8.11.06

Contre la peine de mort

Le sénateur socialiste Robert Badinter, dont le combat est l'abolition universelle, et qui vient de publier " Contre la peine de mort " : " Dans aucun des pays où ce châtiment a été aboli, la criminalité sanglante n'a marqué de bond en avant. Le crime atroce est indifférent à la présence ou à l'absence de peine de mort. Elle satisfait l'instinct de vengeance mais n'est pas dissuasive ; elle libère la pulsion de mort. Dans les pays abolitionnistes, si l'expérience avait montré une augmentation de la criminalité, la peine de mort aurai été rétablie. Cela n'est jamais arrivé. Par tempérament et formation, en raison de mon métier d'avocat, j'avais toutes les raisons d'être hostile à la peine de mort. (…) L'abolition a beaucoup progressé mais il reste, hélas, des bastions de résistance. La Chine est le pays où le nombre d'exécutions est le plus important : il est estimé à près de 10 000 par an. La peine de mort est aussi appliquée dans les États islamistes intégristes, d'abord en Iran, puis en Arabie saoudite et dans les Émirats arabes unis, au nom d'une interprétation intégriste de la charia. (…) Sur le continent américain, de Cuba aux Etats-Unis, le châtiment subsiste. En Afrique, l'abolition progresse lentement. (…) L'abolition confère à la démocratie une dimension éthique. Au contraire, l'assassinat judiciaire ou extra-judiciaire entretient un lien historique avec la dictature. Je pense aux cris des généraux fascistes espagnols pendant la guerre civile : « Viva la muerte ! » Le sens final de l'abolition, victoire de l'homme sur lui-même, est là, dans le respect absolu de la vie humaine, même chez les êtres les plus indignes. Il faut proclamer le cri inverse : « Vive la vie ! » " (La Vie, 05/10/06)

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