4.10.05

Nous sommes faits des autres

" On sous-estime en effet l'ampleur des limons déposés en nous par le temps, en strates successives, à l'image des poupées russes. Il y a d'abord la mémoire personnelle qui s'accumule dès la petite enfance, s'élargit à travers le discours des parents, par exemple, ou les photographies que l'on nous montre. Cette mémoire privée s'étoffe peu à peu, se nourrit de toute l'histoire familiale, des amitiés, des amours. Cette mémoire n'est pas figée, elle bouge, se transforme en fonction de ce que nous devenons. Elle s'inscrit dans le cadre d'une langue qui la structure, d'une culture transmise notamment par l'école : mémoire du pays auquel nous appartenons et plus largement de l'Europe, mémoire du cinéma, de la peinture, de la musique, de la littérature parfois très ancienne, celle d'Homère ou de l'épopée de Gilgamesh, mémoire ancestrale des mythes. Mesurons-nous à quel point nous sommes faits de la foule des autres ? " Dixit la philosophe et romancière Sylvie Germain, qui vient de publier son roman " Magnus ". (Télérama, 28/09/05)

Blogger Danielle a écrit...

Un extrait - fameux - fait sur mesure pour moi qui adore les oeuvres de Sylvie Germain ?

Merci. Vous avez déjà noté que j'aimais lire vos trouvailles. Contente d'avoir trouvé ce Pépites.

4/10/05 06:42  

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