6.11.05

Les graves problèmes posés par Internet

" Internet est une immense agora sans règles. Il n'est pas question de déplorer la liberté d'expression et l'élargissement de la communication qu'il rend possibles. Il s'agit de reconnaître que cette liberté pose de nombreux et graves problèmes. Elle donne une audience à la moindre rumeur, elle autorise la délation, permet aux dénonciations les plus délirantes de circuler. C'est sur le Net, où l'on peut lire le protocoles des Sages de Sion, que le négationnisme s'est longtemps déversé et épanoui, quelles que soient les législations nationales qui interdisent la publication de certains livres ou périodiques… Sans le Net, la culture complotiste n'aurait ni la même résonance ni la même intensité. Dans la structure même du Net, il y a l'idée que l'on accède à ce qui n'est pas dans les journaux, ou à ce qu'ils cachent. Le Net est censé dire le vrai sans fard. Son postulat est que les Journalistes mentent ou dissimulent les faits. Et que les hommes politiques ne sont pas crédibles. Le premier allumé venu, affirmant que tout est affaire de sociétés secrètes, de réseaux et de complots criminels, trouve une audience non négligeable. " Dixit le politologue et historien des idées Pierre-André Taguieff. Il est directeur de recherche au CNRS et à l'IEP de Paris. Il publie dans quelques jours " La foire aux illuminés ". (Le Monde 2, 05/11/05)

Anonymous Anonyme a écrit...

Oui, j'ai lu effectivement cet article (je suis abonné au journal Le Monde) : je trouve toujours étonnant cette vision du "complot" qui est récurrent sur le net.

6/11/05 11:21  
Anonymous Anonyme a écrit...

... Et le téléphone était l'odieux responsable des lettres de cachet sous l'Ancien Régime...

A mort le téléphone !

6/11/05 13:44  
Blogger oliv reg a écrit...

"Soyons honnêtes: les terroristes l'ont utilisée. C'est même une technologie de base dans leur stratégie. Depuis longtemps. Pour les attentats de New York, Washington ou ailleurs, cela faisait partie de leur panoplie. Ils l'ont utilisée pour la préparation, on le sait. Ils l'ont utilisée même pour la revendication. Ils l'utilisent évidemment pour s'organiser, pour préparer leurs coups. Ils savent crypter leur message sans qu'aucune organisation ne puisse les déchiffrer. Ils ne sont pas les seuls: les trafiquants de drogue et les pédophiles en sont aussi des utilisateurs. Alors il faut que cela cesse. Il faut que les professionnels puissent conserver l'intégralité des échanges pendant un an, au cas où. Il faut que le police puisse accéder, quand elle le souhaite, à ces données. Il faut mettre des mouchards qui puissent alerter les forces de l'ordre sur des termes clés. Il faut arrêter de prendre cette technologie à la légère, et la considérer comme ce qu'elle est, malgré son apparence inoffensive: un potentiel danger.
Attention, je ne parle pour d'Internet mais, bien sûr, du téléphone. [...]"

Ainsi débutait l'édito de (feu) le Magazine Transfert (de novembre 2001). Débat un peu vieillot qui sent le réchauffé. Car il ne faut pas confondre l'Homme -qui a un fort penchant pour les manœuvres en coulisse ainsi que pour les rumeurs- et le média Internet, par essence neutre, puisque réduit à n'être que le véhicule du message (et non son contenu).

Quant aux sociétés secrètes, tout comme les sectes, elles (certaines) existent. Un exemple parmi tant d'autres sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Prescott_Bush, où l'on peut lire que le patriarche de la famille Bush faisait partie du cercle très controversé des "Skull and Bones". Très franchement que cela soit vrai ou non me laisse totalement indifférent. Mais ce penchant à ne pas vouloir partager le pouvoir, lui, existe bel et bien.

Ma question: ne serait-il pas plus judicieux, pour un scientifique, de s'entourer d'une armée de collègues multidisciplinaires pour commencer à expliquer les structures du cerveau, biologiques et culturels qui nous poussent à ce type de comportement?

L'ironie de la chose est que M. Pierre-André Taguieff "démystifie" la rumeur... en créant lui-même du buzz... Réduire Internet à une machine à amplifier les signaux faibles. Il fallait oser.

"I'm tired to know what the rich are thinking" écrivait un blogueur américain contre la guerre en Irak.

Paraphrasons: "Je suis fatigué de savoir ce que les intellectuels pensent."

Merci Pépites.

7/11/05 12:54  

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