27.12.05

La vraie vie est toujours ailleurs...

" Crise des utopies, crise des projets, crise des modèles, crise aussi de l'histoire devenue fiction. Du point de vue collectif, le capitalisme et la mondialisation sont désormais le milieu, sans extérieur, dans lequel nous avons à vivre. L'absence d'alternative conduit à un acquiescement sans adhésion : on n'adhère pas à la pesanteur. Pour ceux qui veulent encore s'opposer, les altermondialistes ou les antiglobalisation par exemple, le refus se manifeste de manière abstraite et vide faute que se dessine autre chose : reste à invoquer l'humanité ou la solidarité avec les pauvres. Même l'idée d'un péril que courrait l'humanité tout court ne peut être décemment mise en avant : elle serait chargée de trop d'utopie… L'absence de projet se traduit par le sentiment que la vraie vie est toujours ailleurs, ce qui entraîne la prolifération des projets : faire un régime, avoir un enfant, partir en vacances, prendre une année sabbatique, aller passer une année dans l'humanitaire, etc. " Dixit le philosophe Yves Michaud. (Le Monde, 30/11/05)

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