20.9.06

Menace terroriste

" Le niveau de menace est plus élevé qu'il ne l'a jamais été. Pour autant, en France, nous constatons sur les quarante dernières années une réduction significative du nombre d'actions, ce qui va plutôt à l'encontre de l'intuition. En fait, c'est la dangerosité des actes terroristes - en nombre de victimes - qui est en augmentation. La proportion des attentats cherchant à tuer ou tuant est, elle, en forte progression. Les statistiques et les comparaisons mondiales sont délicates. Tout est affaire de définition : quand des Tchétchènes tirent sur un hélicoptère russe, est-ce un acte terroriste ? Est-ce la guerre ? Pour tourner la difficulté, j'ai recherché l'acte terroriste le plus meurtrier dans le monde chaque année, depuis 1969. Il s'avère que l'ampleur des dégâts humains augmente tendanciellement… Le défi n'est donc pas spécialement occidental. Mais il faut partir du principe que, malgré la qualité des mesures de prévention, nos sociétés devront faire face à des actes extrêmement durs. Seule bonne nouvelle : les personnes dont la vocation est d'éliminer leur prochain sont relativement peu nombreuses. Et cette minorité a, heureusement, infiniment de mal à se constituer en porteuse d'une représentativité sociale. Au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en France, les djihadistes sont d'une certaine façon si peu représentatifs de la communauté dont ils prétendent se prévaloir que certaines de leurs recrues les plus inquiétantes sont ce qu'on appelle les "convertis". Ainsi la première femme kamikaze en Irak était-elle une Belge flamande. " Dixit François Heisbourg, le patron de l'Institut international d'études stratégiques à Londres. (lemonde.fr, 10-11/09/06)

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