24.4.06

Un pays de râleurs

" En France, assis sur leurs prérogatives, assistés, protégés, les gens ne pensent qu'à consommer. Ils passent leur temps à râler, jamais satisfaits de ce qu'ils ont. En Haïti, mais également en Russie, en Inde, la nécessité de survie donne du talent. Je ne dis pas qu'il ne faut pas chercher à améliorer la situation de ces pays. Mais je vois surtout que ceux qui n'ont rien vivent avec davantage d'intensité que nous. " Dixit l'écrivain Dominique Fernandez, dont le dernier roman, " Jérémie ! Jérémie ! " a pour cadre Haïti. (L'Alsace, 21/04/06)

Anonymous Anonyme a écrit...

« […] peindre David et Goliath un an avant d'être assassiné, c'était annoncer sa propre mort, la programmer, presque en accélérer l'échéance. Mieux encore : Caravage souhaitait pour lui-même le sort de Goliath, il appelait de ses vœux une mort similaire, il convoitait cette fin sanglante et ignoble, s'il s'était peint sous les traits de l'homme décapité.

Cette "erreur" ne semblait un fruit maudit du "hasard" que si on méconnaissait le don prophétique des artistes et la force opératoire de leurs obsessions. Plus j'examinais le tableau, plus j'étais sûr de ne pas me tromper. David contemple avec douceur sa victime. Contrairement au héros de la Bible, il ne claironne pas sa victoire. Il a l'air triste d'avoir tué Goliath. Une sollicitude étonnée, une tendresse inquiète l'empêchent de fanfaronner. Son glaive pend le long de sa jambe, instrument d'une action dont il n'a pas à se vanter. Le pouvoir hypnotique de cette toile réside dans l'étrange rapport entre le tueur et le tué. On est fier, on plastronne, quand on a terrassé un ennemi qui a tenu tête. » (page 39)

Cet extrait au début du dernier roman de Dominique Fernandez est essentiel pour comprendre la psychologie du narrateur Fabrice Jaloux, un étudiant parisien, passionné par Alexandre Dumas, et qui travaille à un mémoire universitaire sur l'illustre écrivain. Parti avec des camarades, dans le cadre d'une mission humanitaire financée par un avocat suisse, les jeunes s'intallent à Jérémie, ville d'où était native la grand-mère de Dumas, une esclave noire d'Haïti. Face à la misère et au chaos politique, Fabrice, (qui traverse par ailleurs des graves interrogations tant sentimentales qu'éthiques, avec son amie Karine, juive dont une partie de la famille a été exterminée à Auschwitz et avec le passé franquiste de son père), découvre que la mission humanitaire à laquelle il participe, cache une opération commerciale mercantile. Se considérant comme un privilégié, Fabrice ne peut imaginer son action qu'à partir d'une expiation volontaire de tous ces crimes.

Pour lire la suite : http://culture-et-debats.over-blog.com/article-1655281.html

23/4/06 23:00  
Anonymous Anonyme a écrit...

Un peu de sang Haïtien coule dans mes veines
ce pays au taux d'analphabètisme
record
montrera peut-être à LA civilisation qu'elle a fait fausse route
car si les solutions aux problèmes que la "raison" a contribué à créer
son inventées par ceux que "l'éducation à l'occidentale" n'a pas trop touché (ou à touché différemment
alors il faudra se poser la question
qu'enseignons nous aux enfants ?

Luc Comeau-Montasse

du fagot des Nombreux

24/4/06 13:10  

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