27.3.06

Un besoin existentiel de dire non !

" Le mouvement étudiant, comme le rejet du référendum sur la Constitution européenne est l'expression d'un mal-être. La vie des jeunes est beaucoup plus anxiogène qu'il y a quarante ans : chômage, précarité, sida, réchauffement climatique… Pendant la campagne sur le référendum, dont je défendais la ratification, j'ai été frappé par cette crispation de la société française. Un jour, dans un débat, une quadragénaire m'a lancé : " J'ai un besoin existentiel de dire " non " ". Je ne pouvais pas répondre à ça. Il y a une telle peur de l'avenir ! Peut-être parce que les institutions censées rassurer, comme l'école ou le gouvernement, dysfonctionnent. Le président, par exemple, a été élu sur le thème de la sécurité, et on assiste aux violences urbaines… La société française se trouve, depuis une quinzaine d'années, dans une situation de méfiance généralisée. Et le gouvernement, au lieu de rassurer, fait tout le contraire en agissant avec arrogance… La France a besoin d'être mise en confiance. La société est tellement bloquée qu'il ne suffit plus d'avoir raison pour pouvoir la réformer. La méthode compte autant que le fond. Il est évident que l'on doit réintroduire une flexibilité dans le marché du travail. Mais il faut à tout prix garantir en même temps une plus grande sécurité, sinon, quelle que soit la réforme proposée, elle reste inaudible. " Dixit le député européen Daniel Cohn-Bendit, qui s'y connaît en contestation étudiante. (Le Monde 2, 25/03/06)

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