22.4.06

Quand le prix incite à la vertu

" Face au " Français moyen " du XVIIe siècle, l'homo industrialis vit comme un nabab : tout bénéficiaire du smic, tout étudiant, tout retraité commande en permanence à l'équivalent énergétique de 100 domestiques, qui s'appellent voitures, machines industrielles, chauffage central, avions, lave-linge, congélateurs, etc. Membres d'une espèce qui a déjà connu quelques milliers de générations depuis son apparition, nous n'avons pas encore pris la mesure du formidable saut de puissance effectué depuis la naissance de nos grands-parents, multipliant au passage la pression de l'homme sur son environnement par un facteur 100 en un siècle. Cette vie à crédit ne va pas durer, et il serait temps que nous nous en rendions compte, des simples électeurs jusqu'à M. Barroso, qui semble pourtant penser que des prix bas - donc faux - sont une bénédiction pour l'avenir. Dès lors, souhaitons-nous gérer du mieux possible une inéluctable décroissance de la consommation d'énergie fossile, ou préférons-nous attendre que " quelque chose " se charge de le faire pour nous sans nous demander notre avis ? L'histoire a amplement prouvé que la passivité n'est pas la meilleure option. Et pour l'action, quiconque a bien creusé le sujet tombe invariablement sur... la hausse de la fiscalité sur l'énergie. Ce qu'il faut faire ? Monter le prix de toutes les énergies fossiles de 5 % à 10 % en termes réels tous les ans, sans limite, jusqu'au jour où nous pourrons penser être débarrassés des problèmes les plus redoutables. Cette progressivité permettra à chaque consommateur ou producteur de s'organiser en " voyant venir " les surcoûts, qui auront lieu de toute façon sinon, mais de manière brutale, nous exposant alors à de très mauvaises surprises… Quiconque réclame, comme citoyen, que l'on fasse " quelque chose " pour éviter les ennuis à venir, peut-il s'opposer, comme consommateur, au fait d'être touché au porte-monnaie ? L'histoire économique ayant démontré que c'est in fine le prix qui nous incite à la vertu. " Dixit Nicolas Hulot et le consultant en énergie Jean-Marc Jancovici.

Anonymous Anonyme a écrit...

Une proposition courageuse et qui, je crains, ne sera pas relayée par les partis politiques traditionnels... quand on touche au porte-monnaie, en période pré-électorale, les idées neuves ne font pas long feu.

21/4/06 22:03  
Anonymous Anonyme a écrit...

Voyons (et pour les plus croyants : espérons) que l'amitié avec le "président" puisse être de quelques utilités...

Et remercions Saint Nicolas, une fois de plus ...

(ironie baissée, et espoir haut, tendance rêveur, un instant, sur ce post)

21/4/06 23:45  
Anonymous Anonyme a écrit...

Inutile de planifier cela

heureusement pour la planète
et ses enfants
le coût des énergies fossiles ira en augmentant
et ce à un ryhtme plus important encore que les 5% évoqués

Le président de l'Iran n'a pas tort
"le pétrole n'est pas encore à son prix réel"
surtout si on lisse celui-ci (ce qui ne serait rien de plus que normal) entre son début (celui de la consommation initiale) et sa fin (le dernier litre)

Ce prix devrait alors être de l'ordre de 300 $ le baril

Luc Comeau-Montasse

du fagot des Nombreux

24/4/06 13:17  

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