19.3.05

L'athéisme en débat

" Nous avons été, qu'on le veuille ou non, formés par vingt siècles de métaphysique et de pensées chrétiennes, même si ce n'est pas une source exclusive. Si nous devons apprendre à surmonter cette métaphysique, on ne peut pas la passer par pertes et profits… Certes, l'évidence de la vie des gens, c'est le matérialisme. On vit plus vieux, l'existence, croit-on, c'est le corps et uniquement le corps, c'est la santé et c'est jouir… Nous ne vivons plus de manière " posthume ". Dieu, c'était quoi ? C'était l'avenir d'existences humaines sans avenir. Aujourd'hui, les hommes s'imaginent qu'ils sont eux-mêmes leur propre avenir. Tout se passe ici et maintenant, dans ce monde et pas dans un autre qui n'existe pas. Dieu est vraiment mort. Pour autant, on n'en a pas fini avec ce qu'il signifiait. " Dixit Michel Guérin, philosophe. Son confrère Michel Onfray, qui vient de publier " Traité d'athéologie ", dit quant à lui ceci : " Les hommes ont besoin de consolation et les fables remplissent cette fonction. Il est difficile de se dire athée quand on n'a pas de consolation de substitution. Moi, je propose la philosophie, une philosophie existentielle, sur le principe de Sénèque, de Marc Aurèle, d'Epicure, des grands sages de la philosophie antique : la sainteté est inatteignable et engendre des frustrations, la sagesse ne l'est pas. Beaucoup de gens ne se réclament pas de l'athéisme car ils le confondent avec le nihilisme, ne pas croire en Dieu avec ne croire en rien. Alors que l'athéisme est simplement une vision immanente du monde qui consiste à dire : il n'y a que du réel. Il n'y a rien de divin. Et s'il y a une transcendance, c'est la beauté, la vérité, la raison, tout en sachant qu'en terme de morale, d'esthétique, il n'y a pas de vérité. " (Télérama, 09/03/05)

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