3.8.05

Flotter pour être heureux...

" Tout le monde, dit-on, aspire au bonheur. Mais l'idée de bonheur, qui paraît la plus commune, est en fait culturellement marquée. Non seulement dans son contenu, mais comme idée. C'est ce que j'essaie de montrer en relisant nos philosophes à la lumière de la Chine. Car le bonheur, c'est se poser des buts, et donc opérer une construction ; toutes nos finalités particulières convergeant vers une finalité suprême. C'est elle que l'on nomme le bonheur. Or, côté chinois, on se désintéresse de la finalité. Le sage vit dans le tao " comme un poisson dans l'eau ". Il ne tend vers rien, évoluant librement, au gré. Sa vie consiste à " flotter " : il demeure toujours en mouvement, mais sans direction projetée ; il est sans destination et même sans aspiration. " Dixit le philosophe et sinologue François Jullien, qui a publié cette année " Nourrir sa vie, à l'écart du bonheur " au Seuil. (Psychologies, juin 2005)

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