du vide. "

" Parmi les trentenaires, on rencontre bien d'autres jeunes dont les parents n'ont pas connu de drames conjugaux, de séparations ou de divorces. Mais ce qui frappe chez eux, c'est l'absence d'avenir précis, l'absence de projets d'enfants et l'incertitude sur les objectifs à très long terme. Tout se passe comme s'ils ne s'appropriaient pas leur avenir et manquaient de réflexivité… Le « on verra bien» est fréquent chez les trentenaires interrogés. "

" À leur âge, les parents de ces jeunes trentenaires étaient déjà mariés, installés et souvent parents. Aujourd'hui, les trentenaires sont indécis. « Je n'ai pas de projet précis, et je veux que cela dure », tel pourrait être le slogan de cette génération à la fois très libre et fort peu autonome. "

UN AVIS :

Pour moi qui suis un trentenaire, il est étonnant de lire le portrait d'une génération qui est aussi mon portrait. On ne se retrouve pas à 100 % dans tous les traits décrits, mais l'essentiel est là et sonne juste. Cela permet de se voir en face et de réfléchir un instant. Et c'est vrai que pas grand-chose ne nous a été épargné depuis que nous sommes à l'âge adulte. Mais peu importe, l'avenir nous appartient !

UNE NOTE : ++ : bon moment.


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